Madagascar, un Référendum pour une Constitution
La récente visite dans la Grande Île de Karl Wycoff sous secrétaire d’Etat américain aux affaires africaines à Madagascar, marque à n’en pas douter la continuité pour l’Amérique de se persuader qu’elle peut encore faire illusion à poser ses conditions comme elle l’a fait depuis 1945 pour vivre au crochet du monde, or le dollar n’est plus qu’une monnaie dont le répondant est le papier… « taratasy fifirana ».
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Le 17 novembre 2010 doit avoir lieu un référendum qui est censé faire accepter la nouvelle constitution, ce pays qui vient de traverser des décennies de turpitudes et de pillage du fait de dirigeants sans scrupules avaient amené ainsi la Grande île au bord de la partition.
En effet, indépendamment d’une misère galopante, sans aucune consultation, le dernier président n’avait rien trouvé de mieux que de vendre plus de trois millions d’hectares à divers pays dont l’Arabie Saoudite, la Corée et l’Inde, ceci mettait le feu aux poudres et amenait la population à se soulever sous l’impulsion d’un jeune manager, Andry Rajoelina. Fort du soutien de la majorité du peuple, il devait rétablir l’ordre et le pouvoir, non sans avoir à déplorer de terribles massacres ordonnés par l’ancien président Marc Ravalomanana sous le haut encadrement de mercenaires anglo-saxon.
Il est reproché à Andry Rajoelina d’avoir monopolisé le pouvoir au détriment des règles dites démocratiques édictées sous la férule de la SADC (Communauté de développement des états de l’Afrique australe). Andry Rajoelina n’avait pas l’intention d’accaparer le pouvoir, mais de mettre fin à la dictature en place, or la situation de chaos générée et laissée par les anciens caciques, ceux ci n’ayant pas digéré qu’un gamin leur rafle la mise, n’eurent de cesse de créer de nombreuses « tensions » pour déstabiliser cette période de transition. Tout fut bon pour prôner que ce régime était anticonstitutionnel y compris par la menace d’une invasion musclée par les troupes des pays membres de la SADC.
Or il existe un principe qui s’appelle l’autodétermination des peuples à disposer d’eux mêmes. En cela Madagascar fait peur à de nombreux chefs d’Etat de l’organisation qui ont acquis le pouvoir de façon plus que discutable dirons nous, mais une réalité s’impose, même si tout n’est pas parfait ce jeune trublion a réussi à redynamiser le pays, lancer des projets concrets, amener des investisseurs et rassurer le potentiel à venir, et enfin fixer un calendrier pour mener le pays vers des élections présidentielles.
Notre voisin anglo-saxon toujours rapide à prêcher la bonne parole et faire son contraire est venu brandir la menace de supprimer des aides de 85 millions de dollars. Tout comme le Québec, Madagascar n’est pas à brader, même si ce pays n’a pas une situation financière de premier plan, ce pays est riche et regorge de potentialités et son bilan est sûrement plus positif que celui de toutes les banques américaines réunies.
A y regarder de plus près les similitudes entre Madagascar et le Québec sont plus flagrantes qu’il n’y paraît. Une histoire similaire, tout comme le Québec, Madagascar a vécu sous le joug du colonialisme, tout comme ici, les malgaches ont été maintenus dans un état de domination et il a fallu attendre les années 1950 pour que les québécois commencent à prendre leur envol et entrevoient de prendre leur destin en main, ces deux pays se ressemblant par les richesses du sous sol qui font tellement fantasmer tous nos voisins ainsi que les sociétés Rio Tinto ou Sherritt, que Mister John James CHAREST, s’il le pouvait nous menacerait aussi des représailles de la SADC.
Christian SÉBENNE