Nétanyahou serait prêt à accepter les lignes pré-1967

Que valent les mots mis dans la bouche de Nétanyahou? Ces mots ressemblent davantage à un ajustement tactique d'assouplissement simulé pour s'adapter à un environnement hostile de plus en plus instable, en attendant de renouer avec des dirigeants plus compréhensifs...


Ian Deitch Associated Press Jérusalem - Dans un revirement politique spectaculaire, le premier ministre d'Israël Benyamin Nétanyahou a accepté de négocier l'établissement d'une frontière commune avec l'État de la Palestine selon la ligne de cessez-le-feu d'avant 1967 qui délimite la Cisjordanie, a rapporté, lundi, une station de télévision.
Jusqu'à présent, M. Nétanyahou avait refusé de révéler ses plans concernant la négociation des frontières. Un haut responsable israélien n'a pas voulu confirmer hors de tout doute que le premier ministre était maintenant prêt à adopter la ligne de cessez-le-feu comme point de départ, mais il a affirmé que le leader voulait essayer de nouvelles avenues pour les pourparlers en se basant sur une proposition du président américain Barack Obama.
Dans un discours sur le Moyen-Orient en mai, M. Obama avait proposé que les négociations s'appuient sur la ligne d'avant 1967 et comprennent des échanges de territoires entre Israël et un État de la Palestine. Benjamin Nétanyahou avait réagi avec colère à cette suggestion, soutenant que son pays ne se retirait pas entièrement de la Cisjordanie, même si ce n'était pas ce que le président américain avait recommandé.
Selon Channel 2 TV, le premier ministre israélien accepte maintenant ce cadre, offrant d'échanger des territoires situés du côté d'Israël pour d'autres en Cisjordanie, où se trouvent les principales colonies israéliennes.
Le haut responsable, qui a été informé de l'état des pourparlers, a témoigné sous le sceau de la confidentialité parce que les discussions sont toujours en cours. Il a déclaré qu'il ne réfuterait pas le reportage télévisé, mais a refusé de confirmer les détails. Il a insisté sur le fait qu'Israël ne quitterait pas complètement la Cisjordanie.
Interrogé au sujet de la proposition de Barack Obama, il a répondu que l'État israélien était prêt à accepter une offre difficile à endosser pour lui dans un effort pour relancer les pourparlers. Cette concession servirait en partie à convaincre les Palestiniens de renoncer à faire reconnaître leur État par l'ONU le mois prochain, une décision qu'ils ont prise en réaction à l'impasse où se trouvent les négociations.
Les autorités palestiniennes ont indiqué qu'elles n'avaient reçu aucune proposition du genre de la part d'Israël.
La Palestine a demandé à Israël de cesser la construction en Cisjordanie et dans l'est de Jérusalem avant que les pourparlers ne reprennent. Benjamin Nétanyahou veut des discussions sans aucune condition préalable et durant lesquelles les questions des colonies et des frontières pourront être débattues. Il demande également à ce que les Palestiniens reconnaissent Israël comme étant un État hébreu.
La ligne de cessez-le-feu qui délimite la Cisjordanie remonte à 1949 au terme de la guerre de deux ans qui avait suivi la création d'Israël. Elle est restée en vigueur jusqu'en 1967, lorsque l'armée israélienne a mis la main sur la Cisjordanie, la bande de Gaza et l'est de Jérusalem, territoires réclamés par les Palestiniens.
La Palestine et la plupart des autres pays du monde considèrent la ligne d'avant 1967 comme une frontière, mais Israël a toujours soutenu que ce n'était pas le cas et qu'elle n'était que temporaire.


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