Marois va rendre inopérants les référendums d'initiative populaire

Toujours le problème du manque de courage politique

Chronique de Jean-Jacques Nantel

Lors du débat télévisé du 22 août contre François Legault, Marois a donné une indication sur le genre de procédés qu'elle utiliserait pour rendre ineffectif la promesse de permettre des référendums d'initiative populaire.
Un de ses trucs sera de baliser de tels référendums en rendant obligatoire que les 15% de signatures d'électeurs nécessaires soient répartis dans toutes les régions du Québec.
Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre qu'il sera pratiquement impossible de rassembler par exemple 50,000 signatures dans le West Island pour tenir un référendum sur la souveraineté.
Si vous voulez vous faire casser la gueule par les loubards du partitionnisme, vous n'aurez qu'à aller faire du porte-à-porte à Westmount pour obtenir de telles signatures...
Et ce ne sera qu'une de ses balises.
Un autre truc de Marois pour se débarrasser de l'obligation de tenir un référendum sera de continuer à ne rien faire pour faire mousser l'idée de souveraineté et d'attendre que le peuple se décide par lui-même. Si, par malheur, le pourcentage devait s'approcher des 50%, elle n'aurait qu'à reparler des années de turbulence qu'elle a jadis prévues dans le cas d'une victoire du oui pour faire retomber la fièvre nationaliste et le pourcentage.
C'est tout simple, Marois veut se faire élire mais a peur de faire la souveraineté. Aussi s'arrange-t-elle pour ne pas avoir à la faire. Les Anglais disent qu'on peut forcer un cheval à se rendre à l'abreuvoir mais qu'on ne peut pas le forcer à boire.
Le même genre de malhonnêteté intellectuelle se retrouve dans sa promesse de limiter à deux le nombre de mandats pour un premier ministre. Comme elle sait que, compte tenu de son âge, elle n'a pas l'intention de faire plus de deux mandats, Marois joue à la démocrate à peu de frais en faisant une promesse qui ne lui coûtera rien.
Quelle catastrophe ce sera pour notre patrie et pour notre projet collectif si cette femme est élue et gaspille deux nouveaux mandats à ne rien faire.
De toutes les façons, le Québec joue sa peau dans cette élection.
Jean-Jacques Nantel, ing.


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9 commentaires

  • Jean Lespérance Répondre

    25 août 2012

    On semble penser qu'un référendum d'initiative populaire mieux connu en Californie sous le nom de la loi du Recall ou rappel ne peut servir que pour un vote d'indépendance, croyez-vous que la Californie a adopté le "recall" en pensant à l'indépendance? Évidemment non, c'est pour annuler tout projet de loi, projet de construction, n'importe quoi qui ne répond pas aux besoins des citoyens ou dont les citoyens jugent injuste, exagéré, trop coûteux, déraisonnable. Bref, ce n'est pas juste pour un vote sur l'indépendance qu'on doit avoir des référendums d'initiatives populaires.
    Combien de fois j'ai réclamé ces référendums sous le nom de la loi du Recall dans le carnet de Gérald Fillion, je ne saurais vous le dire.
    Or le seuil de 850,000 signatures pour réclamer n'importe quel changement, démontre un mépris de la démocratie.
    Sur un territoire de la grandeur du nôtre, récolter 850,000 signatures en un temps raisonnable relève du miracle. On doit insister pour que ce seuil soit abaissé.
    La démocratie, Mme Marois ne semble pas savoir ce que c'est.
    J'aimerais bien savoir la position des autres sur ce seuil, ainsi on aurait une notion plus juste de l'aspect de la démocratie dans l'esprit des autres partis.
    Oublions le PLQ et son frère jumeau, la CAQ.
    Sur les RIP, il pourrait y avoir des pourcentages ou nombres de votes différents, dépendant des sujets, réformes, structures, lois, etc. mais 850,000 signatures pour n'importe quelle sorte de RIP, ce n'est pas fort comme démocratie.


  • Marcel Haché Répondre

    24 août 2012

    Pour faire l'indépendance,il faudra que les indépendantistes soient au Pouvoir.Pour cela,ce ne serait pas une mauvaise chose qu'ils arrêtent de rêver en couleur : ce n'est pas une pétition non plus qu'une proportionnelle,non plus qu'une date fixe pour les élections qui constituent des"must". Le rôle d'un gouvernement décidé est autrement plus décisif que toutes ces réformettes,toute souhaitable qu'elles puissent être.Soit dit en passant,le bipartisme à la britannique pourrait être d'une inestimable utilité à tout gouvernement décidé.
    C'est bien d'un gouvernement décidé,dans un système bipartiste,que le gouvernement fédéral avait piloté (manigancé dirait certains)le rapatriement de la constitution de 1982,laquelle n'a pas réussie encore à rallier le Québec,ce qui n'empêche pas,mais pas le moins du monde, qu'il y soit assujetti.
    Eh oui,Nous y sommes assujettis.Et toute nos pétitions n'auraient rien pu y changer,sans quoi,bien évidemment,bien d'autres avant nous y auraient déjà songé.
    Ce n'est pas une si mauvaise idée de considérer l'A.N. souveraine si on est souverainiste.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 août 2012

    De toutes façons cette loi des référendums d'initiatives populaires n'existe pas et n'existera jamais aussi longtemps que nous n'aurons pas notre pays le Québec . Et comme pays les danger n'existeront plus comme en Suisse et en Californie
    MICHEL

  • Archives de Vigile Répondre

    23 août 2012

    Vive les référendum d'initiative populaire ! Une idée si elle est assé forte, ou est une nécéssité depuis longtemps dans certaines régions du Québec, par exemple. Cela pourrait être fort intéressant et avantageux. Je veux dire que des problèmes criants depuis longtemps, pourront être enfin être entendu en haut lieu et poussés vers l'avant.
    À ce que j'ai pu lire de la souveraineté... l'indépendance LE PAYS. Je me demande si l'inquiètude sur ce projet des référendums d'initiative populaire : "Repose sur le fait qu'il arrive trop rapidement et que nous ne sommes ENCORE pas prêt,ou du simple, stupide et rétrograde fait que le Québec soit mené par une femme ??

