Nomination du commissaire à l’éthique : Rita de Santis se met les pieds dans les plats

Cd1506bd1fd67f96a1f2c8d7bcdf3c31

C'est une habitude chez elle





La ministre Rita de Santis a dû s’excuser après avoir accusé à tort l’opposition de bloquer une candidature «fantastique» au poste de commissaire à l’éthique pour un simple don de 100 $ au Parti libéral du Québec.


Selon ce qu’a appris notre Bureau parlementaire, c’est plutôt le cabinet du premier ministre, qui a lui-même retiré la candidature de l’actuelle directrice des affaires juridiques de l’Union des municipalités du Québec, Diane Simard, le mois dernier.


L’entourage de Philippe Couillard, qui croyait avoir obtenu l'approbation préalable de l'opposition officielle, a appris en consultant la Coalition avenir Québec que le nom de la candidate au prestigieux poste figurait sur la liste des donateurs du Parti libéral du Québec.


Questionnée par notre Bureau parlementaire, Mme Simard a raconté qu’elle avait en fait participé, au printemps dernier, à un cocktail de financement auquel participait le ministre Martin Coiteux, alors fraîchement nommé aux Affaires municipales. John Parisella y présentait aussi son dernier livre.


«Je n’ai jamais participé à aucune autre activité politique de ma vie», a indiqué Mme Simard, visiblement embarrassée.


Dans l’embarras


L’avocate qui est au service de l’UMQ depuis une quinzaine d’années s’est ainsi retrouvée exposée après que la ministre Rita de Santis ait reproché aux partis d’opposition «de bloquer le processus» de nomination aux deux tiers de l’Assemblée nationale.


Le Parti québécois et la Coalition avenir Québec ont «un très grand pouvoir», a souligné en point de presse Mme de Santis, soit «celui de refuser une nomination avant même qu’elle ne soit présentée à l’Assemblée nationale».


Pressée de questions par les journalistes, Mme de Santis a fini par déballer ce qu’elle avait sur le cœur : qu’une personne «absolument fantastique» ait été «disqualifiée» pour succéder à Me Jacques Saint-Laurent au poste de commissaire à l’éthique et à la déontologie de l’Assemblée nationale, dont le mandat est arrivé à échéance.


«La pauvre personne a fait une indiscrétion à un moment donné, a fait un don de 100 $ au PLQ. Ça l'a disqualifiée», a alors dénoncé Mme de Santis, sans nommer la candidate.


Mais le nom de Diane Simard n’a pas tardé à circuler dans les corridors du Parlement.


«Des propos malhabiles»


«J’ai tenu des propos malhabiles», s’est plus tard excusée la ministre, par voie de communiqué.


«Dans le tourbillon, mes propos pouvaient laisser penser que je trouvais acceptable qu’une personne ayant contribué à un parti politique puisse aspirer à occuper cette fonction. Or, ce n’est pas le cas», a déclaré Mme de Santis.


«Le fait de contribuer à une formation politique, ça ne vous disqualifie pas, a réagi le député caquiste Simon Jolin-Barrette, avant que la ministre tente de rectifier le tir. [...] (Mais) ce n’était peut-être pas le geste le plus approprié considérant le poste que la personne voulait occuper.»


Pour le député péquiste Pascal Bérubé, cette situation illustre à la fois un «manque de jugement» de la part de celle aspirait au poste de commissaire à l’éthique, mais aussi de la part de la ministre et ultimement, «du premier ministre qui a nommé cette ministre».




Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé