Médiamensonge et la bourse du carbone pour ne pas dépolluer l'air Québec vraiment de lutte au carbone ou ges |
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Depuis quelques temps,
plusieurs médias ont répété
la fausseté suivante propagée par le
gouvernement :
Le Québec a dépassé
son objectif de réduction de
GES.
On peut d'ailleurs lire
dans un texte du journal Le Devoir:
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On peut d'ailleurs lire
le même genre de texte dans le Journal
de Montréal et La Presse.
( 01 )
Or, non seulement le
Québec n’a pas dépassé les objectifs de
réduction des émissions de gaz à effet
de serre du protocole de Kyoto, mais il
ne les a même pas atteints ! On les a
plutôt ratés par environ 30% !!!
Comme l’a très
clairement démontré l’Association Québécoise
de Lutte contre la Pollution
Atmosphérique (AQLPA),
on assiste dans ce dossier à une
manipulation de l’opinion publique en
jouant avec les chiffres et les mots:
« Depuis quelque
temps, on proclame avec enthousiasme que
nous avons atteint notre objectif de
réduction de 6% pour 2012. Dans les
faits cet objectif ne se retrouve ni
identifié ni confirmé nulle part dans
quelque loi ou décret que ce soit, on
peut donc considérer cette déclaration
comme une dérive de relation publique
dans un discours adaptable au gré des
besoins, puisque cela n’a jamais été un
engagement formel ni légal. Il y a donc
là un flou politiquement bien utile peut-être, mais une telle
attitude est à la limite de la fausse
représentation et induit la population
du Québec en erreur. »
( 02 )
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En effet, le 5 décembre
2007 l’Assemblée Nationale a déclaré à
l’unanimité (décret 1074-2007) « Que
le gouvernement du Québec adhère aux
principes et aux objectifs du Protocole
de Kyoto à la Convention-cadre des
Nations Unies sur les changements
climatiques et s’y déclare lié... »,
objectifs qui visaient pour le Canada à
réduire, dès l’année 2008, de 6 % les
émissions de gaz à effet de serre (GES)
par rapport à 1990 et à maintenir ce
plafond jusqu’en 2012.
Quels sont les cibles de
réduction des émissions de gaz à effet
de serre du protocole de Kyoto?
Dans le cadre du
protocole de Kyoto, le Canada s’était
engagé à réduire ses émissions de gaz à
effet de serre de 6% EN MOYENNE POUR LES
5 ANNÉES 2008, 2009, 2010, 2011 ET 2012
par rapport à ses émissions de l’année
1990.
Cette année-là, les
émissions de GES du Canada étaient de 591
Mégatonnes (Mt). Comme toute la planète
le sait, le Canada a publiquement renié
cet engagement et nous avons plutôt
constaté en 2012 une hausse de 18% (699
Mt) des émissions de GES du Canada,
celles-ci venant principalement de
l’exploitation des sables bitumineux de
l’Alberta.
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Ces chiffres démontrent
que 4 années sur 5, le Québec n’a pas
atteint son objectif de réduction de
GES de 6%.
Si on prend la moyenne
de réduction des GES pour ces 5 années,
nous obtenons un résultat de 4,2% plutôt
que 6%.
On est donc loin d’avoir
atteint notre objectif.
On est plutôt à environ
70 % de celui-ci.
Les émissions de gaz à
effet de serre du Québec seraient encore
plus élevées qu’en 1990.
Au final, la réduction
de nos émissions de gaz à effet de serre
de 4,2% pour la moyenne des 5 années
entre 2008 et 2012 relève bien plus de
la mobilisation citoyenne (Le Suroît,
gaz de schiste) et de la conjoncture
économique (fermeture d’usines, arrêt
des projets Rabaska, Gros Cacouna,
Bécancour, fermeture de la raffinerie
Shell) que d’un quelconque plan
visionnaire de réduction de nos
émissions de gaz à effet de
serre, comme le
commissaire au Développement durable l'a
très justement souligné dans son rapport
en 2012. (
09 )
Dans ce contexte, je
trouve scandaleux qu’on joue ainsi avec
les chiffres et les mots pour manipuler
l’opinion publique. Je ne suis pas non
plus particulièrement impressionné par
le fait que des médias aient relayé
cette « information » sans
vérifier les faits et les chiffres.
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On répète ce mensonge
voulant que le Québec a atteint (et
maintenant on dit même dépassé!) ses
objectifs de réduction d'émissions de
gaz à effet de serre depuis trop
longtemps.
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Seulement
cinq ?
Individuellement ou en
combinaison, les deux ou
trois premières de ces
solutions auraient pu se
confirmer comme un choix
judicieux et équitable
vis-à-vis des personnes et
des pays les moins nantis.
Sauf que néolibéraux et
néoconservateurs favorisent
la solution 5. Une bourse
des permis de pollution
...une autre occasion
d’affaires spéculatives.
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1.
Taxe sur le carbone: une
taxe directe imposée à chaque
pollueur émettant du gaz carbonique (CO2). Au Canada, le
montant de la taxe a déjà été établi par la
Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie
(
13 ).
Selon
le modèle de prévision retenu, cette taxe vaudrait 15 $ la tonne de carbone émise dans l'atmosphère à compter de 2010.
À partir de 2020, le prix variera entre 25$ et 75$ selon les décisions du gouvernement d'apporter des changements lents ou rapides. À terme, en 2050, cette taxe équivaudra
à 350$ la tonne.
