Les temps sont durs pour le français au Québec

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«Sachez, monsieur le ministre (Jean-Marc Fournier), qu'on n'est respecté par personne quand on est incapable de se tenir debout pour son peuple.»

Afin d'appuyer le français, langue officielle du Québec, le Bloc déposait en 2007 le projet de loi C-482 qui proposait que les entreprises sous juridiction fédérale opérant au Québec soient soumises à la Charte de la langue française (contrairement au projet C-315 du NPD), qui modifiait la Loi sur les sociétés par action pour faire en sorte que les raisons sociales d'entreprises opérant au Québec respectent le français comme langue d'affichage et qui demandait au commissaire aux langues officielles de respecter la volonté du Québec d'avoir le français comme langue commune.

Ces trois objectifs ont été bafoués coup sur coup cette semaine.

D'une part, le commissaire aux langues officielles recommande d'accentuer l'immigration anglophone au Québec afin de renforcer une minorité qui compte plus de 330 millions d'habitants sur le continent! Comme si la réalité de la minorité historique anglophone québécoise était comparable à celle que vivent les minorités francophones canadiennes et acadiennes.

Un peu plus tôt cette semaine, Jean-Marc Fournier, dans une déclaration d'une bassesse franchement jamais vue, a déclaré que son gouvernement ne demanderait pas que les entreprises sous juridiction fédérale respectent la loi 101 en matière de langue de travail pour ne pas froisser les autres provinces.

Sachez, Monsieur le ministre, qu'on n'est respecté par personne quand on est incapable de se tenir debout pour son peuple. C'est petit. On attendrait du gouvernement qu'il défende le français au Québec mais ce n'est clairement pas son intention.

Ensuite, la Cour d'appel a penché pour les Walmart, Best Buy et autres multinationales qui anglicisent le paysage commercial avec leur marque de commerce et a démontré par la négative que le Bloc Québécois avait raison de vouloir amender la loi fédérale sur les sociétés par action. M. Couillard a réagi en disant que « Le français fait de grands progrès encore aujourd'hui au Québec. Le visage français du Québec est bien assuré. » Cette attitude complaisante et ce déni de la réalité sont inacceptables pour un premier ministre du Québec.

Selon les plus récentes données de Statistique Canada, le français recule au Québec en tant que langue d'usage à la maison, alors que le poids de l'anglais, langue d'usage, a augmenté. Sur l'île de Montréal, la proportion des francophones selon la langue parlée à la maison est de 53%, soit 8,8 points de pourcentage de moins qu'en 1986 (61,8 %). C'est énorme. Le pourcentage de francophones de langue maternelle à Montréal a continué son déclin, sous la barre des 50% et sous les 80 % dans l'ensemble du Québec (48,7 % et 78,9 %).

Le français est ce qui donne son identité au Québec, c'est ce qui fait de nous un peuple unique. Nous ne devons pas céder sur ce point parce que si le français disparaît, ne serait-ce que de sa métropole, l'avenir de notre peuple est sérieusement compromis.

Nous avons besoin de l'indépendance parce que c'est le seul moyen d'assurer la pérennité de ce que nous sommes. Nous avons besoin de l'indépendance, et vite.

Et nous avons besoin tout de suite d'un défenseur du Québec, de ses intérêts, de son identité et de sa langue à Ottawa. Sans compromis. Et ce défenseur, c'est le Bloc Québécois.

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Mario Beaulieu41 articles

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Député (fédéral) de La Pointe-de-l'Île, 9e et 13e Chef du Bloc québécois, ex-président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal et ex-président du Mouvement Québec français.





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