Ottawa

Projet de loi interdisant le vote à visage couvert

Multiculturalisme - subversion intégrale! - 2


Le débat sur le vote des femmes voilées refait surface au Parlement d'Ottawa avec le dépôt d'un projet de loi privé qui obligerait les électeurs canadiens à voter à visage découvert.
La proposition a été déposée vendredi aux Communes par le député conservateur Steven Blaney, qui en fait une question de principe. Incapable de préciser l'ampleur du problème, il a soutenu qu'il s'agissait de s'assurer que le processus électoral soit fait de façon transparente.
Le député de Lévis-Bellechasse a évoqué les masques d'Halloween, les lunettes de ski ou encore les cagoules qu'ont portés certains électeurs lors de scrutins antérieurs. « C'est un manque de respect envers la démocratie », a-t-il soutenu au cours d'un point de presse.
Le parrain du projet s'est cependant gardé de nommer spécifiquement les voiles et foulards islamiques.
Un projet qui soulève la controverse
Le député néo-démocrate Joe Comartin estime pourtant que c'est là le véritable objet du projet de loi. « C'est vraiment un acte de discrimination contre les femmes d'islam », a-t-il dit aux journalistes
« L'objectif, c'est de diviser la société », croit de son côté le député libéral David McGuinty, qui y voit une polémique créée de toute pièce. « Il n'y avait pas de problème dans les bureaux de scrutin », estime-t-il.
Seul le Bloc québécois appuie clairement le principe défendu par M. Blainey. « Il n'y a pas d'accommodement, on vote à visage découvert », a déclaré le député bloquiste Pierre Paquette.
Si le projet de loi était éventuellement adopté, les électeurs qui refusent de se dévoiler le visage pourraient cependant décider de voter par la poste. Interrogé sur ce paradoxe, M. Blaney a rétorqué qu'il s'agissait d'un processus différent.
Par le passé, les conservateurs ont présenté des propositions semblables à celle de M. Blaney, mais elles ont été abandonnées en cours d'étude. Le député québécois a certifié qu'il avait lui-même pris l'initiative de présenter sa proposition afin de clarifier la loi en vue des prochaines élections fédérales.
En 2007, le directeur général d'Élections Canada avait refusé d'interdire le vote à visage couvert, comme le réclamaient les conservateurs, les libéraux et les bloquistes. Il avait expliqué sa décision en disant qu'il ne faisait qu'appliquer la loi et qu'il revenait à la classe politique de la changer si elle lui déplaisait.
Ce n'est pas la première fois que le débat sur les accommodements raisonnables, qui a fait rage au Québec il y a quelques années, fait son chemin jusqu'à Ottawa.
À la mi-janvier, après que des membres de la communauté sikhe qui refusaient de se départir de leur kirpan se sont fait interdire l'accès à l'Assemblée nationale de Québec, le Bloc québécois avait dit vouloir empêcher toute personne munie d'un kirpan de pénétrer l'enceinte du parlement canadien.
Avec un reportage de Madeleine Blais-Morin
Radio-Canada.ca avecPresse canadienne


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