Des Québécois croient vraiment que l’anglais régresse?

On « en revient » du Canada anglais!

Tribune libre

Mme Ferretti le disait, un peu brutalement :
"Contrairement à vous, monsieur Sauvé, qui ne cessez depuis des lunes de nous rabâcher les oreilles de vos supposés exploits et, plus encore, de vos connaissances exceptionnelles en matière de géopolitique…"
http://www.vigile.net/Canada-un-Etat-terroriste

...mais elle nous rappelait que M. Sauvé nous annonce depuis longtemps l’imminence de la victoire. Son récent texte, « J’arrive du “Canada anglais” » peut sembler alléchant à un auditoire nouveau, à cause de sa formule « témoignage personnel ». Cependant lorsqu’un auteur fustige le moindre argument contrariant, il faut avoir la puce à l’oreille. Je l’assume donc à l’avance en reformulant mes réserves, précédemment publiées sous cet article déjà passé dans les limbes de Vigile.
À ne pas confondre :
… au début du XXième siècle, l’anglais omniprésent à Montréal était la suite logique de l’occupation par le conquérant. Après McGill et l’empire de la fourrure, puis Molson, puis le chemin de fer et les usines Angus dans l’Est, toutes les industries étaient anglaises. Les francophones, gardés sans instruction, étaient utilisés comme bras. La Belgo en Mauricie, Price au Saguenay-Lac et la Noranda dans les mines, enfin c’était général sur tout le territoire.
Après 1960, quand nous avons repris les rennes de notre éducation, des industriels d’expression française émergèrent, qui nous promirent la libération, par le travail en français… et nous y avons cru, à travers Bombardier, Cascades, Lavalin, Alcan, Sidbec, Hydro, Bourse de Montréal, Caisse de Dépôts et Placements, Desjardins…Nous y avons cru. Nous avons été trompés, à partir de la Cour Suprême du Canada, toujours royaliste, qui a rendu inconstitutionnelle notre charte de la langue et permis au Canada de parler anglais dans nos services publics.
Mais alors, qui est en train de nous voiler ce backlash que l’actuelle offensive canadian nous sert en force? Nos universités donnent des cours unilingues anglais, les hôpitaux deviennent anglais, les médias écrits et électro nous parlent en bilingue, le commerce, on le sait, ça devient gênant de se battre à chaque fois pour dire : en français, s.v.p., le gouvernement du Québec parle en anglais avec les (trop nombreux) immigrants, et le reste…
Incidemment, s’il est encore vérifiable que des écoles d’immersion française existent en Saskatchewan, c’est qu’on y croit les emplois fédéraux vraiment bilingues… car c’est pas d’amour qu’on nous parle dans le Star-Phoenix de S’toon. Et les « cattlebreeders » qui faisaient du veau en français au nord de l’Ontario, c’est pas Queen’s Park qui les a sauvés… Eh oui, M. Sauvé, les Vigiliens aussi vont sur le terrain, ne se contentent pas du bulletin de radiocadenas. N’a plus beau mentir qui vient de loin… en Chine, en France, en Italie, en Grèce, en Égypte, Washington, Kremlin, su’l’bras de l’Université de Toronto. Et paradoxalement, c’est la ville de Bay Street, que vous nous avez appris à pointer comme origine de tous nos maux :-) Quand on approche votre âge vénérable, on peut se permettre de vous taquiner un peu?
Le français, langue d’État (ou diplomatique) qui nous a fait croître? … alors qu’en France même on transige en haut lieu en anglais (et Rozon qui y propage la chanson anglaise). Notre culture française, aux festivals de Québec et de Montréal, elle n’est pas battue en brèche par le mandarin… allo !!!!!!!!!
Pessimiste noir? Au contraire, trop d’optimisme dissimule notre perte de contrôle. Un faux sentiment de sécurité risque de réduire l’effort de résistance qui s’impose de plus en plus. Évidemment, cette résistance peut être positive. Elle doit faire valoir à tous les Québécois quelle alternative nous est propre pour renverser chaque ruse assimilatrice de Charest. Comment vivre mieux! Un Parti qui prône notre autonomie complète doit en présenter un programme non équivoque au prochain scrutin général. Si nous voulons croître comme peuple, ce sera le moment de le dire ou bien de nous taire à jamais.

Squared

Ouhgo (Hugues) St-Pierre196 articles

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Fier fils de bûcheron exploité. Professeur retraité d'université. Compétences en enseignement par groupes restreints, groupes de réflexion, solution de problèmes. Formation en Anglais (Ouest canadien), Espagnol (Qc, Mexique, Espagne, Cuba), Bénévolat latinos nouveaux arrivés. Exploration physique de la francophonie en Amérique : Fransaskois, Acadiens, Franco-Américains de N.-Angl., Cajuns Louisiane à BatonRouge. Échanges professoraux avec la France. Plusieurs décennies de vie de réflexion sur la lutte des peuples opprimés.





