Si vous me le permettez, j’aimerais utiliser ma chronique à des fins personnelles, aujourd’hui.
J’aimerais remercier tous ceux qui, depuis quelques jours, traitent les Québécois de racistes, de xénophobes et d’intolérants.
Le maire de Hampstead, par exemple, qui refuse toujours de s’excuser pour ses propos odieux.
Pierre Arcand, du PLQ, qui affirme que François Legault (que nous avons élu démocratiquement) est responsable des propos odieux du maire de Hampstead.
Et Chahira Battou, cette jeune fille voilée qui a dit à Denis Lévesque qu’elle se foutait des lois du Québec, car le Québec n’est pas un pays.
Sorti du coma
Je vous remercie de tout cœur.
Vous avez réveillé le souverainiste qui dormait en moi.
Comme beaucoup de mes compatriotes, quand j’étais jeune, j’étais pour l’indépendance du Québec, mais veut, veut pas, deux référendums perdants, ça affaiblit son homme.
J’avais le mât du fleurdelisé semi-mou.
Ma fibre séparatiste était, comme qui dirait, en « dormance ». Dans le coma.
Gelée. Comme un mammouth pogné dans la glace.
Ça fait des années que je ne parle plus de l’indépendance du Québec avec mes amis. J’avais rangé ce sujet de conversation dans ma boîte de vieux cossins à jeter — avec mes répondeurs téléphoniques, ma collection de VHS et mon lecteur de cassettes huit pistes.
Mais savez-vous quoi ?
Plus je vous entends, plus je vous écoute, plus je vous vois vomir votre haine et votre mépris du Québec aux infos, et plus je me sens comme un kid de 18 ans qui redécouvre les vertus des disques vinyle.
Vous rendez un concept qui me semblait vieux, neuf.
Pertinent. Cool.
Le séparatiste masqué
Plus je vous vois grimacer, et plus ça m’apparaît clair : la seule façon de régler ce maudit problème une bonne fois pour toutes est de devenir un pays.
Comme ça, il n’y aura plus d’ambiguïté.
Plus de Charte des droits qui verrouille chacune de nos décisions.
Et lorsque les immigrants décideront de s’installer ici, chez nous, ils viendront au Québec, pas au Canada.
Ils auront un passeport québécois. Et ils deviendront citoyens québécois. À part entière.
En toute connaissance de cause.
Ils ne pourront plus dire, comme la jeune fille voilée : « Moi, je ne suis pas venue au Québec, je suis venue au Canada ».
Ils ne seront plus assis le cul entre deux chaises, une fesse à Québec et l’autre à Ottawa.
J’ai une amie qui croit dur comme fer que François Legault est un séparatiste masqué.
« Il fait tout ça pour prouver aux Québécois que l’indépendance est la seule porte de sortie, dit-elle. Il savait les réactions que son projet de loi déclencherait, et ça le réjouit, car c’est exactement ce qu’il veut ! »
Un électrochoc
Je n’adhère pas à cette théorie du complot, mais je comprends parfaitement ce que mon amie veut dire.
Je ne suis probablement pas le seul séparatiste que ces propos anti-québécois ont fait sortir du coma. Il doit y en avoir d’autres. Plein d’autres.
Merci, monsieur William Steinberg. Merci, madame Valérie Plante, qui refusez de dénoncer les propos du maire de Hampstead.
Merci, monsieur Charkaoui et madame Battou.
Vous m’avez donné le coup de pied au cul dont j’avais besoin.