Mentir pour son mentor

Tribune libre

« Toute vérité n’est pas bonne à dire », semble penser François Rebello. Le député de La Prairie se défend d’avoir menti, comme le lui a reproché Pauline Marois, en disant qu’il ne pouvait révéler sa « réflexion » sur ce qui devint sa défection. Subterfuge de transfuge que tout cela. M. Rebello aura passé la semaine à nous servir des perles toutes plus désolantes les unes que les autres, tels que « J'ai été solidaire de ma chef jusqu'au moment de lui annoncer que je partais », et parlant de François Legault, « J'ai toujours été cohérent, j'ai toujours été avec lui! ». Il croit nous impressionner un déclarant, « J'ai été un bon soldat tout l'automne ».
Ayant passé une bien mauvaise semaine, le nouveau caquiste semble prêt à prendre n’importe quoi pour une bonne nouvelle. Le 13 janvier, l’organisation péquiste de La Prairie a émis un communiqué pour dénoncer le changement d’allégeance de son ex-député. Ce dernier a trouvé le moyen de se féliciter que la version émise n’indiquait pas qu’il a « menti » à ses organisateurs, comme le faisait une version préliminaire. Par contre, la présidente du PQ de La Prairie y déplore que « juste avant les fêtes, François nous disait qu'il resterait au Parti Québécois et qu'il ne voulait rien savoir de la CAQ ». Elle lui reproche « d’avoir agi par opportunisme, délaissant toutes ses convictions », ajoutant que « tout ce qui l'a guidé, c'est la soif du pouvoir à très court terme au sein d'un nouveau parti affairiste ». Un autre dirigeant du PQ de La Prairie, Jacques Plante, n’a pas hésité à employer le mot « trahison ». «Ils ont refusé de me traiter de menteur », triomphe M. Rebello. On se contente de ce qu’on peut.
Christian Gagnon
Montréal

Featured 38a394e6dfa1bba986fca028dccfaa78

Christian Gagnon138 articles

  • 125 442

CHRISTIAN GAGNON, ing.
_ L’auteur a été président régional du Parti Québécois de Montréal-Centre d’octobre 2002 à décembre 2005





Laissez un commentaire



2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    11 février 2012

    Il faut tout de même se souvenir que se sont des gens comme Jacques Plante, du comté le Laprairie, qui ont tout fait pour amener le candidat Rebello dans le comté de Laprairie. Sans doute, à l'époque, pour se donner de l'importance auprès du chef du PQ.
    L'exécutif du PQ du comté de Laprairie, au moment de la vague Dumont, dérivait singulièrement, vers ce parti. Et puis vint Rebello, et son parachute !

    François Rebello, un parachuté, et un arriviste de premier ordre, était déjà transfuge, au moment même où il a mis les pieds dans ce comté, fortement nationaliste, de la Rive-Sud de Montréal.
    Rebello, un banal carriériste se cherchait une job. Et c'est, sur un plat d'argent, qu'on lui a offert le comté qu'il vient de trahir lamentablement.
    L'exécutif du PQ du comté de Laprairie, s'apparente davantage, à une sorte de club de l'âge d'or, qui se complait, depuis des années, dans le jeu décevant de la chaise musicale, entre les mêmes vieilles pipes.
    La candidature de François Rebello avait reçu l'appui inconditionnel des autorités locales du PQ, sous la naïve gouverne de gens associés à Jacques Plante, qui hurle maintenant au meurtre.
    Des larmes de crocodile, et des déclarations intempestives à l'encontre de Rebello, ne suffiront pas à corriger une situation répugnante, induite de l'intérieur même des instances du PQ.
    Le choix de Rebello, pour représenter, quelque formation politique, sera toujours une erreur. Ce politicien a maintes fois fait la démonstration qu'il est médiocre et déloyal.
    L'homme a la duperie imprimé dans la face.
    Monsieur Plante, il est trop tard pour brailler et vociférer.
    Rebello n'en a jamais valu la peine !

  • Yves Rancourt Répondre

    17 janvier 2012

    Monsieur Gagnon,
    Vous avez sans doute remarqué avec quelle insistance François Rebello a utilisé le mot "nationaliste" lors de son passage à la CAQ? Comme son mentor le fait d'ailleurs depuis les premiers pas de la CAQ. C'est le mot magique que les fondateurs de ce parti ont décidé de colporter sur toutes les tribunes, dans le seul but bien sûr d'aller d'abord chercher ses membres au PQ, et ainsi diviser le vote pour ouvrir la voie à la réélection du PLQ ou à l'élection d'un parti semblable au PLQ.
    Croyez-vous que monsieur Deltell est nationaliste tout comme madame Jennings qui envisage de se joindre à la CAQ? Poser la question, c'est y répondre. Ce parti m'apparaît reposer sur une énorme imposture. Espérons que les Québécois ne seront pas dupes de ce p'tit jeu.
    Salutations.