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11 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    21 décembre 2010


    L'essentiel: AGIR et non s'agiter ou s'énervouiller.
    Pour agir avec envergure, il faut absolument connaître et comprendre jusqu'au fond les treize principes de stratégie d'État (ne pas confondre avec la tactique qui vise l'effet immédiat).
    La stratégie vise la continuité et le long terme. Sun Tsu l'a pourtant bien enseigné, de même qu'Aristote il y a plus de 2000 ans. Ces principes sont des universaux qui ne changent pas d'une génération a une autre mais que chaque génération a tendance a oublier ou jeter hors de son langage.
    Si le Canada de PET et compagnie est en train de s'effritier, de même les États Unis, c'est parce que les sentiments et les émotions prennent le pas sur les continuités.
    En pratique,si nous avons non seulement survécu mais continué de croître malgré l'adversité qui nous assaille,c'est parce que des facteurs et principes de continuité l'ont emporté et continuent de l'emporter sur les variables du moment.
    C'est ce que j'explique dans Géopolitique et avenir du Québe mais personne ne veut me croire.
    PET ignorait la stratégie d'État mais se croyait supérieurement intelligent,ignorant également que toute intelligence réelle est relationnelle et non rationnelle.
    Tel est l'essentiel de la géopolitique par opposition aux sciences politiques des facultés, préoccupées de variables et de rationalités superficielles.
    Depuis la fin de l'enseignement classique, l'univers de la relation et de la continuité est perdu au profit du superficiel et passager qui s'agite et tombe de côté, ce qui se vérifie chaque jour.
    JRMS

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    21 décembre 2010

    @ O:
    «... l’indépendance est à nos portes...».
    Merci pour cette précision, O. Et quand vous dites que l'indépendance (annoncée par JRMS) est ainsi à nos portes, j'avoue que j'espère que vous avez tous deux raison, car je souffre, de voir ce que le Canada anglais et John James Charest, sont en train de faire à la nation à laquelle j'appartiens.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    21 décembre 2010

    @ JRMS:
    «...sachez qu’il se parle maintenant plus de 200 langues ou dialectes dans le sud de l’Ontario.»
    Excellent! Nous pouvons maintenant regarder le Canada multiculturaliste de PET-Trudeau, se désintégrer peu à peu.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 décembre 2010


    Un général n'est pas un stratège mais un simple tacticien. Le stratège est le politicien et l'oligarque qui se cache derrière.
    JRMS

  • Archives de Vigile Répondre

    20 décembre 2010

    Un jour, un Général, bardé des médailles du stratège, racontant ses victoires, relatant ses louanges, se retrouva en situation de guérilla. Entendant quelques pétards, il se mit à tirer tout partout, sur un ennemi embusqué. Il allait bientôt tomber à court de munitions quand apparurent derrière les buissons, des miroirs. Terrifié de l'image qui lui apparaissait, il courut d'un à l'autre, baïonnette au poing, pour en embrocher un de ceux qui mettaient son autorité en doute. Mais il ne trouva que miroirs éclatés, à l'image des massacres que s'inflige à elle-même l'armée canadienne à la botte des É.U.A. Joyeux Noël aux survivants.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 décembre 2010


    Au fait, est-ce "qu'Ougno qui m'attaque derrière le paravant et la protection d'un pseudonyme montre son visage afin d'attraper en pleine face les coups qu'il m'administre avec la dernière lâcheté.
    Lâcheté de sa part puisque je ne me suis pas caché derrière un faux nom. Je me suis exposé et je m'expose encore ouvertement aux critiques abusives et dénuées de fondement pendant que Monsieur ou Madame se tient au chaud bien protégé(e) par l'anonymat.
    La bonne conscience au rabais quoi!
    JRMS

  • Gilles Verrier Répondre

    20 décembre 2010

    Dans la trame historique lourde de notre assimilation graduelle s'invite une petite tradition de jovialisme politique. Un ancien premier ministre disait même que le Québec était déjà presqu'un pays. Depuis rien n'a changé, mais il a fait des p'tits. D'ailleurs, on peut dormir tranquille. Pourquoi crier aux barricades alors que la désintégration inévitable de nos voisins aura tôt fait de nous propulser aux Nations-Unies sans que l'on ait même eu le temps de dire OUI. Ces esprits plus pénétrants que les autres ont aussi lu dans la pensée et la pratique de Pauline Marois et ils nous disent des choses rassurantes. Ils y ont vu une femme qui incarne le sens de l'État et qui a conçu de tels raffinements stratégiques que seuls certains initiés peuvent aujourd'hui en percer le sens. Mais attention, pas de doute que son jeu politique libérateur éclatera bientôt au grand jour.
    GV

