PQ et QS s’affrontent à Rouyn-Noranda

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Lisée a presque gagné un vote anglophone avec le débat en anglais (sic)

Jean-François Lisée et Manon Massé ont participé mardi soir à des événements militants de leurs partis respectifs qui se sont déroulés à une centaine de mètres l’un de l’autre à Rouyn-Noranda.


C’est que les péquistes et les solidaires ont bon espoir d’arracher la circonscription de Rouyn-Noranda-Témiscamingue au ministre libéral Luc Blanchette lundi prochain.


Tant la projection des sièges réalisée par le site Qc125 que les sondages locaux menés par Mainstreet démontrent que le Parti libéral du Québec est en difficulté dans cette circonscription pivot. La projection du vote populaire par Qc125 donne le PQ en avance avec 30,7 %, mais QS suit


à 26,3 %, tandis que le ministre libéral arriverait quatrième à 20,3 %.


Les équipes du PQ et de QS estiment que Luc Blanchette a été peu présent pour ses commettants. Selon le député péquiste sortant d’Abitibi-Ouest, François Gendron, Luc Blanchette a été «un député qui refuse de rencontrer du monde» pour prendre connaissance des dossiers de ses commettants. «Il a été beaucoup plus ministre libéral que ministre régional. Ça, c’est un gros problème aussi», dit-il.


Croisé à l’aréna de l’équipe locale de hockey junior majeur, les Huskies, où il était venu serrer des mains, le ministre Blanchette se défend d’avoir été absent pour ses électeurs.


Il reconnaît que la lutte sera «très serrée» cette année, mais il estime que le PQ et la CAQ sont ses principaux adversaires. «Ça me surprendrait pour QS, j’ai un petit doute là-dessus», ajoute Luc Blanchette.


Deux caravanes


Jean-François Lisée a commencé son dernier blitz de tournée en se rendant mardi en Abitibi. Il souhaite notamment y conserver Abitibi-Ouest, où Sylvain Vachon succéderait au vétéran François Gendron. Le chef péquiste se rendra ensuite en Estrie, en Mauricie et dans la Capitale-Nationale, d’ici le jour du scrutin lundi prochain.


Mardi soir, la caravane péquiste a raté de peu celle de Québec solidaire, sur l’avenue principale de Rouyn-Noranda. L’événement péquiste a débuté à peine une heure après la fin de celui des solidaires, qui avait lieu littéralement sur le même coin de rue.


Les troupes de Manon Massé misent également gros sur cette circonscription, où le parti a acheté la plus grande quantité de publicités télé régionale de sa campagne. La région figure parmi celles où QS fonde le plus d’espoir en dehors de Montréal, avec Taschereau (dans la Capitale-Nationale), Sherbrooke et Rimouski.


«Ça fait des mois qu’on vient dans la région, ça fait des mois que l’équipe sur le terrain travaille d’arrache-pied, affirme la co-porte-parole de QS, Manon Massé, dans une réponse acheminée par courriel. [...] Les gens de la région voient en Émilise Lessard-Therrien une députée qui va se battre pour eux. Ils sont tannés d’avoir le porte-voix du parti libéral pour les représenter.»


Une Anglo charmée


Avec sa participation au débat en anglais, Jean-François Lisée avait dit espérer convaincre quelques Québécois anglophones de voter pour le PQ dans des circonscriptions à majorité francophones où leur vote pourrait faire une différence.


Mardi soir, une résidante de Rouyn-Noranda d’origine écossaise, Sharleen Sullivan, est venue féliciter spontanément le chef péquiste pour sa participation au débat en anglais. La dame affirme qu’elle serait presque tentée de voter pour le parti souverainiste. «Il y a beaucoup d’éléments de sa plateforme que je trouve très intéressants, dit-elle. Mais le fait que le référendum est sur la table pour un deuxième mandat, et ils vont travailler vers ça, c’est trop épeurant pour une anglophone.»


Sharleen Sullivan explique qu’elle se sent d’abord canadienne. De plus, elle craint pour les droits et les services pour les anglophones advenant la souveraineté du Québec. «La loi 101 est déjà tellement restrictive pour les anglophones, affirme-t-elle. Ça va-tu être pire ? En tout cas, ça ne peut pas être mieux.»