Palestine: les dirigeants réunis pour répliquer à la «claque du siècle»

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Hamas et OLP incapables de faire front commun face au duo israélo-américain

Les dirigeants palestiniens étaient à nouveau réunis lundi pour tenter d'élaborer la riposte aux coups portés selon eux à leur cause par le président américain Donald Trump.


Un discours courroucé du président palestinien Mahmoud Abbas a donné le ton dimanche de cette réunion de deux jours du conseil central de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) à Ramallah, en Cisjordanie occupée.


« L'affaire du siècle s'est transformée en claque du siècle », a tonné M. Abbas, en référence à la volonté proclamée de M. Trump de présider à « l'accord [diplomatique] ultime » entre Israéliens et Palestiniens.


Les États-Unis sous M. Trump se sont discrédités dans le rôle de médiateurs, les Palestiniens rejettent le plan que Washington est censé présenter à une échéance encore indéfinie, et toutes les options sont sur la table, a énuméré M. Abbas.


 


« Il n'y a plus d'Oslo », par la faute d'Israël, a-t-il martelé en évoquant le processus engagé en 1993 et censé conduire à une paix négociée entre Palestiniens et Israéliens. Ces accords généralement considérés comme préfigurant la création d'un État palestinien sont restés une des références de l'effort de paix et M. Abbas ne s'est pas prononcé sur les conséquences difficilement prévisibles qu'aurait leur fin.


Le conseil central de l'OLP, l'un des organes de cette organisation internationalement reconnue comme la représentante de tous les Palestiniens, a été convoqué à titre extraordinaire pour répondre à la décision annoncée le 6 décembre par M. Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël.


Dieu et la maison Trump


Dix-sept Palestiniens, le dernier en date lundi, ont été tués depuis dans des violences. Les Palestiniens voient dans cette rupture unilatérale avec des décennies de diplomatie internationale un déni de leurs revendications sur Jérusalem-Est annexée et occupée. Mais elle est aussi, à leurs yeux, la manifestation la plus flagrante du parti pris pro-israélien de la Maison-Blanche.


Depuis son entrée en fonctions il y a un an, M. Trump s'est gardé de soutenir la création d'un État palestinien. Son administration est restée très discrète sur la colonisation israélienne et a été près de fermer le bureau de l'OLP à Washington. Elle menace à présent de couper l'aide aux Palestiniens parce qu'ils refuseraient de négocier.


« Quand avons-nous refusé ? », s'est indigné M. Abbas. « Que Dieu détruise votre maison », a-t-il lâché à l'adresse de M. Trump, employant un juron arabe courant.


Les Palestiniens ont gelé les contacts avec l'administration Trump. Le vice-président américain Mike Pence se rendra à Jérusalem la semaine prochaine, mais ne devrait rencontrer aucun dirigeant palestinien.


Le conseil central de l'OLP doit s'achever lundi soir par une déclaration commune.


M. Abbas a appelé à un processus sous médiation internationale, mais il s'est abstenu d'aborder deux des options évoquées avant la réunion de l'OLP : la fin de la reconnaissance d'Israël et celle de la coopération sécuritaire avec les Israéliens.


La philippique de M. Abbas et les réactions qu'elle a provoquées ont mis en lumière l'état de délabrement de l'entreprise de paix et l'étroitesse de sa marge de manoeuvre, entre les moyens de pression américains et les divisions et les faiblesses palestiniennes.


« Bas le masque »


Le mouvement islamiste Hamas, qui ne fait pas partie de l'OLP et a décliné l'invitation au conseil central, a accusé M. Abbas de « ne pas satisfaire les ambitions de notre peuple ».


Israël, pour sa part, semble très peu susceptible d'accepter un autre intermédiaire que les États-Unis.


M. Abbas « perd l'esprit », a dit le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman. Il « a jeté bas le masque », a renchéri le premier ministre Benyamin Nétanyahou actuellement en Inde. « Il a dit la vérité que je ne cesse de répéter depuis de longues années : le conflit avec les Palestiniens résulte de leur refus constant de reconnaître l'État des juifs quelles qu'en soient les frontières », a-t-il dit dans des propos diffusés par la radio publique.


La Russie, vers laquelle M. Abbas s'est tournée récemment, a dit « comprendre » le ressentiment palestinien. Ils ont fait des concessions pendant des années « sans rien recevoir en échange », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.


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