Candidat à la chefferie du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon promet de réduire les seuils d’immigration sous leur niveau actuel afin de mieux franciser et régionaliser les nouveaux arrivants.
Ainsi, l’avocat de 43 ans propose de fixer temporairement entre 35 000 et 40 000 le nombre d’immigrants accueillis chaque année au Québec. Ce gel se poursuivra aussi longtemps que le Québec n’aura pas réussi à «inverser la courbe de déclin du français» et atteint ses «objectifs en matière de régionalisation».
La proposition rappelle celle de la CAQ, qui a fait passer le nombre de personnes admises d’un peu plus de 50 000 à 40 000 l’année dernière, avant d’annoncer un retour progressif à l’ancien seuil d’ici 2022.
Mais «PSPP» refuse ce parallèle avec les troupes de François Legault. «La CAQ, aux dernières élections, a parlé d’immigration de façon assez péjorative, notamment dans tout l’épisode sur le test de valeurs», déplore l’aspirant-chef péquiste.
Au contraire, il assure avoir un «préjugé favorable» envers les immigrants. Mais il souhaite faire de la maîtrise du français le premier critère dans la sélection des candidats à l’immigration.
Changer la dynamique
«Toute l’immigration économique, sous un gouvernement péquiste, va être des gens qui maîtrisent déjà le français à l’entrée», promet Paul St-Pierre Plamondon.
Présentement, le gouvernement Legault sélectionne principalement les candidats en fonction des besoins du marché du travail. Des sommes supplémentaires ont été investies en francisation, mais le test de français obligatoire promis en campagne électorale doit faire l’objet de négociations avec Ottawa.
«On change complètement la dynamique, dit PSPP. Et, évidemment, on met plus de ressources dans la francisation des immigrants qui sont sélectionnés par le Canada», dit-il en référence aux réfugiés et à la réunification familiale, deux domaines contrôlés par Ottawa.
Pénurie de main-d’œuvre
À ceux qui plaideront que l’immigration aide à combler l’actuelle pénurie de main-d’œuvre, Paul St-Pierre Plamondon rétorque que celle-ci a «un impact mineur» quand vient le temps de combler les emplois.
Au contraire, le phénomène de rareté des travailleurs a des aspects positifs. «Ça permet aux immigrants, qui avaient un taux de chômage plus élevé, de se trouver un emploi. Et la qualité des emplois augmente, plaide-t-il. Donc, ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose.»
Débat à prévoir
Le discours de PSPP rejoint, dans une certaine mesure, celui d’un de ses adversaires dans la course, Frédéric Bastien. L’historien suggère de limiter entre 25 000 et 30 000 annuellement le nombre de nouveaux arrivants et de choisir uniquement des candidats «très éduqués» qui parlent déjà le français, afin de protéger la langue officielle. L’accueil d’immigrants n’apporte «aucun gain économique», selon M. Bastien.
Également de la course, le député Sylvain Gaudreault proposera, quant à lui, de «dépolitiser» la fixation des seuils. L’humoriste Guy Nantel, pour sa part, n’a toujours pas fait connaître les principaux éléments de sa plateforme.