Minorité anglophone: le gouvernement fédéral doit faire plus

Le rapport du comité recommande au gouvernement fédéral de prendre des mesures visant à favoriser l’épanouissement et le développement de la minorité anglophone au Québec

Anglicisation du Québec



Stéphanie Saucier Québec - Un nouveau rapport du Comité sénatorial permanent des langues officielles incite le gouvernement fédéral à davantage soutenir la minorité anglophone du Québec.
La présidente du comité, Maria Chaput, ainsi que la vice-présidente Andrée Champagne et la sénatrice Joan Fraser, ont expliqué jeudi les grandes lignes d’un tout premier rapport amorcé à l’hiver 2009 et intitulé «L’épanouissement des communautés anglophones du Québec: du mythe à la réalité».
«Ce n’est pas une question de gagnants et de perdants, ni une menace aux aspirations de la majorité francophone, mais plutôt le reflet des obligations du gouvernement à l’égard de la promotion des langues officielles», a souligné la sénatrice Andrée Champagne.
Pour Mario Beaulieu, président de la Société Saint-Baptiste, la publication d’un tel rapport ne sert qu’à renforcer le mépris pour la langue française au Québec. Un mépris qui serait véhiculé par des groupes militants financés par les impôts québécois. Toujours selon M. Beaulieu, les conclusions de ce rapport sont d’autant plus fausses qu’elles se basent sur des études biaisées.
«C’est un rapport truffé d’erreurs qu’on pourrait même qualifier de "redneck". La minorité anglophone historique est privilégiée, plus encore, la mieux traitée au monde. Ça en est révoltant», s’est indigné Mario Beaulieu.
Démystifier les préjugés
Après de nombreuses visites à Québec, Sherbrooke et Montréal, les auteurs du rapport font état des réalités et défis des communautés minoritaires anglophones, incitant le gouvernement à les consulter plus régulièrement et à tenir compte de leurs besoins spécifiques.
«Pour la minorité anglophone, le défi ne consiste pas à assurer la survie de sa langue, mais à assurer sa pérennité et à appuyer sa vitalité dans l’ensemble des régions du Québec», a fait observer la présidente du Comité, Maria Chaput.
«La mythologie voulant que la communauté anglophone appartienne à l’élite ne reflète pas la réalité, pas même celle d’il y a 50 ans», a ajouté la sénatrice Joan Fraser.
«C’est complètement faux, a rétorqué Mario Beaulieu. La loi 101 est d’ailleurs beaucoup plus généreuse envers les anglophones québécois que la loi sur les langues officielles ne l’est pour les francophones. Plus encore, les institutions anglophones bénéficient de financements disproportionnés comparativement aux institutions francophones», a-t-il avancé.
Le rapport du comité recommande au gouvernement fédéral de prendre des mesures visant à favoriser l’épanouissement et le développement de la minorité anglophone au Québec.


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