Dès 2015, si rien n’arrête la ministre Line Beauchamp, tous les petits Québécois suivront un programme d’anglais intensif pendant la moitié de leur 6e année. Hein? Quoi? À observer et écouter nos ados, on jurerait qu’ils sont déjà tous bilingues! Chose certaine, au niveau collégial, ils maitrisent déjà mieux l’anglais que la génération précédente, qui le parlait et l’écrivait pourtant couramment!
Où est la carence grave justifiant l’ajout de 400 heures?
D’où vient l’urgence?
On a déjà ajouté aux élèves des cours d’anglais de la 1e à la 3e, ce que nous n’avions pas! Ils doivent déjà réussir trois cours d’anglais pour obtenir leur DEC, ce que nous n’avions pas à faire. Ils voyagent plus que jamais; ils ont le cordon ombilical full-plogué sur la culture anglo-américaine! Et pourtant! Line Beauchamp persiste à vouloir les gaver de 400 heures supplémentaires d’anglais quand ils en ont déjà près de mille! Pourquoi? Serait-ce parce qu’on veut éliminer tout résidu d’accent, comme si c’était une honte de n’être pas né anglophone? Mais bon sang, il existe aussi d’autres langues à apprendre, d’autres matières à approfondir!
Quelqu’un peut-il expliquer ça à madame Beauchamp? Attendez… Je vais lui crier dans un idiome qu’elle a appris à comprendre et à maitriser sans pour autant avoir eu à y consacrer 400 heures de plus en 6e année : Help! Listen! Wake Up! Please…
Pourquoi 400 heures d’anglais de plus en 6e année?
Tribune libre
Jean-François Vallée91 articles
Jean-François Vallée est professeur de littérature québécoise et française au niveau collégial depuis 1995. Son ambition de pédagogue consiste à rendre les étudiants non seulement inf...
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Jean-François Vallée est professeur de littérature québécoise et française au niveau collégial depuis 1995. Son ambition de pédagogue consiste à rendre les étudiants non seulement informés mais objectivement fiers de la culture dans laquelle ils vivent. Il souhaite aussi contribuer à les libérer de la relation aliénante d'amour-haine envers leur propre culture dont ils ont hérité de leurs ancêtres Canadiens français. Il a écrit dans le journal Le Québécois, est porte-parole du Mouvement Quiébec français dans le Bas-Saint-Laurent et milite organise, avec la Société d'action nationale de Rivière-du-Loup, les activités de la Journée nationale des patriotes et du Jour du drapeau.
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9 commentaires
Archives de Vigile Répondre
12 avril 2012Ça n'a pas de bon sens, mes enfants vont à l'école au secondaire et ils me disent qu'il y a des élèves qui ont 30 fautes dans des dictées de 150 mots en français, alors pourquoi essayer de bien parler et écrire Anglais alors que les jeunes ont de la difficulté en Français.
Archives de Vigile Répondre
11 avril 2012Sur le plan individuel, c'est un avantage de parler le plus de langues possibles, y incluant l'anglais, qui est, qu'on le veuille ou non, la langue de l'Ordre marchand, à travers le monde.
Par contre, sur le plan public nous devons être vigilants et veiller au respect de la langue officielle qui est le français.
Aussi français que le norvégien en Norvège, le suédois en Suède et le finnois en Finlande.
Le bilinguisme officiel dans le genre "Pont Champlain Bridge" est une infamie.
Pierre Cloutier
Archives de Vigile Répondre
11 avril 2012"mais en régions, ils ne le sont pas et cela constitue un frein à leur avancement professionel, qu`on aime ça ou non."(Elvis L)
Voilà, nous convergeons à lui répondre: Peut-être qu'en régions, justement, on peut encore vivre dans sa langue? C'est la lubie (même au PQ) de bilinguiser tout le monde...Pourquoi?... Ohéééé... Suffit que les Québécois s'occupent du Québec, où ça doit se passer en français. Faire des affaires chez soi, dans sa boutique, à Plessisville, ça se fait en français. Pour les contacts étrangers, il suffit d'une personne, spécialisée en administration. Et c'est affaire personnelle. Choisit de se donner des compétences langagières celui qui en a besoin. Ce n'est pas l'affaire de l'État. (si je veux apprendre les arts martiaux, je me paie de cours de fin de semaine)
Nic Payne Répondre
10 avril 2012«Le vrai défi qu'on a, c'est que nos enfants sortent de l'école bilingues», a déclaré Pauline Marois lors d'une rencontre éditoriale avec l'équipe du Devoir. ( Le Devoir, 5 février 2008 )
À méditer, pour ceux que l'obsession de l'anglais à l'école dérange, et qui disent qu'il faut absolument remplacer le gouvernement du PLQ par un gouvernement du PQ.
NP
Jean-François Vallée Répondre
10 avril 2012Bonsoir Monsieur Lapointe,
Si je comprends bien votre raisonnement, vous croyez que le français, à plus ou moins long terme, va disparaître du Québec, de l'Amérique du Nord puis du monde ? Et qu'il faut serrer les rangs derrière l'anglais pour contrer l'essor du mandarin ?