  • Archives de Vigile Répondre

    23 août 2012

    Monsieur Nantel,
    Je vous remercie pour cet article provocateur.
    Vous dites que Pauline Marois a peur de faire la souveraineté et qu'elle s’arrange pour ne pas avoir à la faire. Vous avez peut-être raison. Du moins, c'est désormais le message perçu par une grande partie de la population.
    Cependant, justement à cause de l'ambiguïté remarquable de Pauline Marois à ce sujet de première importance, d'un côté comme de l'autre, l'électorat ne lui donnera probablement pas le pouvoir de gouverner. Hélas, trois fois hélas!

  • Archives de Vigile Répondre

    23 août 2012

    Je ne discuterais pas si Pauline et le PQ veulent ou pas empêcher un référendum d'initiative populaire sur la souveraineté mais avant de s'exciter sur ca;
    Tout d'abord une réforme sérieuse des institutions avec;
    1) des élections à date fixe
    2) une dose significative de proportionelle et/ou un scrutin a deux tours en gardant les 2 candidats arrivés en tête si personne n'a fait 50 % des voix des inscrits au premier tour, ou un système à l'allemande, n'importe quoi en lieu et place du système actuel. Ca permettra des coalitions et ca ne veut pas dire qu'il n'y aura pas une majorité suffisante pour enclencher un référendum, il faudra s'entendre avec les autres et probablement si on n'a pas cette entente c'est que les chances d'avoir un référendum gagnant sont toute aussi mince...
    3) Un changement a l'assemblée nationale pour permettre le vote libre systématiquement sans l'autorisation du chef de parti que l'on sorte de ce système des bloc complètement imbécile
    4) une limite du nombre de termes pour les élus (pas plus de 2 postes électifs dans leur vie, incluant le premier ministre)
    Les référendums populaires ne sont pas des panacées de toute facon, voir les résultats catastrophiques aux USA, et en Suisse pour mettre en place un référendum ca coûte cher (100.000 signatures) diffiles à gagner (majorité de voix et de cantons) et on s'apercoit que pratiquement uniquement les groupes de pression importants ou bien financés sont capables de déclencher des référendums, donc contrairement à ce que pense les gens ceci ne change pas forcément les conditions démocratique du tout au tout.

  • Mario Boulet Répondre

    23 août 2012

    Monsieur Nantel,
    Que cherchez-vous par vos propos? Mme Marois n'a pas déclaré qu'il faudra y avoir 50 000 signataires à Westmount! Elle parlait de régions administratives au Québec. Vous tentez de dénigrer ses propos pour permettre à quel parti politique de s'accaparer des votes?
    N'oubliez pas que si vous vous amusez à prendre le 45% de gens qui voteront pour un parti indépendantiste au Québec, en 3 partis qui auront amassés chacun 15 000 votes, on va parler encore longtemps de souveraineté. On laissera les partis fédéralistes au pouvoir. Soyez assurés de cela. Pourtant, pas vos propos, vous tentez de discréditer le Parti Québécois parce que vous faites simplement douter qu'il puisse réaliser la souveraineté. Continuez d'agir de cette façon et vous pourrez douter encore longtemps de n'importe quel parti!

  • Pierre Schneider Répondre

    23 août 2012

    Et elle ajoute que ce n'est que consultatif et que ça ne l'engage pas à tenir un référendum (idée de Claude Morin, soit-dit en passant).
    Marois et Khadir sont donc d'accord: L'indépendance (quoique ce mot est un peu osé) si nécessaire, mais pas nécessairement l'indépendance.
    50 ans qu'on répète les mêmes affaires, qu'on tourne en rond, qu'on joue avec les mots plutôt que d'arriver avec une claire proposition de pays.
    D'accord avec Legault : J'en veux pas de référendum divisif. Mais ça s'arrête là parce que moi je crois qu'il faut, comme le PQ le préconisait avant l'agent triple MOMO, qu'un gouvernement indépendantiste proclame le pays à la suite de l'adoption d'une constitution citoyenne.
    Rassembler plutôt que de diviser dans l'ambiguïté la plus totale.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    23 août 2012

    Vous dites : "Quelle catastrophe ce sera pour notre patrie et pour notre projet collectif si cette femme est élue et gaspille deux nouveaux mandats à ne rien faire.
    De toutes les façons, le Québec joue sa peau dans cette élection."
    Donc, dans le contexte ou on joue notre cul, il serait préférable d'avoir le PLQ ou la CAQ ou l'alliance des deux.
    ....
    La fixation référendaire : Ce n'est pas le référendum qui mène à la souveraineté, c'est la souveraineté qui mène à un référendum. Il s'agit de prendre un statut de facto et le formaliser de jure.
    JCPomerleau