La campagne de sensibilisation de l'Office québécois de la langue française

Nette prédominance de… l’anglais

D’où l’impression que nous assistons à une campagne de bilinguisation plutôt que de francisation.

Tribune libre

Toutes les entreprises enregistrées au Québec ont un nom conforme à la Charte de la langue française dans le fichier CIDREQ de l’Inspecteur général des institutions financières.
Mais les entreprises ne sont pas obligées d’afficher leur nom.
La réglementation (art.25, par. 4) permet d’afficher en anglais une marque de commerce enregistrée (à Ottawa…) uniquement en anglais.
La campagne actuelle de l’Office québécois de la langue française laisse en fait croire qu’une entreprise qui affiche une marque et non le nom enregistré au fichier CIDREQ affiche en fait sa marque comme nom. Et l’Office précise que, dans ce cas, il n’y a plus d’obligation de respecter la nette prédominance du français… (et pour cause, puisque la réglementation permet l’affichage d’une marque unilingue anglaise) :
Dans l’affichage, le descriptif (générique) doit-il respecter la nette prédominance du français par rapport à la marque de commerce dans une autre langue?
Dès qu’une entreprise accompagne une telle marque d’un descriptif (générique) en français, elle répond aux objectifs de la Charte de la langue française et la question de la nette prédominance ne se pose pas. Il va sans dire que si le descriptif (générique) est trop peu visible, l’Office pourra considérer qu’il y a absence de générique français. Il est à noter que si une entreprise décidait d’afficher son nom dans plus d’une langue, le nom français devrait être nettement prédominant.
– http://www.respectdelaloi.gouv.qc.ca/citoyens/
De fait, sur les cinq dessins dont l’Office se sert dans sa campagne, TROIS DONNENT LA NETTE PRÉDOMINANCE À L’ANGLAIS puisque la marque elle-même est en anglais en gros caractères et que le mot d’explication en français est en caractères beaucoup plus petits. Disons que cela envoie un drôle de message sur la place du français.
D’où l’impression que nous assistons à une campagne de bilinguisation plutôt que de francisation.
Dans une analyse publiée dans Le Devoir du 17 novembre, Carole Lavallée en vient à la conclusion que la campagne de l’Office vise en fait à sensibiliser « les consommateurs aux droits des entreprises d'afficher leur marque de commerce en anglais. »
À partir du moment où on ne brandit qu’un bâton de styromousse, pourquoi ne pas faire une campagne plus générale d’incitation à la nette prédominance du français dans l’affichage ?
La campagne de l’Office ne porte que sur les marques de commerce. Puisqu’il a fallu onze ans pour mettre en pratique une recommandation formulée par le Conseil de la langue française en 2000, pourquoi avoir restreint la portée de cette recommandation ? Car le Conseil recommandait en fait une approche globale pour augmenter la présence visuelle du français :
QUE l'Office de la langue française exerce davantage son rôle de service et de soutien à la francisation des noms d'entreprises et de l'affichage des établissements commerciaux, en proposant, aux établissements qui s'identifient par une marque de commerce, une série de mesures visant à accroître la présence du français dans leur affichage. (Avis sur l’affichage du nom d’entreprise)
Pour plus de détails : http://linguistiquement-correct.blogspot.com/


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    18 novembre 2011

    Point de presse de M. Yves-François Blanchet, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'immigration, de communautés culturelles et de langue
    18 novembre 2011
    http://www.assnat.qc.ca/fr/video-audio/AudioVideo-38275.html