Mon ennemie, c’est la finance

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La cigale ayant chanté tout l'été se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue

Ceux qui ont de la mémoire, et il y en a parmi les dissidents comme nous, se souviennent de cette phrase prononcée par le candidat Hollande avant son élection. En dépit de ce titre, l’objet de cet article n’est pas de porter nos attaques sur lui, bien qu’il le mérite sans doute. Mais ceci est une autre histoire qui évoluera au-delà de la fin du quinquennat.


Pour l’heure, concentrons-nous sur des sujets encore plus importants et cruciaux pour notre avenir. Continuons notre incursion didactique et sans prétention autre qu’informer et de permettre le débat, sur un sujet ignoré par beaucoup mais qui a permis au cours des décennies, et au moins depuis l’avènement de la Réserve Fédérale américaine en Décembre 1913, de modeler le monde, lequel a perdu tous ses repères depuis 1991 et qui tourne fou. Remettre d’aplomb le système financier tel qu’il aurait toujours dû être est un prérequis à l’avènement d’un monde nouveau. Hormis cela, pas d’espoir.


Le but de cet article est de passer en revue et d’expliquer les propositions principales nécessaires et qu’il faudrait mettre en œuvre pour que la finance ne soit plus une stricte activité de spéculation qui profite exclusivement aux banquiers chercheurs de rentes, et in fine à l’élite qu’il convient d’appeler hyper-classe hégémonique mondialisée, ou cabale bien que ce mot sente la conspiration. Un des principes pervers qui sous-tend cette monstrueuse arnaque est qu’ils peuvent prendre impunément des risques car s’ils gagnent c’est pour leur poche, et s’ils perdent c’est nous qui payons directement ou indirectement. Pile je gagne, face c’est toi qui perds. Cette liste n’est pas exhaustive, mais elle pointe du doigt suffisamment de réformes pour parvenir au but.


Les articles sur la finance ne sont pas très populaires auprès des lecteurs et des commentateurs. Le thème est sans doute trop ardu pour beaucoup. Néanmoins, c’est vraiment par la finance que tous les autres abus sont rendus possibles à nos dépends. Dites-le vous bien, et une culture a minima de la finance est nécessaire pour faire des choix citoyens raisonnés. À défaut, on fait plus partie de cette classe jacassière dénoncée par Raymond Barre en son temps, car on manque une grosse partie du puzzle, et on n’est pas très dangereux pour le système qui nous asservit et on n’a aucune chance de le réformer. Notre ignorance garantit notre passivité.


Le problème de la finance dépasse largement les frontières de l’hexagone et il faudrait lutter au plan international pour la rénover chez nous. Pour donner une courte définition de cette hyper-classe hégémonique mondialisée qu’on a désignée, il faut préciser qu’elle est représentée en majeure partie par les banques d’affaire (Goldman Sachs par exemple), beaucoup de grandes banques qui mélangent dépôts et activités de spéculation, le club Le Siècle, le Bilderberg, le Council on Foreign Relation, la Trilatérale, les grandes compagnies d’assurance, le Fonds Monétaire International, la Banque Mondiale, la Réserve Fédérale, toutes les autres banques centrales, la Banque des Règlements Internationaux de Bâle, et la Commission Européenne. Elle est servie par l’état profond et donc la haute fonction publique, les états-majors de la police, les services secrets, les structures hautes de l’armée et les médias officiels ainsi que les structures d’évasion fiscale vers les paradis fiscaux.


Tout un monde de super privilégiés qui patiemment, au cours des décennies, ont œuvré de génération en génération à la réussite de leur objectif : Une monnaie mondiale et un seul gouvernement mondial totalitaire, avec eux comme souverains et nous comme cheptel fournisseurs de travail, mal payés mais consommateurs. On retrouve l’éternelle dichotomie entre travail et capital. In fine leurs plans seront de limiter un jour les populations mondiales grâce à la robotisation, mais plusieurs générations devront encore passer pour qu’ils prétendent à ce but. C’est par notre soumission avide à la consommation effrénée, et notre propension naturelle à avaler tout cru et sans trop réagir les manipulations qu’on nous concocte, que nous contribuons activement à laisser se développer le terreau qui nous asservit.


Si on arrivait à réformer en profondeur le système financier tel qu’il est aujourd’hui, la finance serait de nouveau au service du citoyen et de l’emploi. J’entends déjà gronder les rires et fuser les moqueries, pour prétendre et oser rêver de réformer un système qui est tellement puissant que le renverser semble sans espoir. Un peu comme quand Gandhi avec ses petits bras, nu sous son sari blanc et dormant sur une natte, a voulu éjecter l’empire britannique hors de l’Inde et mener le pays vers son indépendance. Il y est arrivé, n’est-ce pas ?


