Mon vote du 4 septembre
Le 4 septembre, au lendemain de mes 75 ans, je vais voter pour le Parti Québécois.
Et en cette fin d'été 2012 ce sera : "Encore une autre fois pour ce Parti, mais, il se peut que ce soit pour la dernière fois".
Vous me direz: «votre âge monsieur!» Bien sûr, rendu là, on est de moins en moins certain de nos lendemains. Mais ce n'est pas tout à fait ça que j'entends par l'expression de mon doute.
Depuis que j'ai eu ma citoyenneté "Canadienne" en 1970, j'ai toujours voté PQ. Sans détailler en profondeur tout les pourquoi, je peux affirmer que le Parti de René Levesque, avec les Lise Payette, Pierre Marois, Robert Burns, Gérald Godin, Guy Joron et de nombreux autres, était à gauche de l'échiquier politique, qui prônait une économie fondamentalement sociale-démocrate. Cela rejoignait mes valeurs et me convenait.
Juste pour mémoire, rappelez-vous ce que le programme proposait au plan de l'éducation : « Il importe d'assurer à tous les jeunes un accès effectif aux divers niveaux de l'enseignement, compte tenu de leurs aptitudes intellectuelles. Afin d'atteindre cet objectif, il faudra étendre jusqu'à 18 ans la période de scolarisation obligatoire, instituer la gratuité scolaire générale des cours à tous les niveaux…»
LA SOLUTION éditions du jour inc. 1970. Page 85.
Mais surtout, j'ai toujours voté PQ parce que ce Parti était celui de la fierté, c'était le Parti de l'affirmation du peuple québécois auquel je m'identifiais, le Parti des projets stimulants, le Parti de l'ouverture sur le monde, le Parti de la justice sociale et économique, le Parti prônant l'égalité entre les femmes et les hommes, le Parti de la collaboration entre tous les Québécois, qu'ils soient "de souche ou d'importation", le Parti de la paix dans le monde.
Avec le temps est venue une certaine dilution des motivations sociales-démocrates, un recentrage comme on dit. Mais surtout, la violence, la malhonnêteté et la démagogie des purs et durs fédéralistes sans âmes ont perverti le message d'affirmation nationale.
Moi, qui suis né dans un pays profondément centralisateur, dominateur et colonialiste, je ne peux comprendre comment il se fait qu'un Québécois ne puisse pas ressentir de l'humiliation devant toutes les attaques permanentes du gouvernement fédéral. Et il y a pire depuis que le gouvernement de Jean Charest est à Québec, qu'il nous impose ses stratégies néolibéro conservateur, c'est une démolition en règle de la Nation québécoise.
J'ai vu et vécu quelques libérations nationales depuis ma naissance et j'espérais bien vivre celle du Québec et bâtir un nouveau pays.
Aujourd'hui mes craintes de ne pas voir l'expression de mes espoirs prendre forme sont plus grandes que le jour où j'ai pris ma carte du Parti Québécois.
Sauf que je sens que l'Histoire semble vouloir prendre un nouvel élan. Depuis quelques mois, en effet, je perçois une nouvelle énergie en ce Québec. Je veux parler de cette jeunesse qui s'affirme.
Mais mon expérience me dit qu'il y a pour les prochains jours un immense danger. Toutes les forces fédéralistes vont se liguer pour que DÉFINITIVEMENT OU À TOUT LE MOINS POUR LONGTEMPS, ne soit annihilé l'espoir du pays chez de nombreux Québécois.
La stratégie fédéraliste est simple. Elle se traduit en deux types d'actions :
1. Diviser les Québécois;
2. Apporter encore plus de confusion dans la pensée des Québécois.
Je ne peux faire le détail des actions, de toute façon vous les connaissez.
Elles ont toutes été expérimentées depuis la conquête, je peux dire le mensonge, la peur, les procès d'intentions, la volonté de miner la crédibilité des leaders Québécois et j'en passe.
Je pense que pour de nombreux Québécois, ce sera peut être la dernière fois avant longtemps, que nous pourrons efficacement voter pour le pays du Québec en votant Parti Québécois.
Mais il nous faut resserrer les rangs.
Je termine ce texte en vous présentant un tableau des comtés électoraux gagnés par le parti libéral. (Version ancienne carte électorale).
Dans plusieurs de ces comtés, le Parti Québécois pourrait faire des gains et former ainsi un gouvernement majoritaire. Pour cela, il nous faut immédiatement et impérativement unir nos forces de souverainistes convaincus.
Après cette élection nous nous "chicanerons" entre nous sur les modes de gestion de notre Québec pré-indépendant.
Mais j'en appelle surtout à notre jeunesse, vos gestes feront la différence.
Jean-Pierre Pfisterer
voir aussi les tableaux en fichier joint
Mon vote du 4 septembre
Sauf que je sens que l'Histoire semble vouloir prendre un nouvel élan. Depuis quelques mois, en effet, je perçois une nouvelle énergie en ce Québec. Je veux parler de cette jeunesse qui s'affirme.
Tribune libre
Jean-Pierre Pfisterer32 articles
Un néo-québécois, souverainement québécois Retraité, membre démissionnaire de l’exécutif de Vanier.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
2 commentaires
François Ricard Répondre
27 août 2012J'ai aussi 75 ans.
Depuis 1968, j'ai voté PQ. J'ai milité au PQ.
Ce 4 septembre, je vais voter ON.
Le ralliement des forces souverainistes, Mme Marois n'y croit pas. Ce qu'elle désire, c'est l'adhésion des souverainistes à sa gouvernance, à son ambition.
À moins de changements profonds, le PQ ne fera jamais l'indépendance. Le PQ n'est même plus démocratique.
Dans nombre de dossiers, le PQ, le PLQ et la CAQ ont les mêmes approches:
---les redevances pour les mines
---les frais de scolarité
---le scrutin uninominal à un tour
---l'Amphithéâtre de Québec
---le plan nord
Durant les trente-six dernières années, le PQ a gouverné pendant dix-huit ans. Qu'a-t-il vraiment fait pour l'indépendance?
Archives de Vigile Répondre
26 août 2012Merci de ce message franc et simple.
AVe