Où s’en va notre langue?

Place à la clarté dans nos communications en français

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Tribune libre

Notre langue fait souvent les machettes par les temps qui courent, particulièrement sur l’île de Montréal où elle est menacée de toutes parts par l’invasion anglophone, notamment dans les commerces et restaurants où il devient difficile, voire impossible, d’être accueilli et servi en français.


Parallèlement à cette assimilation sournoise, les francophones, loin de réagir contre cet envahissement de la langue de Shakespeare, malmènent le français honteusement, notamment dans les médias sociaux où la clarté du message a été évincée par un charabia qui conduit à une nova langue incompréhensible.


La ponctuation


À cet effet, j’aimerais insister sur une notion fort importante, à savoir la ponctuation, la grande négligée, voire la grande oubliée de notre langue écrite. Pour illustrer mon propos, imaginons le scénario suivant : dans un courriel adressé à son épouse qui avait l’intention de se procurer un manteau de fourrure très dispendieux comme cadeau d’anniversaire, le mari lui répond : « Jamais trop cher » au lieu de « Jamais, trop cher ». La dame était tellement heureuse de la réponse « positive » de son conjoint qu’elle s’acheta non pas un mais deux manteaux de fourrure!


En réalité, la leçon de cette histoire, c’est que la ponctuation est à la langue écrite ce que l’intonation est à la langue parlée. En d’autres mots, si l’homme avait répondu oralement à son épouse, il aurait naturellement fait une pause après le mot « jamais », laquelle pause aurait dû être substituée par une virgule dans le courriel… une virgule oubliée qui, dans notre scénario, aurait coûté cher au conjoint de la dame!


Les mots de liaison


Les mots de liaison ou souvent appelés « connecteurs » représentent le fil conducteur du message véhiculé dans les communications. Ce sont pour la plupart des conjonctions (toutefois, néanmoins, par ailleurs, d’ailleurs, pourtant, en revanche, etc…) qui constituent le « ciment » qui permet aux « pierres » de s’édifier en une charpente homogène, et, linguistiquement parlant, qui offre au texte écrit les courroies indispensables pour relier les idées en un texte cohérent.


L’emploi du terme précis


Certains termes, principalement des verbes, tels « faire », « avoir », « être », « mettre », « prendre », « voir » et bien d’autres, jouent souvent le rôle de mots fourre-tout qui auraient avantage à être substitués par un terme plus précis. Ainsi, au lieu de « mettre des efforts pour réussir… », on pourrait plutôt dire ou écrire « investir des efforts pour réussir ». Au lieu de « faire ses devoirs », il serait préférable de « rédiger ses devoirs ». Notre langue regorge d’un vocabulaire riche et foisonnant… N’hésitons pas à puiser dans son coffre aux milliers de mots-trésors!


Le français, une langue belle


Le français est « une langue belle avec des mots superbes », écrit Yves Duteil dans sa chanson La langue de chez nous. J’ajouterais que notre langue maternelle incarne une langue riche, une langue fière que nous devons chérir et protéger avec la passion du chevalier pour sa dulcinée. Contre vents et marées, le français québécois s’est tenu debout en terre d’Amérique au travers des siècles. À nous maintenant de contribuer à perpétuer sa clarté dans nos rapports avec les autres!


...


Depuis ma retraite de l’enseignement du français au secondaire en 2003, j’ai enfin pu me consacrer à une activité à laquelle je rêvais depuis des années, l’écriture. Dans cette foulée, j’ai rencontré l’homme d’affaires Louis Garneau à qui j’avais enseigné en troisième secondaire pour lui offrir d’écrire sa biographie traduite en anglais quelques années plus tard.



Et voilà, l’aventure littéraire était lancée. À partir de ce moment-là, j’arpente la route des écritures qui me conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Des milliers d’heures de pur bonheur réparties sur plus de quinze ans.



Toutefois, en écrivant ce texte, ce n’est pas de mes écrits dont je veux vous entretenir, c’est plutôt de la sensation d’évasion que vous pourriez ressentir si vous vous adonniez à l’écriture. Bien sûr, vous allez arguer que vous n’avez pas de talent pour l’écriture, que votre vocabulaire est limité, ou que vous avez toujours eu des difficultés avec le français à l’école. Peut-être…



Or, peu importe la forme que prendront vos écrits, c’est le fond qui est important, ce sont vos idées exprimées sur papier qui donneront vie aux mots que vous utilisez pour exprimer vos pensées peu importe que ce ne soit que des mots simples qui sont d’ailleurs souvent les plus riches.    



Le syndrome de la page blanche



Une fois que vous aurez choisi le sujet que vous désirez aborder, il vous faudra bien commencer mais comment? Par où? Vous êtes confrontés au « syndrome de la page blanche ». Vos idées se bousculent dans votre tête mais elles n’arrivent pas à s’ordonner de façon à être formulées dans une phrase. Pas de panique, le syndrome de la page blanche est un phénomène tout à fait normal que vivent la plupart des écrivains qui abordent la création d’une œuvre quelconque.



Un petit truc pour se sortir de ce « bouchon » qui entrave le chemin vers la sortie. Je vous conseille simplement d’écrire des mots qui vous viennent à l’esprit et qui ont trait au sujet que vous voulez traiter. Ces mots deviennent votre pierre d’assise sur laquelle la phrase de départ va s’articuler. Et vous voilà partis, vous entrez lentement dans une bulle, vous vous évadez du monde réel pour vous envelopper dans un monde fictif.



Le journal quotidien, un ami fidèle



À ceux et celles qui sont intéressés (es) à plonger dans l’expérience de l’écriture et qui ne se sentent pas à l’aise avec les genres littéraires traditionnels (roman, poésie, conte, etc…), il existe une route toute tracée dans votre tête. Je veux parler du journal quotidien dans lequel vous racontez les événements que vous avez vécus au cours de la journée. Le journal quotidien, un retour dans le passé récent qui, avec le temps, deviendra votre ami le plus fidèle.



Une invitation à mieux connaître l’auteur de ce texte    



Pour ceux qui sont intéressés à en connaître davantage sur mes écrits, vous pouvez consulter mon site personnel en cliquant sur le lien ci-dessous.



Note : Les articles parus sur la tribune libre de Vigile sont compilés sous la rubrique « chroniques »  



https://www.henrimarineau.com/categories/accueil


 


Henri Marineau, Québec   




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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com




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