Pratte <i>rides again</i>

Vigile


La toute récente montée de lait du distingué éditorialiste en chef de La Presse n’a rien à voir avec l’impérieuse nécessité du remplissage à vide de son éternelle chronique. Puits sans fond s’il en est. Il n’y a pas d’ailleurs que Fabienne Larouche qui écrit avec le gun sur la tempe. Non, c’est pas ça. Le traitement sobre et détaillé que la Montreal Gazette a réservé aux propos confus du chef du Parti libéral en est une preuve élégante - et sans appel. Quand André Pratte se met en tête de dénoncer au moindre signal la prétendue mystification du discours souverainiste, on peut être sûr qu’il essaie en même temps d’en passer une vite à ses lecteurs. Ce n’est pas une question de mauvaise foi, son cas relève de la clinique. Dans son emportement de taupe monomane, non seulement il caricature et simplifie à outrance les données du problème, mais en plus il s’acharne sur la mauvaise cible.
La question n’est pas de savoir s’il est tabou ou non de se questionner sur le fractionnement du territoire québécois en cas de victoire du OUI à un éventuel référendum. La question se pose, elle est au cœur de l’identité québécoise depuis pas loin de deux siècles. Et les premiers qui l’ont soulevé, ce sont les marchands de Montréal après l’échec de leur tentative d’Union de l’Ontario et du Québec sans le consentement de la Chambre d’assemblée... On peut avancer, sans risque d’erreur, que toute l’histoire ultérieure du Canada se structure très précisément autour de cette question litigieuse.
En ce qui concerne la campagne électorale en cours, il me semble que les électeurs ont le droit de savoir à quel enseigne au plan constitutionnel loge le Parti libéral. La question est gênante certes, ne serait-ce que parce qu’elle rappelle que l’existence de l’ADQ provient justement d’une scission à l’intérieur de ce parti fédéraliste à propos de la « défection » de Robert Bourassa. À part le fait d’encaisser éventuellement le chèque du fédéral prélevé à même nos poches, à quoi s’engage le Parti libéral au plan constitutionnel s’il est réélu ? S’ils veulent faire un choix réfléchi, les Québécois doivent connaître la plateforme de tous les partis politiques à cet égard.
François Deschamps


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