Manifs familiales contre la hausse des droits de scolarité

Conflit étudiant - grève illimitée - printemps 2012




Philippe Teisceira-Lessard La Presse - Les étudiants en grève ont décidé de faire une sortie en famille ce dimanche, traînant parents et fratrie jusqu'au centre-ville de Montréal pour une manifestation annoncée comme festive.
Le trajet qu'empruntera le convoi n'a toutefois pas été remis aux policiers, mais on sait déjà que les manifestants se dirigent vers les bureaux montréalais du ministère de l'Éducation. La Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) a organisé cette manifestation.
À 14h30, aucun débordement n'était à déplorer.
Selon des policiers sur place, au moins 5000 ou 6000 personnes déambulent dans les rues du centre-ville de Montréal. Selon les organisateurs, ils sont 30 000.
Les jeunes d'âge universitaire sont en minorité dans la foule. Les poussettes sont légion.
D'autres manifestations familiales ont lieu à Sherbrooke, Québec et Alma.
Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de la CLASSE, s'est dit touché et surpris par le nombre de participants qui se sont déplacés.
Société civile
Plus tôt dimanche, lors d'une conférence de presse à Montréal, des organisations syndicales et de la société civile ont donné leur appui aux étudiants en grève. La présidente de la Fédération des femmes du Québec, Alexa Conradi et le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant ont parlé de l'impact négatif des augmentations annoncées et interpellé le ministre des Finances Raymond Bachand, à deux jours du dépôt du budget provincial.
La Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics avait quant à elle organisé une conférence citoyenne, à Montréal, pour révéler les impacts que pourrait avoir, selon elle, la hausse des droits de scolarité de 1625$ d'ici cinq ans.
La conférence abordait la marchandisation des universités, les impacts de la hausse pour les femmes et l'imputabilité des institutions universitaires.
Le président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNNEQ), Jean Trudelle, a soutenu que la classe moyenne doit comprendre les impacts concrets qu'elle subira si le gouvernement refuse de reculer.
Ils doivent savoir, explique M. Trudelle, que 22% plus d'étudiants provenant de milieux défavorisés ou de régions éloignées fréquentent les campus québécois ailleurs qu'au Canada.
Il attribue cette statistique aux coûts des études au Québec.
Selon lui, l'opinion publique s'est renversée dans les dernières semaines, et les citoyens sont de plus en plus nombreux à appuyer le mouvement étudiant.
Le repas de Jean Charest perturbé
Par ailleurs, une trentaine de manifestants ont tenté de perturber le souper du premier ministre Jean Charest dans un restaurant du centre-ville de Montréal, samedi soir.
Des protestataires ont déployé une grande bannière noire dans la vitrine du restaurant Au pied de cochon, au coin de l'avenue Duluth Est et de l'avenue de Chateaubriand.
À l'arrière de l'établissement, d'autres s'employaient à crier des slogans et à faire du bruit en tapant sur des bacs de poubelle.
Le Service de police de la Ville de Montréal est rapidement intervenu sur place. Une dizaine d'agents ont repoussé les manifestants, avant de former une ligne devant le restaurant.


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