Ottawa et Washington exigent la libération immédiate de deux Canadiens détenus en Chine

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Pékin doit être terrifié...


Le Canada et les États-Unis ont demandé vendredi la « libération immédiate » de l'ex-diplomate Michael Kovrig et de l'homme d'affaires Michael Spavor, tous deux emprisonnés en Chine depuis plusieurs jours.




« Nous sommes profondément préoccupés par l’arrestation survenue plus tôt ce mois-ci et la détention arbitraire de deux Canadiens par les autorités chinoises, et demandons leur libération immédiate », a fait savoir la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, dans un communiqué.


Dans son message, Mme Freeland a aussi semblé en partie répondre à une déclaration de la porte-parole des Affaires étrangères de la Chine, Hua Chunying, laquelle vendredi a lié l'arrestation de Michael Kovrig à celle de de Meng Wanzhou, numéro 2 du géant chinois des télécommunications Huawei.


« Vous semblez très préoccupé du traitement réservé à Michael Kovrig. Mais je ne sais pas si vous avez porté attention au traitement, ou aux droits de la personne, de la citoyenne chinoise qui a été illégalement détenue au Canada à la demande des États-Unis? », a dit Mme Hua.


« Le Canada est un pays régi par l’état de droit. Le Canada a entrepris une procédure judiciaire équitable, impartiale et transparente à l’égard de Mme Meng Wanzhou, directrice financière de Huawei », a riposté Chrystia Freeland.


La ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, estime que les tarifs de Trump « contredisent » le nouvel ALENA.La ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland. Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

« Le Canada respecte ses engagements juridiques internationaux, notamment son traité d’extradition avec les États-Unis. L’état de droit est fondamental dans toutes les sociétés libres; il s’agit d’un principe que nous défendrons et maintiendrons », a-t-elle poursuivi.



Meng Wanzhou, arrêtée le 1er décembre à l'aéroport de Vancouver, a été libérée sous caution le 11 décembre dernier, moyennant 10 millions de dollars. Elle a dû remettre ses passeports, et doit porter un bracelet de surveillance électronique à la cheville et vivre sous surveillance continue.


Un dossier prioritaire


Selon des informations recueillies par CBC, le gouvernement traite cette affaire avec le plus grand sérieux.


Des membres du bureau du premier ministre ont discuté du dossier vendredi matin avec Justin Trudeau lui-même, ainsi qu’avec Chrystia Freeland et son conseiller à la sécurité nationale, le ministre de la Défense, Harjit Sajjan, le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale et plusieurs hauts fonctionnaires du gouvernement.


Chrystia Freeland s’est également entretenue de ce sujet avec le secrétaire d'État aux Affaires étrangères du Royaume-Uni, et serait à la recherche d’autres alliés européens pour faire contrepoids à la Chine.


Mme Freeland a eu aussi une discussion téléphonique avec l’ambassadeur chinois à Ottawa.


Appuis internationaux


Les États-Unis ont également décidé de sommer la Chine de libérer les deux Canadiens vendredi.


« Nous exprimons notre profonde inquiétude sur la détention par le gouvernement chinois de deux Canadiens […] et appelons à leur libération immédiate », a déclaré Robert Palladino, porte-parole du département d'État.


Ottawa « respecte ses engagements juridiques internationaux en honorant ses traités d'extradition avec les Etats-Unis », a ajouté M. Palladino dans un communiqué.


Quant au secrétaire britannique aux Affaires étrangères, Jeremy Hunt, il a indiqué vendredi qu'il était « profondément préoccupé par les suggestions d'une motivation politique » dans cette affaire. « Je demande à ce que [les deux Canadiens] soient traités de manière juste, impartiale et transparente », a-t-il dit.




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