Pourquoi une campagne contre la francophobie?

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Il y a des limites au dénigrement du Québec

Depuis plusieurs années, plusieurs études et ouvrages ont été consacrés au phénomène de la francophobie ou du «Québec bashing». On y prend conscience que le discours médiatique anglophone comporte une francophobie latente, qui devient manifeste en fonction du contexte sociopolitique. Par exemple, l'analyse de centaines de textes de la période post-référendaire révèle des dérapages où on reconnaît tous les éléments du discours «raciste» tels que l'infériorisation, la diabolisation, la stigmatisation et le dénigrement fondé sur des différences culturelles. Il cible les Canadiens français et les Québécois, qui sont de plus en plus minoritaires au Canada et en Amérique.
Depuis la dernière campagne électorale, on peut aisément constater une escalade de ce discours de dénigrement des Québécoises et des Québécois eu égard à leurs aspirations «séparatistes», leurs politiques linguistiques et récemment le projet de charte des valeurs. Il ne se passe pratiquement pas une journée sans qu'ils ne soient taxés de xénophobie et de toutes sortes d'insinuations calomnieuses.
Rester silencieux devant ces dérapages porte à conséquence. Les manifestations graves et explicites de racisme anti-québécois ont été relativement nombreuses depuis quelques années, et encore plus depuis l'élection du Parti québécois et l'attentat meurtrier en septembre 2012. En ne condamnant pas haut et fort ces agressions collectives, nous ouvrons la voie à la détérioration du climat social et aux récidives.
C'est pourquoi la campagne «Uni-e-s contre la francophobie» est lancée par la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJB), en collaboration avec Impératif français et le Mouvement Québec français (MQF). Les citoyennes et les citoyens du Québec, du Canada et de partout ailleurs sont invités à se lever pour rejeter le discours d'intimidation et de mépris en cosignant une déclaration que 101 personnalités et plus ont déjà entérinée. Il est possible de signer en ligne sur le site francophobie.org.
De plus, nous avons élaboré une d'une recension des cas récents de francophobie et de québécophobie et des études pertinentes, qui sera mise à jour, régulièrement et diffusée par les médias sociaux. Cette campagne qui s'étendra sur plusieurs mois et comportera notamment une tournée des régions à l'extérieur de Montréal et du Québec. Une campagne de publicité radio contre la francophobie sera diffusée conjointement avec Impératif français.
Une tournée de rassemblements et de conférences sera effectuée dans les régions du Québec qui sont particulièrement ciblées par le dénigrement à l'égard de la Charte. Dans les faits, il semble que la position des Montréalais francophones (en déclin rapide) est largement la même que ceux des régions plus éloignées.
Les Québécoises et les Québécois ne doivent plus accepter de se faire intimider en se laissant dénigrer collectivement! C'est une condition essentielle pour rétablir un débat démocratique et respectueux.

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Mario Beaulieu41 articles

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Député (fédéral) de La Pointe-de-l'Île, 9e et 13e Chef du Bloc québécois, ex-président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal et ex-président du Mouvement Québec français.





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