Je vous réponds ceci : vous avez raison de croire qu'un peuple peut s'assimiler. Mais par choix lucide, par démission culturelle, par consentement tacite à la langue du majoritaire, je n'en connais pas qui l'ont fait. Les Celtes (qui parlaient le breton, le gaulois, le manxois, le cornouaillais ou le gaélique) ont finit par se fondre à l'Empire romain, subjugués et dominés par les progrès de la technologie comme de la littérature latine. Mais nous, sommes-nous les damnés de la terre ? Parlons-nous une langue inadaptée aux progrès modernes ? Non. Sommes-nous socio-économiquement désavantagés parce que nous sommes francophones ? Non. Avons-nous accès aux progrès de la technologie, du cellulaire au I-Pad, autant que les anglophones ? Très certainement. Existe-t-il une littérature originale et diversifiée qui se fait en français ? Oh que oui ! Idem pour le cinéma, la télé, les arts, etc.
Pour les locuteurs de régions, vous avez sans doute raison : les plus de 45 ans ont sans doute appris insuffisamment l'anglais pour que leurs congénères cessent de leur rappeler que c'était là une marque d'infériorité présumée.
RAssurez-vous : les jeunes adultes qui sortent du cégep ont suivi plus de 600 heures de plus d'anglais à l'école que leurs parents, c'est-à-dire 1000 (même en région; je le sais : j'enseigne à La Pocatière).
Le PLQ veut en rajouter 400, et amputer d'autant les heures consacrées au français. Je dis que cela est désormais superflu, qu'on peut enseigner autre chose, comme l'espagnol ou le mandarin, justement (là, nous sommes d'accord).
Archives de Vigile Répondre
10 avril 2012Si vous pensez que c'est pour 2015, vous vous trompez. Dans plusieurs écoles, les enfants vont écoper dès l'automne prochain. Bien entendu, comme on continue à couper le financement des commissions scolaires, on manque des ressources humaines et financières nécessaires pour une mise en place décente. Alors ça se fait tout croche, dans l'indifférence générale.
Personne ne peut dire quels seront les dégâts du côté du français, des maths et du reste. Jusqu'ici on laissait seulement les enfants les plus forts faire l'anglais intensif, donc ceux qui étaient capables de se rattraper par la suite. La donne est différente maintenant alors que tous les enfants vont y passer. On se garde bien de le mentionner, mais dans le fond personne ne s'en soucie. La seule chose qui compte, c'est que les enfants sachent l'anglais le plus tôt possible.
Dans les faits, la matière la plus importante qu'on enseigne à l'école française, c'est l'anglais. Vous n'êtes pas convaincu ? Allez proposer de tasser toutes les matières pour faire un six mois de français intensif, juste pour voir: vous m'en direz des nouvelles.
Si comme moi vous êtes un parent qui pensez que vos enfants ont intérêt à bien maîtriser leur première langue avant de se lancer dans l'apprentissage intensif d'une deuxième, si vous jugez qu'ils vont être perdants à se faire couper comme ça la moitié d'une année scolaire, si vous refusez qu'ils fassent l'anglais intensif en 6e année, préparez-vous à vous faire regarder comme un obscurantiste ou un extra-terrestre.
Archives de Vigile Répondre
10 avril 2012Parce que les Elvis Lapointe,qui conçoivent pourtant que "le monde change",sont en fait obnubilés comme des mouches dans une auto,qui essayent de sortir par la fenêtre avant, alors qu'une de coté est ouverte.
Les logiciels de traduction assisté par ordinateur existent,dans tous les sens (même mandarin)et se perfectionnent à vitesse grand V.
Pourquoi s'amputer la langue pour être "dans la course"?
Archives de Vigile Répondre
10 avril 2012C'est drôle moi je n'ai pas de problème avec l'anglais car je ne le parle pas!
Quand on me parle en anglais, je dis que je ne comprends pas. Alors on se force pour me parler en français et le problème est réglé. Les Anglais font comme moi. Ils ne sont pas con à s'emmerder dans une chose inutile.
Moi j'aime ma langue et j'aime mieux prendre du temps à la connaître davantage que d'en baraguouiner deux de façon insatisfaisante comme on veut forcer les enfants à le faire.
Pourquoi perdre du temps à apprendre une 2e langue lorsqu'on a que très peu de temps pour apprendre notre métier ou notre profession? J'aime mieux investir mon temps dans l'apprentissage et le développement de mes connaissances dans mon travail que de le perdre à apprendre une autre langue. Il serait bien plus intelligent d'inventer des outils de traduction rapide et efficace. Chacun ne serait pas frustré de perdre son temps à apprendre la langue de l'autre. Cela est totalement improductif. On n'a pas d'argent et de temps à dépenser pour ça nous les québécois.
Archives de Vigile Répondre
10 avril 2012Bonjour monsieur Vallée,
Il est vrai que les jeunes des grands centre ie montreal sont plus ou moins bilingues et pour les plus chanceux/débrouillards, trilingues; mais en régions, ils ne le sont pas et cela constitue un frein à leur avancement professionel, qu`on aime ça ou non.
Le monde change et les prochaines générations devront faire face à la montée d`autres langues comme le mandarin pour être ''dans la course''.
L`ignorance de la langue des autres est un excellent levier d`incompréhension et haine, presque autant que le sont les religions.
Outre la France et quelques anciennes colonies francaises, il est difficile de faire quoi que ce soit sans l`anglais et/ou l`espagnol partout dans le monde.
Je pense qu`à plus ou moins long terme, plusieurs langue vont perdre du terrain, le français au Québec sera du lot, malheureusement.