Pour Pierre Fortin, le modèle fiscal c’est l’Irlande

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Avancez en arrière !





Faut le faire et faut avoir du toupet. Suggérer aux gouvernements québécois et canadiens de réduire l’impôt sur le revenu des compagnies au niveau de l’Irlande, un paradis fiscal notoire qui impose les entreprises à 10%, est complètement et totalement ridicule, mais c’est ce que préconise le professeur d’économie émérite et lucide Pierre Fortin. Les mots me manquent, je m’en excuse, pour qualifier quelqu’un qui vient nous suggérer d’adapter nos politiques fiscales à celles en vigueur dans les paradis fiscaux, et l’Irlande (environ 5 millions d’habitants) en est un.


Le pire c’est que plusieurs médias et journalistes trouvent cette idée lumineuse très brillante. Quand monsieur Fortin a formulé cette ineptie, me semble qu’un journaliste aurait pu lui dire poliment ceci : «Mais monsieur Fortin, l’Irlande c’est un paradis fiscal. Vous voulez donc que le Québec en devienne un aussi?». Ben, certains ne me croient pas et trouvent que j’exagère juste par jalousie. Ils m’accusent de vouloir entacher la réputation de l’expert universitaire libéral Pierre Fortin. À ceux-là qui me prêtent des intentions malveillantes, je vous enjoins de lire ces deux articles pour en avoir le cœur net :


-«Les experts [dont Pierre Fortin] souhaitent plus que des baisses d’impôts. (Le Devoir, 12 octobre 1999). Plus que des baisses d’impôts, comme s’attaquer aux services publics et d’adopter les politiques fiscales irlandaises.


-«Pour une meilleure (sic) justice fiscale» (La Presse, 17 novembre 2008). Une meilleure justice fiscale en ramenant l’impôt des compagnies canadiennes au même taux qu’en Irlande en sabrant les programmes sociaux, en haussant la TVQ, etc. Toujours les mêmes vieilles recettes éculées dictées par l’élite économique. Et ils appellent ça justice fiscale et progressisme libéral.


Idem, pour l’ami Pierre Fortin l’expert universitaire libéral Luc Godbout, qui a été son étudiant à l’UQAM (il a de quoi et de qui retenir) : «L’impôt sur le revenu, l’ennemi à abattre. La commission Godbout emprunte la voie difficile (sic) des hausses de taxes et de tarifs» (Le Devoir, 20 mai 2015). Taxer plus la classe moyenne et les démunis ce n’est pas difficile pour le PLQ, c’est plutôt facile parce que c’est ce que le patronat veut et exige. Emprunte la voie difficile des taxes et des tarifs (mais surtout pas de hausser les impôts des entreprises et des gras durs).


L’Irlande est accusée de dumping fiscal


Dire que l’Irlande est le modèle à suivre en matière de fiscalité des entreprises pour le «réputé» économiste universitaire Pierre Fortin. Et ben, sachez mes amis, qu’en août 2016, la Commission européenne a exigé d’Apple le remboursement à l’Irlande de 19 milliards $ CAN à titre d’avantages fiscaux indus ou de dumping fiscal. D’autres compagnies installées en Irlande sont dans le collimateur de la commissaire européenne à la concurrence, la danoise Margrethe Vestager: «Le péché d’Apple. Le géant américain condamné a remboursé 13 milliards d’euros au trésor irlandais» (Le Devoir, 31 août 2016). Pierre Fortin et Luc Godbout ont une connotation différente du sens de la «justice fiscale» que madame Vestager et d’autres.


Ah ben, ça continue la chasse à ceux qui éludent leurs impôts grâce à la complicité de politiciens et d’universitaires: «Au tour d’Engie (ex-GDF Suez) de tomber dans les griffes de Margrethe Vestager. L’entreprise, en partie propriété de l’État français (et de Power Corp. au Québec), aurait bénéficié des largesses fiscales illégales du Luxembourg (environ 500 000 habitants)» (Le Devoir, 20 septembre 2016).


Bravo et félicitations à la commissaire européenne à la concurrence, madame Margrethe Vestager, pour son courage de s’attaquer à la caste dominante formée de transnationales et de milliardaires qui «fourrent» l’impôt sur le revenu sur une base régulière avec l’assentiment de leurs commandos d’élus et d’experts et qui en même temps exigent et applaudissent aux mesures d’austérité de leurs gouvernements qu’ils financent et corrompent: «Union européenne. Une dame de fer nommée Margrethe Vestager. La commissaire à la concurrence est à l’origine des 13 milliards d’euros réclamés à Apple» (Le Devoir, 3 septembre 2016).


S’attaquer aux indécences et aux abus des riches et célèbres, ça prend vraiment une dame de fer qui mérite bien son nom contrairement à certains autres qui ont reçu un titre similaire pour avoir vargé dans nos services publics, pour avoir privatisé nos instruments collectifs et pour avoir haussé la TVQ, baisser les impôts sur le revenu et tarifier les programmes sociaux à la demande du patronat comme l’ont été Monique Jérôme-Forget, Lise Thériault, Martin Coiteux et cie. Assuré que madame Vestager va elle aussi être accusée d’être une communiste radicale doctrinaire adepte des théories économiques formulées par Marx, Trotsky et Lénine et d’être obnubilée par Fidel Castro. Baisser l’impôt des compagnies québécoises au niveau de l’Irlande, je n’en reviens pas. Calme-toi le pompon Léo.




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