  • Archives de Vigile Répondre

    20 décembre 2010


    Vous interprétes mes propos comme bon vous semble, sans savoir en quoi toute cette vie passée forcément au Canada anglais se basait sur un contexte dont vous n'aviez aucune idée.
    Je ne suis pas "votre" homme. Continuez de m'interpréter comme vous voudrez, mais sachez qu'il se parle maintenant plus de 200 langues ou dialectes dans le sud de l'Ontario.
    Quiconque ose attirer votre attention sur le phénoméne commet un acte de trahison selon vous.
    Je ne fais que vous expliquer les déplacements des rapports de forces mais, comme pour Andrée Ferretti, le "nous" m'a toujours exclu. Je dois donc recommencer en neuf ou partir pour vous faire plaisir.
    JRMS

  • Archives de Vigile Répondre

    20 décembre 2010

    Comme je l'écris en intro: notre homme ne prend aucune critique, qu'il qualifie de jalousie envers celui qui sait.
    Encore une fois ici, accuser l'autre de ses propres travers? Voilà sans doute ce qu'il nous explique en langage codé sur la communication.
    Jean-François, je dis justement "paradoxal" parce que le monsieur vante tellement les mérites de Toronto, qui l'a accueilli 100 fois mieux que sa terre natale... alors que cette ville nourrit Bay Street qui nous détruit... mais ça, je le dis par jalousie: l'indépendance est à nos portes, il l'a dit.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    20 décembre 2010

    Cher Ougho,
    Vous écrivez: «Et paradoxalement, c’est la ville de Bay Street, que vous nous avez appris à pointer comme origine de tous nos maux...».
    Je peux me tromper, mais je pense que Bay Street, c'est à Toronto, en fait. C'est l'artère sur laquelle serait située, si ma mémoire est bonne, la Bourse de Toronto. Ainsi, Bay Street est à Toronto ce qu'est Wall Street à New York.
    Donc, toujours si je ne fais pas erreur, ce que dit monsieur Sauvé a du sens, concernant Bay Street. Aux États-Unis, c'est à peu près autant Wall Street que la Maison blanche, qui gouverne... Sans doute le phénomène n'a-t-il pas la même ampleur dans le beaucoup plus socialiste Canada anglais, mais encore...
    Les requins de la finance canadienne anglaise, ne doivent pas porter le Québec en leur coeur collectif. On n'a qu'à regarder l'un de nos propres requins locaux, soit ce cher monsieur Desmarais!

  • Archives de Vigile Répondre

    20 décembre 2010


    Monsieur,
    Je ne suis ni optimiste ni pessimiste. Je n'écris que pour vous dire que les rapports de forces et les jeux d'intérêts se déplacent et que nous aurions tort de ne pas agir pour en tirer le meilleur profit.
    Tous mes écrits ont pour but de prouver que nous somme loin d'un peuple de vaincus.
    Montréal n'est pas la vitrine du Québec et si vous ne me croyez pas, allez prendre le temps de passer les ponts vers le sud, l'est et le nord-est et vous verrez un domaine tout autre que celui que j'ai connu depuis la fin de la seconde Guerre mondiale. Nous avons vaincu partout ou presque.
    Le nord et l'ouest ne sont pas plus anglicisés qu'ils l'étaient. Ils le sont moins. Ce n'est que dans Montréal que nous devons lutter plus fort parce que Montréal est un carrefour de communications d'une importance telle que même Ottawa entre dans le giron de Montréal. Bay Street en est très conscient.
    D'autre part, que l'Empire Britannique se soit désintégré depuis ma naissance a Montréal en 1931; que l'Empire Soviétique se soit désintégré; que l'Empire Américain soit en train de se désintègrer; que le Canada et les États Unis soient au bord de l'implosion, ne changera rien au pessimisme noir qui vous gouverne.
    Le réalisme du principe de finalité n'a aucune emprise sur vous. Préférez Leibniz si vous voulez, comme la chère Andrée Ferretti.
    Le pouvoir est complètement dans ses communications et tout changement majeur dans les communications entraîne avec lui des changements majeurs dans l'ordre des pouvoirs du monde est un axime géopolitique qui a fait ses preuves et les fera encore.
    Décidèment, votre sagesse est imperméable et refuse de tels axiomes qui ont fait leurs preuves tout au long de l'histoire.
    Que, d'une vingtaine de nouveaux États dans le monde lors de la seconde Guerre mondiale, le Monde soit passé récemment au 194e. Que, selon William Clinton, il y aura bientôt 800 nouveaux États dans le Monde, qui retourne vers un univers politique qui rappelle le Moyen Âge mais sera différent par ses nouvelles communications, ne change rien a ce que vous considérez mes élucubrations.
    Mais puisque vous connaissez tout et jugez de tout, surtout que vous me jugez, grâce au jugement sans faille et sans reproche de la très chère Andrée Feretti, alors je vous laisse sur vos impressions.
    Pour finir, je vous lance en anglais:"Jealousy will get you nowhere".
    JRMS