DE PASSAGE À PARIS

Pierre-Karl Péladeau, celui qui veut «faire du Québec un pays»

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Paris Match pour le chef

Pierre-Karl Peladeau, député fraichement élu à la tête du Parti québécois (PQ, opposition), est de passage à Paris dans le cadre de l’entrée du premier Québécois à l’Académie française, Dany Laferrière. L’occasion pour l’indépendantiste de rappeler la force des relations franco-québécoises, mais aussi de nous expliquer ses ambitions politiques précises : faire du Québec un pays.

Il est le nouveau chef de l’opposition québécoise, et une personnalité haute en couleurs. Pierre-Karl Peladeau est de passage éclair à Paris ce jeudi. Il a passé la nuit dans l’avion, et repart dès demain ; néanmoins, l’homme de 53 ans est jovial et plein d’entrain. Heureusement, car son programme est chargé. La raison de sa venue dans la capitale française, son premier déplacement à l’étranger depuis qu’il est devenu, le 15 mai, le leader du Parti québécois (PQ), est l’entrée du premier Québécois à l’Académie française, en l’occurrence Dany Laferrière, un «Québécois d’adoption» pour reprendre le terme de «PKP», puisqu’il est d’origine haïtienne. Un événement symbolique pour l’indépendantiste, qui illustre la force de la relation franco-québécoise, notamment culturelle. «Elle existe depuis des décennies», souligne-t-il, rappelant le discours du Général de Gaulle à l’Hôtel de Ville en 1967, «Vive le Québec libre !». Et d’après lui, que les gouvernements soient de droite ou de gauche, ils ont toujours eu cette «grande proximité» avec notre pays, et l’intention de la maintenir.

Il cite pour exemple l’émission «L’Eté Indien», que Michel Drucker a enregistré avec sa compagne, Julie Snyder, depuis Montréal, et qui est diffusée sur France 2, TV5  Monde, et dans 190 pays. Cette distinction représente aussi «la diversité du Québec et sa grande ouverture» sur le monde, accueillant à bras ouvert «des hommes et des femmes qui ont fait le choix de venir s’installer dans ce beau pays». Julie Snyder, qui l’accompagne dans l’Hexagone, connaît bien «Dany». «Ils ont travaillé ensemble», nous glisse Peladeau. «Dany était chroniqueur», ajoute-t-il, répétant ce que sa fiancée lui souffle. 

Un mariage cet été

La journaliste de 6 ans sa cadette, mère de deux de ses trois enfants (Thomas, 10 ans, et Romy, six ans), va devenir son épouse après plus de quinze ans d’amour –malgré une séparation de quelques mois début 2014. La cérémonie aura lieu le 15 août à Québec. L’heureux marié aura pour témoin Michel Drucker, nous a-t-il confié. «Il vient de me dire qu’il accepte !», a-t-il lancé dans un éclat de rire, parmi d’autres qui ont ponctué notre échange. Le couple le plus médiatisé de la province canadienne est connu pour être proche du showbiz. Céline Dion et René Angélil sont notamment les parrain et marraine Romy. A noter que Pierre-Karl Pelardeau a une autre fille, Marie, née en 2000 de son union avec la Française Isabelle Hervet –peu de temps avant son coup de foudre pour la blonde, dans un vol pour… Paris.


PKP en famille, le 15 mai.
©
REUTERS/Mathieu Belanger

Pierre-Karl Peladeau connaît la Ville lumière comme sa poche. Il y a fait cinq ans d’étude, notamment à l'université Paris VIII, avant d’y travailler durant quatre ans, au sein de l’entreprise de son père, Québecor -qu’il a dirigée à la mort de ce dernier, et ce jusqu’à 2013. L’homme d’affaires a même la citoyenneté française, mais n’a pas pris le temps de renouveler son passeport. Il a en tout cas gardé un pied-à-terre (à Neuilly-sur-Seine, plus précisément), et s’y rend encore de temps en temps –la dernière fois, il y a un an. Il souligne d’ailleurs que ce voyage n’est pas «officiel», bien qu’il compte en profiter pour rencontrer certaines personnalités politiques. Lesquelles ? «Je vous tiendrai informée», a-t-il simplement répondu.

Pour une souveraineté retrouvée

Peladeau s’est fait élire, député dans la circonscription de Saint-Jérôme en avril 2014, puis à la tête de son parti ce mois-ci, sur l’indépendance de sa province. «Le Parti Québécois a la volonté de faire du Québec un pays», a-t-il déclaré. «C’est le sens de mon engagement en politique, précise-t-il. Mon message est d’une précision sans faille : je pense que les Québécois ont plus que jamais la maturité politique de récupérer toutes les compétences attribuées jusque-là au gouvernement fédéral –concernant la monnaie, les relations internationales, etc. L’importance des traités internationaux et des accords commerciaux, négocié par le Canada, a créé un préjudice pour Québec, car le poids des francophones au sein du régime fédéral diminue d’année en année (ils ne représentent plus que 20% aujourd’hui).

Aussi, son but sera, pour les trois ans et demi à venir, de faire en sorte que l’opposition soit «vive et efficace» face au «régime d’austérité», afin de monter, à terme, la «dernière marche, celle que souhaite toutes les Nations : avoir un pays». «A l’image des Ecossais –avec un résultat différent», rit-il, le chef de l’opposition estime que cette place lui donne «l’occasion d’expliquer aux Québécois en quoi consiste cette souveraineté» prônée. Il en appelle à la restauration du «modèle québécois». 


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