Ça y est, Maxime Bernier pourra finalement participer aux débats des chefs des 7 et 10 octobre prochains.
Après avoir essuyé une solide rebuffade, le chef du Parti populaire du Canada a réussi à convaincre la Commission des débats des chefs que son parti, bien que jeune, méritait d’être pris au sérieux.
Bye bye la table des enfants avec des crottes au fromage et du cream soda aux côtés du Parti communiste, du Parti de l’héritage chrétien et du Parti Rhinocéros, et bonjour la table des grands!
Mad Max s’en vient, et il a de la broue dans le toupet!
IL VA JOUER SON AVENIR
Je l’avoue, j’étais de ceux qui trouvaient que Maxime Bernier n’avait pas sa place aux débats. Ses propos déplacés sur l’état de santé mentale de Greta Thunberg l’avaient, me semblait-il, disqualifié d’office.
On peut critiquer la maigreur rachitique du discours de sainte Greta et dire qu’elle se contente d’aligner des phrases creuses et des lieux communs dignes d’un biscuit chinois végétalien.
Mais mettre en doute sa santé mentale, vraiment?
On a déjà un tapon dénué de classe qui dit tout ce qui lui passe par la tête aux States, a-t-on besoin d’en avoir un ici?
Veut-on placer la barre si bas et transformer les débats en tweet fights?
Mais un technicien croisé sur un plateau de tournage a ébranlé mes convictions.
«Si Maxime Bernier dit des sottises lors des débats, il va automatiquement se disqualifier, les gens ne voteront pas pour lui et sa baloune va se dégonfler.
«Mais si on refuse qu’il participe aux débats, il pourra toujours jouer au martyr et dire que, si on a décidé de l’écarter, c’est parce que l’establishment a peur de ce qu’il pourrait dire. Bref, Maxime Bernier a tout à perdre en participant aux débats!
«Pourquoi on l’écarte? Qu’on le laisse parler! Qui sait, il va peut-être même enrichir la discussion en apportant des points de vue différents des autres partis et en nous faisant voir certains problèmes sous un autre angle!»
LE LANCEUR DE SOULIERS
Une chose est sûre, en tout cas: ça va brasser.
Pour le meilleur ou pour le pire.
Même les téléspectateurs qui, d’habitude, fuient les débats comme la peste vont jeter un coup d’œil pour constater l’ampleur des dégâts et voir s’il y a ou non des blessés.
Maxime Bernier va littéralement jouer son avenir politique.
S’il se pète la fiole, il va se la péter solide, comme Immortan Joe dans Mad Max: Fury Road.
Il va manger du sable à la pelletée et il n’y aura pas de suite.
Mais s’il réussit à nous prouver que, loin d’être un loose cannon, il est un nécessaire et utile empêcheur de tourner en rond, il écrira une nouvelle page dans le grand livre de la politique canadienne.
Et puis, lorsqu’on y pense...
Oui, Maxime Bernier manque parfois de jugement. Oui, il est imprévisible et parfois erratique.
Mais je vous rappelle qu’Amir Khadir lançait des souliers sur une photo de George W. Bush.
Ce qui ne l’a pas empêché de siéger pendant 10 ans à l’Assemblée nationale et de codiriger un parti.
Alors...