Je dois dire que je ne suis pas en faveur de la représentation proportionnelle. Le cas d’étude par excellence est Israël qui a choisi un système proportionnel dans l’espoir de bien refléter les rêves et les croyances des nouveaux citoyens venant de partout sur la planète pour former un nouveau pays.
Malheureusement, il n’a jamais connu un gouvernement majoritaire depuis son existence en 1948. En mars de cette année, ce pays, en dépit de toutes les combinaisons de coalition possibles, va vivre une troisième tentative de suite de former un gouvernement viable.
Si le choix de système électoral n’affectait que la vie interne d’un pays, ça serait un moindre mal. Mais la manière utilisée pour choisir un gouvernement peut même avoir un mondial. L’histoire des relations Israëlo-Palestiniennes est jonchée de faillites, notamment les pourparlers de Madrid 1991, les accords d’Oslo 1993, le soumet Camp David 2000, le «Road Map» de 2002 et d’innombrables pourparlers directs entre Israël et l’autorité palestinienne depuis ce temps.
Le problème est que la balance du pouvoir au pays a été carrément «hijackée» par des extrémistes. Dans de telles circonstances, la paix entre Israël et les Palestiniens est pratiquement impossible. Sans cela, il n’y aura pas de paix au Moyen-Orient. Et il va de même pour la paix dans le monde. En somme, le fait que la politique en Israël est véritablement, et depuis toujours, menée par une infime partie de leur population affecte même la manière dont Donald Trump transige avec d’autres leaders du monde.
Quelles sont les leçons pour le Québec ?
De un, mettons que le débat fédéraliste-indépendantiste revienne sur la table. Déjà, avec quatre partis politiques, il sera assez difficile de maintenir une cohésion et une forme de consensus. Imaginez un système où les extrêmes mèneraient la barque.
De deux, même en temps normal, le Québec a besoin d’un gouvernement solide pour défendre le Québec face à Ottawa et les autres provinces. Notre position géopolitique ne nous permet pas le jello de coalitions floues et fugaces.
Une autre critique usuelle du système actuel est qu’il traduirait mal les différentes tendances évolutives de notre société, ce qui est faux. Bien sûr, il ne les reflète pas dans le détail à chaque élection, mais, en fait, il le fait mieux, sur un cycle plus long et sans heurt. Quand on analyse l’évolution des partis politiques depuis la Révolution tranquille, on comprend la beauté du système actuel.
Au Québec, qui aurait crû à l’époque à la mort de la toute-puissante Union nationale de Duplessis et à l’arrivée inattendue du PQ, de l’ADQ et la CAQ. Plus récemment encore, on a vu d’autres tendances véhiculées par Québec solidaire et Option nationale, sans compter des partis mineurs moins récents comme le parti égalité et le parti démocrate créditiste.
En somme, le système actuel évite le «kidnapping» par des groupes extrêmes, maintient un gouvernement fort face aux forces externes et permet une évolution graduelle de la société.