Je vais élaborer sur chaque point que je préconise, en tentant d’être le plus clair possible. Peu importe en fait si vous n’en tirez pas une compréhension complète, le tout est de comprendre pourquoi c’est nécessaire de changer les choses concernant chaque point que j’aborde.


La dette des états (dette souveraine)


En 1973, Pompidou et Giscard ont fait en sorte que l’état français doive obligatoirement emprunter auprès des banques privées, et non plus à la Banque de France. Résultat, au lieu d’emprunter à un taux frisant zéro, on paie quelques pourcents, que les banques privées et des prêteurs privés se mettent dans la poche sans prendre aucun risque. C’est évidemment scandaleux. Pour donner un chiffre la France a un peu plus de 2,000 milliards de dettes souveraines, dont 1,500 milliards payés en trop avec ce principe alors qu’en continuant de payer à la Banque de France on n’aurait que 500 milliards de dettes cumulées, soit environ le quart.


La solution bien sûr est de financer les besoins de la France en obtenant des prêts directs à taux quasi zéro de la Banque de France. Je passe sur les explications vaseuses qui cherchent à justifier ce scandale (pseudo lutte contre la planche à billets, ou l’Allemagne l’aurait exigé, ou encore « on n’a jamais emprunté aussi bas » (sic)).


De toute évidence ces frais financiers indus mettent le profit dans les poches des banquiers et des prêteurs privés et les citoyens les paient in fine, par leurs impôts et les services auxquels ils pourraient prétendre et dont ils sont privés, l’état devant payer l’intérêt de sa dette ce qui prend sur ses resources. Avec une moyenne de 3% l’an depuis 1971 et même si c’est moins en ce moment, c’est 60 milliards d’Euros qu’on offre royalement et généreusement aux prêteurs privés, banques et autres, et chaque année, soit plus que le montant des pensions de vieillesse. On crie au vol quand la France paie à l’Europe environ 18 milliards d’Euros sur lesquels on n’en récupère que la moitié. Imaginez qu’ici on en perd presque 10 fois plus. Il y a une levée de boucliers contre l’Europe et un silence quasi total sur le financement de la dette de la France.


Nationaliser la Banque de France


S’assurer qu’elle appartient à 100% à l’état français, donc à nous. Avant 1936 elle était privée et appartenait à 200 grosses familles, maintenant elle est toujours privée et apparemment elle est entre les mains de petits porteurs. Cette affirmation est énoncée pudiquement comme si se faire voler par une multitude de privilégiés la même somme était moins douloureux que de se la faire voler par les 40,000 personnes des 200 familles. On demande à voir d’ailleurs si ce sont seulement des petits porteurs privés qui possèdent la Banque de France.


De toute façon, il faut remettre le capital dans les mains de l’état français et donc la nationaliser. Elle prêterait à l’état directement à taux proches de zéro et elle déciderait des taux d’intérêt courts, qu’il est nécessaire de faire monter pour permettre aux fonds de pension, aux épargnants, aux compagnies d’assurance de survivre alors que maintenant elles seront coulées à brève échéance. Les décisions de moduler les taux courts seraient pris en dehors de l’arnaque taux longs / taux courts / taux longs que j’ai décrit dans mon article sur « la crise de 1929 plane sur nous », qui dévoile le mécanisme principal qui nous asservit à la finance. Le relire ne serait pas inutile.


Ce ne sont pas ces financiers-là qui sont nos ennemis, ce sont les banques d’affaire et quelques grandes banques qui spéculent, le grand capital et les banquiers chercheurs de rente. On les a identifiés et on les connaît dans le détail. Beaucoup, néanmoins restent cachés ou se dissimulent, si on peut dire, dans leurs rôles de souverains bénévolants, à l’aspect inoffensif et bienveillant. On en retrouve beaucoup au Bilderberg et dans les actionnaires principaux des grandes banques spéculatrices et des banques centrales. On les retrouve dans les pages de certains magazines pour midinettes.


Interdire aux banques de mêler leurs activités de dépôts et des opérations spéculatives


C’est à dire remettre en force de loi l’équivalent du Glass Steagall act des US, que Clinton avait éliminé. Celui-là a fait pire contre nous que Nixon qui avait mis fin en Août 1971 au couplage dollar US / or, sous forme d’étalon change-or. Hollande l’avait promis avant son élection et ce qu’il a fait ne concerne que 2% des opérations, ce qui a fait bien rire un grand banquier Français face à Karine Berger la politicienne qui devait prétendument faire changer les choses et qui n’y comprenait rien. De cette façon la loi votée en Novembre 2014 par le G20 qui autorise les banques à prendre vos dépôts n’aurait plus lieu d’être. Ce sont les fameux bail-ins qui nous pendent au nez, les confiscations de tout ou partie de notre épargne.


