La création d’un ordre professionnel des enseignants a souvent été évoquée par le passé et, à chaque occasion, elle a avorté faute de consensus. Or, aujourd’hui, elle refait surface par la voix d’un groupe d’une dizaine d’enseignants du primaire et du secondaire arguant notamment que la profession est dévalorisée depuis longtemps.
Dans cette foulée, les dernières négociations entre les syndicats d’enseignants et le gouvernement ont clairement démontré que le nœud du problème résidait dans la lourdeur de la tâche causée par la présence d’élèves à besoins particuliers dans les groupes réguliers, conjuguée à la pénurie de personnel spécialisé, un facteur déterminant qui joue nettement en défaveur de l’attractivité de la profession d’enseignant et contre laquelle un ordre professionnel des enseignants ne pourrait apporter aucune solution.
Par ailleurs, les tenants de la création de cet ordre professionnel argue la sécurité de l’élève en espérant mettre fin à l'impunité de certains collègues, citant en exemples des cas de violences verbales de la part d’enseignants à l’endroit d’élèves. Or, il s’avère que le gouvernement a récemment mis en place la création d’un Protecteur national de l’élève, et fait adopter le projet de loi 47, Loi visant à renforcer la protection des élèves, qui propose entre autres un code d’éthique pour chaque centre de services scolaire.
En guise d’arguments favorables à la mise sur pied d’un ordre professionnel des enseignants, le groupe allègue l’importance d’encadrer la profession, partant du principe que la profession enseignante est tout aussi valable qu’un avocat, un médecin ou un ingénieur. À cet effet, je suis d’avis que la présence d’un contrepoids entre ces professions et le client est inexistant alors que les enseignants disposent d’un syndicat pour faire le pont avec la direction d’école.
L’école incarne un milieu de vie dynamique où fourmille une pléiade d’intervenants liés les uns aux autres. En ce sens, elle doit éviter la multiplication des structures qui ne peuvent que retarder la mise sur pied de solutions aux problèmes qui s’y vivent. Enfin, je suis d’avis que les structures et les lois actuelles peuvent confronter et résoudre les problèmes efficacement sans l’ajout d’un défenseur inopportun de la loi et l’ordre.
Erreur sur le motif de blâme
Un des derniers élus encore présents à l’Assemblée nationale et ayant voté pour la proposition de blâme envers Yves Michaud en décembre 2000, François Legault, est toujours convaincu d’avoir bien agi en appuyant le blâme contre Yves Michaud. «[Il] avait tenu des propos à l’égard du peuple juif qui étaient inacceptables et c’est ce qu’on a dénoncé et bon, c’est malheureux, et donc moi je juge que c’était des propos qui n’étaient pas acceptables à l’égard de la communauté juive», affirme-t-il.
Or, François Legault évoque des propos «tenus à la radio» par Yves Michaud alors que la motion de blâme de l’époque condamnait Yves Michaud pour des déclarations qu’il aurait faites à l’occasion des audiences des États généraux sur le français à Montréal le 13 décembre 2000, soit la veille du vote de blâme contre M. Michaud.
En termes clairs, François Legault, le 14 décembre 2000, a voté pour la motion de blâme contre Yves Michaud eu égard à des motifs autres que ceux qui le condamnaient...M. Legault, il est plus que temps que vous allumiez vos lanternes et que vous présentiez vos excuses à titre posthume envers Yves Michaud, cette fois-ci, pour les bons motifs!
Henri Marineau, Québec
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