Québec: Jocelyne Robert déconstruit l'argumentaire des «inclusives»

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Le discours des soi-disants «inclusifs» mis en pièce

L'intervention de Jocelyne Robert à la Commission parlementaire sur le projet de Charte de la laïcité est d'une importance critique. La sexologue a mis de l'avant le concept d'autorité aidante, afin de mieux faire comprendre la rôle singulier des enseignantes et gardiennes auprès des enfants dont elles ont la charge. Cette autorité recèle des énergies affectives très puissantes qui pourraient amplifier le message sexiste et religieux du hijab.
«Le voile est un symbole religieux qui envoie un message d'inégalité entre les hommes et les femmes. Dans une société qui prône l'égalité entre les hommes et les femmes, l'accepter équivaut à cautionner un double discours, à cautionner les messages doubles, troubles, ambivalents et anxiogènes.»

«On dit souvent (...) que cela porte atteinte à la liberté d'expression et aux libertés individuelles, d'interdire, par exemple, le voile. Mais qu'en est-il de l'atteinte au droit fondamental de ne pas être exposé à des signes représentatifs de religions qui infériorisent les femmes, qui tolèrent (...) agressions sexuelles, mutilations génitales, qui criminalisent les minorités sexuelles, etc...»
«Et je ne comprends pas les réactions, parfois qui me semblent des réactions de vierges offensées, à l'idée d'interdire des signes religieux durant les heures de travail chez ceux et celles qui sont dans des fonctions que j'appelle, moi, d'autorité aidante, en des lieux où la neutralité est bien plus que souhaitable, mais absolument nécessaire au respect de l'être humain qui reçoit les services.»
- Jocelyne Robert
Mme Robert a brillament expliqué l'importance des forces affectives dans la relation des gardiennes et enseignantes avec les enfants:
«Ce que j'ai voulu mettre en lumière (...) c'était illustrer l'impact de la quotidienneté, de la présence constante, perpétuelle, jour après jour, d'une personne significative en position de relation d'affection. Vous êtes déjà allé dans des centres de petite enfance. C'est formidable. Moi, j'y suis allée souvent. (…) Quand je parle de modèle identificatoire, de substitut parental, l'éducateur, l'éducatrice en garderie... (cette) personne-là, elle a un rôle fondamental. Il y a un lien affectif, il y a un lien d'attachement, il y a un lien de confiance, et ce n'est pas comme la personne qu'on va voir sur la rue.»
L'importance de la dimension affective dans la relation entre l'enseignante et l'élève, la gardienne et le bambin, justifierait l’interdiction du port du hijab durant leurs heures de travail. Mme Robert nous invite à réfléchir au concept d'autorité aidante, une autorité chargée d'énergies affectives qui prennent la forme de liens de confiance et d'éléments à imiter (les enfants "apprennent par le mimétisme, c'est-à-dire en imitant ce qu'ils voient"). Dans la relation entre une figure d'autorité aidante et un enfant, cette charge affective amplifierait la puissance du message véhiculé par le hijab. Or ce message est sexiste (alors que les écoles et garderies financées par l’État doivent promouvoir l'égalité homme-femme), et colporte des éléments religieux (alors que ces lieux devraient être laïques).
Malgré cela, des midinettes du hijab (telles que Dalila Awada et Elsy Fneiche) jouent les vierges offensées. Pourtant, elles n'auraient qu'à retirer leur hijab pendant les heures de travail, avec les élèves. Et pourquoi pas ? Après tout, des femmes voilées le font... C'est en effet ce qu'a révélé Bernard Drainville durant l'audition de Mme Robert:
«...on a quelques témoignages documentés de personnes qui portent un signe religieux, le voile en occurrence, et qui acceptent de le retirer au moment où elles entrent en classe. On a un ou deux exemples comme celui-là pour ce qui est d'une école, mais on a également des exemples de personnes qui travaillent dans le milieu des garderies, donc des personnes qui sont conscientes - je ne pense pas me tromper - de leurs responsabilités. Elles sont conscientes du devoir qu'elles ont et donc elles préfèrent retirer leur voile au moment où elles entrent travailler. Et, donc je me dis : Si c'est possible pour ces femmes-là, peut-être que c'est possible pour d'autres de ces femmes qui portent actuellement un voile ou un autre signe religieux, et à qui on pourrait éventuellement demander de le retirer.»
Mme Robert réfute aussi l'argument selon lequel l'interdiction du port de signes religieux au travail nuirait à l’intégration des immigrantes:
«Comme l’affirmait le Conseil du statut de la femme en 2011, l’argument voulant que l’interdiction du port de signes religieux mine l’intégration des Québécoises et néo-Québécois est «fallacieux puisqu’il suppose d’abord que les personnes immigrantes sont croyantes et pratiquantes à un point tel qu’elles souhaiteraient manifester leur foi durant leur travail. (...) La Commission des droits a réalisé une étude qui dément cette croyance.» (p. 93) En fait, les immigrants n’ont pas plus de ferveur religieuse que les personnes nées au Québec (CDPDJ, 2007).»


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