Limiter l’effet de levier à la création de monnaie par le système bancaire


Cet effet de levier est resté acceptable, moins de 10 fois, pendant longtemps. Maintenant c’est complètement débridé. Il faut ramener ce levier à 10 et moins, probablement plus proche de 5 progressivement. Le but est de rendre les banques beaucoup moins vulnérables et donc éviter que les déposants paient pour les bêtises faites par le banques et leurs prises de risque inconsidérées quand elles deviennent trop grosses pour déposer le bilan (« too big to fail »).


Mettre en place un système d’étalon change-or


Comme aux US jusqu’en Août 1971. Ceci pour ne travailler qu’avec des fonds avec un collatéral limité, interdisant d’imprimer n’importe quoi.


Consolider les fonds propres des banques (leur haut de bilan)


Les obliger à avoir un ratio de fonds propres plus important par rapport à leur activité, c’est à dire encore une fois les solidifier.


Interdire aux banques d’acheter et de vendre des dérivés sur les opérations financières qu’elles n’ont pas faites elles-mêmes.


Chaque banque peut acheter ou vendre des dérivés (CDO, CDS) qui sont des sortes d’assurances fictives sur des opérations réelles (prêts par exemple), mais le problème c’est qu’une banque peut très bien le faire alors qu’elles n’a ni prêté ni emprunté, ce qui démultiplie de plusieurs dizaines de fois les risques, d’autant plus que les collatéraux qui sont censés sécuriser les risques n’existent pas. C’est la roulette puissance 1000 ! Le montant actuel des dérivés, répartis entre les 6 banques principales, et de 15 fois le PIB mondial. Au moindre accroc, impossible à rembourser et les banques déclencheront les bail-ins (ponctions d’office) contre nos dépôts. Imaginez que A prête à B et veuille assurer le risque. Il contracte un dérivé. Mais une multitude d’observateurs qui n’ont rien à voir dans ce prêt peuvent aussi miser sur le fait que B ne saura pas rembourser, ce qui augmente les paris de 10, 20, ou 30 fois et plus. Ce système qui isole le risque de l’opération de prêt ne se justifie que s’il est limité aux deux participants, prêteur et emprunteur.


Faire cesser toute collusion entre le monde de la banque et les politiciens, y compris les hauts fonctionnaires


Exemple Emmanuel Macron ! Tirez vous-mêmes les conclusions.


Poursuivre au pénal les banquiers


Ne pas hésiter à les mettre en prison pour des années, s’ils contournent la législation. Le laxisme qu’on a à leur égard les incite à avoir des activités qui ne sont pas nettes. Les interdire d’activité bancaire, les radier à vie. L’Islande l’a fait avec bonheur.


Augmenter de plusieurs dizaines de fois les amendes aux banques


Les banques qui contournent les lois et les règles devront payer des amendes conséquentes, et pas seulement de quelques pourcents de leurs méfaits. Elles devraient payer une amende égale à 100% du montant qui a fait l’objet de leur méfait, plus une amende au moins égale. À comparer 5 % et 200% ! Effet dissuasif garanti !


S’assurer que les banques soient au service de l’économie réelle et pas qu’elles spéculent


Pour ce faire il faut que ce secteur soit entièrement nationalisé, qu’il échappe aux Khazars, aux grandes familles et aux dynasties régnantes.


Réformer les opérations en bourse



  1. Taxer chaque opération de façon conséquente, une super taxe Tobin.

  2. Interdire les ventes à découvert si on ne possède pas l’actif sur lequel on parie.

  3. Interdire les passations d’ordre d’achat en bourse informatisées à haute fréquence.


Il est clair que tant que les banquiers seront protégés par les politiciens rien ne pourra changer. C’est là que les réformes ne resteraient qu’au stade de rêves sans espoir. Il est également certain que les réformes doivent aussi s’effectuer à l’échelle planétaire, bien que beaucoup ne devraient être faites qu’en France ce qui assainirait déjà l’industrie de façon importante.


Toutes les réformes ci-dessus sont des réformes que le pays mettrait en place au niveau de la Nation. Au niveau individuel, certaines actions sont aussi des luttes contre la finance. La plus efficace c’est de ne jamais faire appel au crédit personnel. Pour certains c’est impensable mais pour beaucoup c’est envisageable. Pas de carte de crédit, pas de crédit pour acheter un véhicule. Réduire sa consommation et ses dépenses. Ces mesures ne sont pas les plus importantes bien qu’elles aient une portée significative. Celles qui sont indispensables portent sur des réformes d’état présentées dans cet article. La finance se nourrit de notre soif de consommation et de crédit.


La cigale ayant chanté tout l’été se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue, d’autant plus que son système bancaire était pourri et corrompu.


Algarath



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