Primaire démocrate: un nouveau débat dans l’ombre de la mise en accusation de Trump

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Biden est encore le mieux placé pour remporter l'investiture démocrate


(Washington) Toujours favori, l’ancien vice-président américain Joe Biden affronte un nouveau test jeudi, lors du sixième débat télévisé de la primaire démocrate, à un mois et demi du premier scrutin de l’Iowa, mais dans un contexte politique écrasé par la procédure de destitution contre Donald Trump.


Des quinze prétendants encore en course pour gagner le droit d’affronter le président républicain le 3 novembre 2020, seuls sept remplissent les conditions pour fouler l’estrade de l’université Loyola Marymount, à Los Angeles, où se tiendra l’événement à 17 h.


La campagne a été éclipsée ces dernières semaines par la procédure à la Chambre de représentants, contrôlée par les démocrates, qui a débouché mercredi sur la mise en accusation du 45e président des États-Unis. Ce vote ouvre la voie à son procès en destitution devant le Sénat où, soutenu par la majorité républicaine, le milliardaire devrait être acquitté.


Joe Biden est l’un des personnages centraux de cette saga ukrainienne qui vaut à Donald Trump d’être le troisième président américain de l’Histoire à être mis en accusation (« impeached »).


 

Les démocrates estiment que le milliardaire républicain a abusé de ses pouvoirs présidentiels en demandant à son homologue ukrainien d’annoncer des enquêtes anticorruption contre Joe Biden et son fils Hunter, qui avait siégé au conseil d’administration d’une entreprise gazière ukrainienne.


Ainsi, il aurait demandé à un pays étranger d’interférer dans la campagne électorale américaine.


Car l’ancien vice-président reste depuis plusieurs mois le favori pour l’affronter en novembre 2020, malgré les gaffes qui émaillent sa campagne, les doutes sur son état de forme et sur sa capacité, à 77 ans, à assumer les plus hautes fonctions.


Joe Biden est crédité de 27,9 % des intentions de vote, selon une moyenne établie par le site RealClear Politics.


L’ex-numéro deux de Barack Obama défend un programme centriste et promet un retour à la normalité après le mandat tumultueux de Donald Trump, marqué par une polarisation politique extrême. Il bénéficie d’une forte cote de popularité parmi les ouvriers et dans la communauté afro-américaine.


« J’attends avec impatience de participer au débat demain pour discuter de la façon de renforcer nos syndicats et de construire une classe moyenne pour tous », a-t-il dit sur Twitter mercredi.


L’ombre de Bloomberg


Tentant de faire taire les doutes, Joe Biden a publié mardi un bulletin médical, dans lequel son médecin le juge « en bonne santé » et « apte à être président des États-Unis ».  


Il a récemment montré une agressivité surprenante lors d’une tournée dans l’Iowa, en s’emportant contre un électeur qui l’accusait d’avoir « envoyé » son fils en Ukraine afin de faciliter un « accès » au président.


Derrière Joe Biden, le sénateur du Vermont Bernie Sanders (19,7 %) et la sénatrice du Massachusetts Elizabeth Warren (15 %) chassent sur les mêmes terres progressistes.


Leur programme très à gauche-système universel de santé, taxe sur les plus riches pour réduire les inégalités, lutte contre le changement climatique-est très populaire parmi les jeunes et les femmes, mais effraie les électeurs plus conservateurs.  


Le centriste Pete Buttigieg, premier candidat homosexuel ayant de réelles chances dans la course à la Maison-Blanche, est quatrième avec 8,6 %.  


Mais le jeune maire de South Bend, dans l’Indiana, connaît depuis fin octobre une ascension fulgurante dans les sondages de l’Iowa, un État clé puisqu’il votera le premier le 3 février. Il y domine les sondages, et il semble également bien placé dans le New Hampshire, qui suivra juste après (11 février).


Encore plus loin, l’homme d’affaires  Andrew Yang (3,4 %), la sénatrice Amy Klobuchar (3,2 %) et le milliardaire californien Tom Steyer (1,4 %) tenteront de rester dans la course.


Le débat se déroulera aussi dans l’ombre de Michael Bloomberg (5,1 %). Le milliardaire centriste finance sa campagne sur sa fortune personnelle et n’a pas rempli la condition d’avoir 200 000 donateurs individuels. L’ancien maire de New York s’est par ailleurs lancé très tard et se concentre sur la quinzaine d’États qui voteront début mars, dont le Texas et la Californie.  




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