Merci monsieur Coderre

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La légitimité a préséance sur la Constitution et les lois





Les ministres Pierre Moreau et Robert Poëti n’approuvent pas le geste du maire Coderre d’avoir détruit au marteau piqueur une dalle de Postes Canada. Bien au contraire, je tiens à remercier le maire de Montréal pour l’excellente démonstration qu’il vient de faire sur la légitimité de se radicaliser quand on a la conviction de ne pas être entendu et d’être victime de mépris et d’injustice de la part des autorités.


L’attitude du maire, avec les autorités fédérales, tranche d’ailleurs nettement avec l’à-plat-ventrisme de notre premier ministre Couillard dans la présente campagne électorale fédérale. Je savourais également la déclaration de la présidente de l’Union des municipalités du Québec, madame Suzanne Roy, qui appuyait fermement monsieur Coderre, en invoquant la sourde oreille de Postes Canada à toutes les représentations des municipalités.


J’espère que cette réalité les aidera à mieux comprendre l’attitude et les gestes posés par leurs syndiqués pour combattre la loi Moreau. Cette loi venait sérieusement grever les régimes de retraite des employés municipaux sans que les ministres ou les maires n’ouvrent la porte au dialogue. Nos édiles municipaux comprendront peut-être ce qui est ressenti quand on se fait passer le « bulldozer » sur sa propriété.


Je souris aussi face aux appuis que le maire reçoit de gens qui affichaient leur intolérance face aux actions des étudiants pendant nos printemps turbulents. Nos étudiants étaient confrontés au même genre de dialogue de sourd qui heurte monsieur Coderre, aujourd’hui, au point de le pousser à poser un acte illégal, quoique légitime.


Embarrassé politiquement, il s’avère que l’intelligentsia fédérale laissera passer le geste que le maire prétend avoir commis au nom de l’institution. Les délégués et chefs syndicaux, qui furent sanctionnés par le « shérif » Coderre pour des gestes tout aussi légitimes, les faisaient également au nom de l’institution qu’ils représentaient et auraient dû jouir de la même grâce dont semble jouir le maire.


S’il est une chose à retenir, c’est que l’absence de dialogue et de quête de solutions mutuellement acceptables peut mener à des comportements excessifs. Bien que ces comportements puissent être légitimes, ils n’en compliquent pas moins l’harmonie sociale.


Malheureusement, nous avons érigé les antagonismes en système. Fidèle reflet de l’Amérique, les différentes forces politiques et de la société civile sont campées sur leur quant à soi et s’opposent en permanence. Le tout mène à une polarisation contreproductive qui engendrera encore son lot de conflits.


En attendant de pouvoir conjuguer légitimité avec légalité, dans des institutions véritablement démocratiques, le maire nous a prouvé, hors de tout doute, que la première prime sur la seconde.




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