Pour un débat public et transparent

L'Affaire Barrick Gold vs Écosociété



Dans une récente édition du Devoir, vos lecteurs ont pu lire une véritable attaque contre notre entreprise à travers une lettre signée William Sacher, Alain Deneault et Delphine Abadie, les auteurs de Noir Canada. Pillage, corruption et criminalité en Afrique (publiée le 23 août dernier). À en croire les auteurs de cette lettre ouverte, ceux-là mêmes qui dans le livre Noir Canada ont accusé la société minière canadienne Barrick d'avoir commis les pires atrocités en Afrique, Barrick, par sa poursuite en diffamation, chercherait à anéantir leur liberté d'expression.
On ne soulignera jamais assez que toute personne ou entreprise a le droit et même le devoir, en tant qu'acteur social responsable, de défendre sa réputation devant des accusations sans fondement. L'objectif de notre poursuite est de défendre notre réputation en rétablissant les faits pour faire ressortir la vérité.
C'est la parution du livre Noir Canada. Pillage, corruption et criminalité en Afrique qui est à l'origine de cette affaire. Dans ce livre, les auteurs Alain Deneault, William Sacher et Delphine Abadie accusent Barrick de corruption, de trafic d'armes et de massacres en Afrique. Ils prétendent également que notre société a attisé un conflit au Congo et se serait ainsi rendue complice de la mort de dizaines de milliers de personnes. Ces accusations sont mensongères. Notre action en justice permettra de le démontrer à l'issue d'un procès en bonne et due forme.
Barrick a décidé d'intenter cette poursuite en diffamation afin que l'affaire soit entendue par une personne indépendante -- un juge --, dans un endroit reconnu comme impartial -- un tribunal.
Mais la gravité de l'affaire s'intensifie à partir du moment où, même après l'institution de notre action, les auteurs poursuivent leur campagne de diffamation sur la place publique. Ils s'arrogent maintenant le rôle de victimes et prétendent que Barrick n'a pas le droit de se défendre. Afin d'échapper à leurs responsabilités, les auteurs cherchent maintenant à qualifier cette action de poursuite-bâillon, aussi connue sous le nom de «SLAPP».
La définition communément admise d'un «SLAPP» renvoie à une poursuite intentée contre des organisations ou des individus dans le but de restreindre leur liberté d'expression et de neutraliser leur action, alors que la poursuite est dépourvue de tout fondement juridique.
Or, nous avons l'assurance qu'un procès permettra de démontrer sans l'ombre d'un doute que notre poursuite en diffamation est tout à fait justifiée, que les déclarations des auteurs sont, de toute évidence, fausses et préjudiciables à la réputation de Barrick, et que ces dernières ont été faites sans égard pour la vérité.
La liberté d'expression des auteurs n'inclut pas le droit de diffamer Barrick en alléguant, sans preuve aucune, qu'elle s'est rendue coupable d'homicide et de trafic d'armes. Les auteurs n'ont pas fait les vérifications de base qui s'imposent à tout chercheur responsable, ce qui est d'autant plus répréhensible que les auteurs font des allégations extrêmement graves. De plus, la sortie du livre en toute hâte, malgré les avertissements de Barrick quant au caractère erroné des allégations qu'il contenait, démontre que les auteurs étaient davantage motivés par la recherche d'un effet de sensationnalisme que par celle de la vérité.
Toute personne qui se serait donné la peine de lire attentivement le livre Noir Canada et d'analyser les sources auxquelles il se réfère aurait clairement vu qu'il est totalement inexact de qualifier notre action de poursuite-bâillon. Le débat ne porte pas sur le rapport de force entre Barrick et l'éditeur ou les auteurs du livre. La poursuite vise simplement à rétablir les faits et la réputation de Barrick. Barrick est une entreprise privée canadienne qui fait l'objet de fausses accusations et qui compte sur sa réputation afin de maintenir une relation de confiance avec ses 100 000 actionnaires, ses 20 000 salariés et le grand nombre de communautés au sein desquelles elle opère.
Les auteurs et l'éditeur cherchent à décliner toute responsabilité à l'égard des allégations diffamatoires qu'ils répandent allègrement. Ils préféreraient que leurs graves accusations soient soustraites au jugement objectif d'un tribunal et ne soient soumises qu'au seul verdict de l'opinion publique par voie de pétitions, de lettres de soutien, de campagnes de solidarité -- et de ventes de livres. Cependant, lorsqu'il s'agit de déterminer la véracité d'allégations aussi sérieuses que celles proférées par les auteurs, nous avons droit à ce qu'un tribunal se penche sur la question. Il importe que les accusations lancées contre nous soient analysées sur la base de témoignages rendus sous serment et de preuves écrites et plutôt qu'à partir de rumeurs ou d'allusions malveillantes.
Notre action en justice ne s'oppose pas à l'examen public de ces questions, contrairement à ce que les auteurs prétendent. Elle garantit, au contraire, qu'il y ait un débat public transparent afin de les résoudre et de faire éclater la vérité au grand jour, de façon impartiale.
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Patrick J. Garver, Vice-président directeur et directeur des affaires juridiques pour la Société aurifère Barrick

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