2. Bourse du carbone - quotas et échange (cap-and-trade) : cette bourse impose une limite d’émissions par secteur d’activité et laisse le marché développer un système d’échanges entre les entreprises très polluantes et celles moins émettrices.
Il faut se souvenir que ceux qui étaient pour le protocole de Kyoto
acquiesçaient donc à un système de bourse du carbone qui vise donc essentiellement le libre marché de la pollution.
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Pour en
revenir au protocole de Kyoto et son
système de bourse du carbone, il ne faut
diminuer en rien le constat de ce
protocole et surtout pas le fait scientifique des changements climatiques, sauf qu'en embrassant la notion de «Bourse du carbone»,
il permet que les pollueurs puissent continuer de polluer avec l’achat de permis d’émissions.
Le parlement du Québec, par l’adoption du projet de loi 42
en 2009
( 12 ), y adhère unanimement et s’acoquine avec la Chicago Climate Exchange (CCE). Et alors ? Il est connu que toutes les bourses du carbone dans le monde appartiennent et sont gérées, pour la plupart, par ces mêmes grands pollueurs et ces mêmes banques d'affaires qui nous ont menés à la crise financière et économique mondiale actuelle.
Ajustez vos jumelles, conflit d'intérêts à l'horizon!
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ICE
avait acheté l’International
Petroleum Exchange de Londres, un marché opaque et pratiquement dérégulé sans qu’aucun registre sur les échanges ne soit tenu. Le siège social réside à Atlanta, alors que la société opère à partir de Londres sous la forme d’un centre financier «offshore». Un des associés et fondateurs, Mr. Richard Sandor, est l’inventeur des produits dérivés et des droits d’émissions échangeables sur le CO2.
Goldman Sachs est le plus gros actionnaire de CCX et le numéro deux de ICE. C’est Goldman Sachs qui a lancé Monsieur Al Gore, ancien candidat à la présidence des États-Unis, dans le business des fonds
spéculatifs lorsqu’en 2003, Mr. David Bloom, ancien CEO de Goldman Assets Management, a constitué
«General Investment Management » avec Al Gore et deux anciens associés de Goldman Sachs.
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Nous avons appris que Jean Charest est intervenu personnellement auprès de la Chicago Climate Exchange pour créer le Montréal Climate Exchange; d'ailleurs
on retrouvait au conseil d'administration de cette dernière le fondateur de l'entreprise de Chicago, Monsieur
Richard-L. Sandor. N'oublions surtout pas que tout comme la bourse de Wall Street dans le cas des bulles spéculatives, le Chicago Climate Exchange (CCE)
s'attendait à gagner des milliards de dollars sur le marché des droits d'émissions et revendiquait un marché non réglementé, ouvert aux spéculateurs.
Franchement, constatons froidement que depuis 1995, les environnementalistes canadiens nous ont fait perdre notre temps à discuter du protocole de Kyoto avec les lobbyistes des grands pollueurs et des politiciens à courte vue, alors que les cheminées des pollueurs continuent à cracher leur venin. Depuis ce temps une taxe sur la production du carbone aurait pu être implantée et déjà nous diminuerions la pollution.
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Plus que le contenu plutôt banal
pour des environnementalistes,
c'était le fait de se retrouver dans
cette salle avec les grands joueurs
de la société québécoise et la
notoriété de l’orateur qui les a
subjugués. L’envoûtement
persistera-t-il lors du prochain show de
diapositives ? Ou
verrons-nous une étincelle de réveil?
Québec Inc., les Lucides et le
gratin de Sagard s'y pointe
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La conférence était parrainée par le
journal La Presse, propriété de
monsieur Desmarais, actionnaire
majoritaire de la pétrolière
européenne Total qui exploite
des sables bitumineux canadiens et
qui aura bientôt besoin de permis de
polluer à bon prix.
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Le gouvernement du Québec a
adopté la loi 42 en 2009, s’ouvrant ainsi au
marché des permis de polluer, geste
cautionné par
Équiterre, et a entrepris les démarches
pour que le Chicago Climate Exchange (CCX)
s’implante à Montréal. Suite à sa fermeture,
ce fut le silence coupable. La tête entre
les jambes ils ont cherché ailleurs d'autres
spéculateurs. C'est en Californie qu'ils les
ont trouvés, ces génies du capital qui
souhaitent s'enrichir en échangeant des
droits de polluer.
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Ce
raisonnement démontre qu'en choisissant la bourse du
carbone, on renonce à revendiquer auprès du
fédéral la reconnaissance des efforts de
production énergétique moins polluante par
le Québec.
Et maintenant voilà
l'Ontario en avril 2015 qui
embarque dans le train de la
spéculation carbonique
( 15 )
appuyée par des entreprises
ayant tout intérêt dans ce
marché qui leur permettra de
polluer davantage et Greenpeace
qui n'a pas encore pris le
virage social et continue à
patauger dans
l'environnementalisme
capitaliste.
( 16 )
Le hic : cette bourse
californienne comprenant le Québec et
l'Ontario
vend des contrats sur des permis de
polluer évalués en unités de carbone
«telles que
définies par le gouvernement du
Canada». Or, aucune
décision fédérale n’a été prise
à ce jour.
Pourtant, il est quand
même possible d'acheter un produit
financier qui repose sur un actif
inexistant!
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