Nouvelle nuit de violences à Jérusalem, la chef de la diplomatie européenne à Gaza

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À suivre de très près. Le potentiel d'embrasement est élevé

Les heurts entre Palestiniens et policiers israéliens se sont poursuivis dans la nuit à Jérusalem-Est alors qu’un Arabe israélien a été tué samedi par la police dans le nord du pays, déclenchant d’autres affrontements.

Dans ce contexte houleux, la nouvelle chef de la diplomatie européenne se trouvait samedi à Gaza plaider pour une reprise des discussions de paix.

Comme toutes les nuits depuis plus de deux semaines, des affrontements ont opposé jeunes Palestiniens jetant des pierres et des pétards sur des policiers israéliens répliquant à coup de balles en caoutchouc, de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogènes.

Ces heurts ont été particulièrement violents dans le camp de réfugiés de Chouafat, un dédale de ruelles où s’entassent de nombreux Palestiniens et accolé au mur israélien qui sépare Jérusalem-Est de la Cisjordanie occupée.

Les déflagrations ont également résonné toute la nuit dans la Vieille Ville toujours quadrillée par la police israélienne ainsi que dans différents quartiers palestiniens, ont constaté des journalistes de l’AFP.

La Vieille ville, haut lieu touristique où se côtoient les pèlerins venus du monde entier pour visiter les lieux saints des trois religions monothéistes, est au coeur de toutes les tensions.

Elle a été gagnée par les heurts et les violences lorsque les extrémistes juifs ont renforcé leur campagne pour réclamer un bouleversement du statu quo entériné en 1967 qui leur permet de se rendre sur l’esplanade des Mosquées qui surplombe le Mur des Lamentations sans toutefois avoir le droit d’y prier.

Ces militants ultra religieux ont récemment multiplié les visites sur le troisième lieu saint de l’islam, déclenchant de violents heurts avec les Palestiniens qui estiment répondre à une énième tentative de les évincer de Jérusalem-Est dont ils veulent faire la capitale de l’État auquel ils aspirent.

Vendredi, la prière musulmane hebdomadaire s’y est déroulée sans incident, la police israélienne ayant toutefois interdit aux hommes de moins de 35 ans de se rendre sur l’esplanade.

Heurts dans un village arabe israélien

Plus au nord, c’est un village arabe d’Israël, Kfar Kana, qui s’est embrasé après que la police israélienne a abattu à l’aube un jeune qui s’opposait à l’arrestation d’un de ses proches pour des faits de droit commun.

La police, qui affirme que Kheir Hamdane, 22 ans, menaçait les officiers avec un couteau, a indiqué que ses membres avaient ouvert le feu sur lui et qu’il était ensuite décédé lors de son transfert à l’hôpital.

À la mi-journée, des heurts opposaient toujours les policiers, déployés en nombre, à des jeunes ayant érigé des barricades et qui ont mis le feu à des pneus à l’entrée du village, a ajouté la police. Comme à chaque incident de ce type, les rideaux des magasins sont restés baissés en signe de protestation.

Les Arabes israéliens, descendants des 160.000 Palestiniens restés sur leur terre après la création d’Israël en 1948, représentent aujourd’hui 20 % de la population. Ils se sont pour le moment tenus à l’écart des violences qui secouent Jérusalem-Est et la Cisjordanie occupée.

Plaidoyer pour un État palestinien

Au même moment, la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini se rendait dans la bande de Gaza, dévastée durant l’été par une nouvelle offensive israélienne meurtrière, la troisième en six ans.

Vendredi à Jérusalem, elle avait plaidé pour une reprise urgente des discussions de paix sans laquelle «nous risquons de sombrer à nouveau dans la violence» alors que les donateurs viennent une nouvelle fois de récolter des milliards de dollars pour reconstruire Gaza.

La chef de la diplomatie européenne a plaidé samedi depuis Gaza pour un État palestinien indépendant, quelques heures après la mort d’un Arabe israélien abattu par la police et sur fond de violences à Jérusalem-Est.

Alors que le processus de paix, au point mort depuis 2000, semble au plus mal, Federica Mogherini a estimé qu’il fallait un État palestinien, affirmant qu’elle discuterait avec chacun des pays membres de l’Union européenne d’une possible reconnaissance. Pour l’heure, au sein de l’UE, seule la Suède a franchi le pas le 30 octobre, rejoignant quelque 134 autres pays.

Pour tenter d’ouvrir la voie à cet État souverain dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale, Mahmoud Abbas a répété samedi qu’un projet de résolution demandant à l’ONU de fixer un calendrier pour la fin de l’occupation serait soumis courant novembre au Conseil de sécurité. Mais il pourrait être tué dans l’oeuf par un veto américain.

Depuis Gaza, dévastée durant l’été par une nouvelle offensive israélienne meurtrière, la troisième en six ans, Mme Morgherini a en outre prévenu que le monde «ne supporterait pas» une quatrième guerre.


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