Moscou et Téhéran battent en brèche le «nouvel accord» nucléaire iranien proposé par Macron

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L'Iran, pomme de discorde

Le Kremlin et le chef d'Etat iranien ont vivement critiqué le 25 avril l'idée d'un «nouvel accord» sur le nucléaire iranien, proposée par Emmanuel Macron à Donald Trump lors de sa visite à Washington.


La proposition d'Emmanuel Macron de «nouvel accord» sur le nucléaire iranien, formulée le 24 avril à l'adresse de Donald Trump, n'a guère été du goût de Téhéran.


Le lendemain, le président de la République islamique d'Iran Hassan Rohani a contesté la légitimité d'une telle proposition, évoquée en conférence de presse à Washington entre les présidents français et américain. «Ils disent : "nous voulons décider pour un accord conclu à sept." Pour quoi faire ? De quel droit ?», s'est indigné le chef d'Etat dans un discours à Tabriz, dans le nord de l’Iran, en référence à l'accord historique signé à Vienne, le 14 juillet 2015, par sept pays : les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et bien sûr l'Iran. Cet accord sur le nucléaire iranien, conclu après des années d'âpres négociations, prévoit entre autres que Téhéran gèle son programme nucléaire jusqu'en 2025.


Outre le président iranien, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré le 25 avril qu'il n'y avait pas d'autre option que l'accord actuel. «Nous sommes pour que l'accord soit préservé dans son état actuel. Nous estimons que pour l'heure, il est sans alternative», a martelé Dmitri Peskov devant la presse.


Après avoir défendu l'accord existant, Macron en propose un nouveau


Le 12 mai, Donald Trump doit dire s'il rompt ou non l'accord sur le nucléaire iranien qu'il juge insuffisant. Devant ce risque, le président français a proposé de «travailler sur un nouvel accord» alors que jusque là, il se satisfaisait de celui de 2015. «Nous avons un désaccord sur le JCPOA», a reconnu Emmanuel Macron, le 24 avril à Washington, en usant de l'acronyme anglais de l'accord sur le nucléaire iranien. 



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Un «petit groupe» de ministres a déjà commencé à travailler sur le sujet, selon le chef d'Etat français, et ils se réuniront de nouveau «bientôt». La France propose de discuter de ce nouvel accord avec ses alliés européens, mais aussi «bien sûr, avec la Russie et la Turquie». La proposition d'Emmanuel Macron impliquerait des négociations sur quatre questions, dont le maintien de l'interdiction d'enrichissement de l'uranium et la fin des «activités balistiques de l'Iran dans la région».