Pourquoi faire de la politique autrement

Chronique de Pierre Gouin

Si on fait le bilan de tout ce qui s’est écrit sur la démission de quatre députés péquistes on peut conclure que l’élément qui a déclenché la crise au PQ et une autre pirouette du PLQ, soit le dépôt d’un projet de loi amenant le parlement à contourner ses propres lois, n’est qu’un facteur secondaire dans l’explication de la crise. Le député de Québec solidaire en avait surtout contre le fait qu’on offre un cadeau de dizaines de millions de dollars à un gros capitaliste. M. De Belleval s’attaque au processus qui a conduit à l’entente avec Québécor mais c’est d’abord parce qu’il n’accepte pas le financement public de l’amphithéâtre. On a dit que le projet de loi avait seulement servi de prétexte aux démissionnaires du PQ qui ont eux-mêmes fait valoir plusieurs autres motifs à leur départ. Mme Marois admet avoir fait une erreur, non pas en supportant le projet de loi mais en ne discutant pas de la question avec son caucus.
Des projets de loi qui servent à contourner les règles lorsque ça nous arrange, on en vote assez souvent paraît-il. Mais il est là le problème, le manque de rigueur, le laxisme. Les militants péquistes s’impatientent et se rebellent en partie parce que les sondages ne leur sont pas assez favorables mais si Mme Marois ne profite pas du rejet de Jean Charest par la population c’est parce que les gens ne font plus confiance aux politiciens en général. Collectivement, on a laissé passer sans réagir des fraudes de financement politique de dix milles dollars, on s’y habitue, des fraudes de quelques millions, ça devient normal, et des pertes de quarante milliards, c’est inévitable. La confiance dans les institutions s’effondre et on se demande pourquoi.
Quelques péquistes insatisfaits ont insisté sur la nécessité de faire de la politique autrement afin de regagner la confiance de la population. Je pense que les partis politiques qui visent à prendre le pouvoir aux prochaines élections devront présenter un programme crédible de réforme de nos institutions politiques, incluant l’administration publique.
PS J’ai rédigé un texte basé sur mon expérience de travail dans le secteur public qui vise à situer la crise de confiance actuelle dans une perspective historique. On peut trouver un lien vers ce texte sur Facebook.


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    23 juin 2011

    Exact. Il y a une énorme crise de confiance envers les politiciens professionnels et la démocratie de représentation en général.
    Pierre Curzi et Louise Beaudoin l'ont bien écrit, mais Pauline Marois est une politicienne professionnelle traditionnelle incapable de voir plus loin que le bout de son nez et les vieilles recettes éculées pour prendre le petit pouvoir provincial de merde.
    Elle le paiera cher, à moins qu'elle démissionne entre temps et que le PQ soit repris en mains par des gens qui veulent vraiment mettre le cap sur l'indépendance (la souveraineté de l'État) et rétablir le pouvoir des citoyens (la souveraineté du peuple)
    Il y a là tout un chantier.
    Pierre Cloutier