Réponse à M. Bernard Drainville

Ma suggestion pour le PQ

Tribune libre


Bonjour M. Drainville,
J'ai entendu votre appel à la suggestion.
Laissez-moi d'abord me présenter. Je m'appelle Jonathan Godin, fraîchement diplômé de l'UdeM au baccalauréat en éducation préscolaire et enseignement primaire, un domaine où la représentation masculine aura grand besoin de mon apport et qu'il faut vraiment encourager dorénavant dans notre société. J'ai aussi une formation en urbanisme à l'UQÀM. Je suis un citoyen engagé pour qui mener à terme le projet d'indépendance de mon peuple, le peuple québécois, demeure et demeurera toujours MA priorité politique.
J'ai été représentant référendaire pour le OUI en 1995, je suis devenu membre du PQ lorsque André Boisclair en est devenu le chef (je trouvais inspirant que le combat pour l'indépendance soit mené par un représentant d'une nouvelle génération).
Ensuite, j'ai quitté le PQ en 2008 lorsque Pauline Marois en a pris les rennes. Sa gestion en santé et en éducation me laissait perplexe, mais surtout son manque d'enthousiasme vis-à-vis le projet indépendantiste me laissait de glace. De plus, je trouvais que son retour en politique trahissait un opportunisme auquel le PQ doit toujours éviter d'être associé. La cause du PQ est de faire l'indépendance, pas de faire de la politique pour faire de la politique. Je me suis donc présenté aux bureaux du quartier général du PQ, sur l'avenue Papineau pour rayer ma carte en leur présence.
Immédiatement après, je me suis dirigé vers les bureaux du Parti indépendantiste (PI) pour y adhérer. Leur discours transparent, leur programme audacieux qui n'utilise pas la langue de bois, mais parle plutôt des vraies affaires (comme vous le faites d'ailleurs) m'a attiré devant un PQ amorphe qui semblait de plus en plus utiliser l'indépendance qu'en guise de capital politique assuré.
Je me suis donc présenté comme candidat au PI dans Gouin en 2008, un comté qui historiquement a de l'audace en matière de changement. De plus, ne voulant favoriser un adversaire fédéraliste en allant chercher potentiellement des votes péquistes, dans Gouin j'avais l'avantage de favoriser Françoise David, une indépendantiste. Je voulais manifester démocratiquement et à ma façon mon désaccord avec la nouvelle direction du PQ. Après avoir constaté le manque de profondeur de l'équipe du PI malgré toute sa bonne volonté, je me suis distancé du parti tranquillement. C'est tout récemment, le 4 mai 2011, avec plein d'enthousiasme que j'ai ré-adhéré au PQ en me disant: "tant pis pour Marois, je dois passer par dessus cet obstacle pour la cause". Pour gagner, il faut être unis, comme les nouveaux Conservateurs (Reform-Alliance-PPC) l'ont fait au Canada. Dernièrement, devant le clivage Canada-Québec de la fédérale du 2 mai, j'ai compris que les indépendantistes doivent faire front commun. C'est le moment. Comment? C'est la grande question.
Voici ma réponse:
1- Exiger le départ de Pauline Marois comme l'a courageusement fait l'excellent député Jean-Martin Aussant; elle dérange beaucoup d'indépendantistes, que ce soit dans mon entourage ou même en général. Ainsi, on pourra espérer un retour des 4 démissionnaires.
2- Profiter de ce possible retour des 4 démissionnaires pour créer une nouvelle entité politique indépendantiste dans laquelle on intégrerait Québec Solidaire, le PI et dans laquelle Amir Khadir tiendrait un rôle important, tout comme Françoise David si elle est élue, ce qui risque fort bien d'arriver. L'effet de nouveauté amené par cette coalition pour l'indépendance permettra d'utiliser efficacement et positivement les médias de masse.
3- Parler concrètement d'indépendance dans les médias de masse, un peu à la façon que vous le faites dans vos capsules sur YouTube.
4- Faire une course à la chefferie sans attaque personnelle ridicule comme ça été le cas avec M. Boisclair. Ce qui n'aide en rien le regard des gens envers la politique dans son ensemble. Je verrais bien une course entre vous, Pierre Curzi, Jean-Martin Aussant et Amir Khadir
5- Souligner, à la manière de Pierre Curzi, que le chef est davantage un symbole qu'un dirigeant. L'important c'est l'équipe et les citoyens.
6- Recréer le lien citoyen-député. Être à l'écoute de la population et non faire semblant. Le député doit redevenir le porte-parole de ses électeurs citoyens.
7- Ne pas parler de référendum, mais plutôt se concentrer sur l'élection qui vient. Une fois élu on discutera de la façon de faire lors d'un deuxième mandat. Référendum, élection référendaire ou autres suggestions pourront alors être étudiés dépendant du type de gouvernement obtenu, majoritaire ou minoritaire, si la coalition pour l'indépendance réussissait à former le nouveau gouvernement.
8- Finalement, ne pas avoir peur du risque. En politique, comme en économie, qui risque rien n'a rien.
Merci d'avoir pris le temps de me lire,
Cordialement,
Jonathan Godin
_ Enseignant
_ Îles-de-la-Madeleine


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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    15 juillet 2011

    Ce serait intéressant d'envisager ce type d'union des forces dans l'option d'une réforme du PQ. Cependant ce type d'union serait fragile sans une démarche très claire d'accession à l'indépendance étant donné les clivages droite-gauche et les désaccords sur les stratégies à adopter. Il est évident ici que la seule façon de rendre votre suggestion réalisable serait une invasion massive du membership du parti par les indépendantistes pour «faire le ménage» autant des opportinistes que des stratégies étapistes et néolibérales qui ont fait tant de torts.
    Autre point, les médias. Il est inutile de songer à les utiliser d'une façon constructive à notre cause. Leur propriétaires sont des irrécupérables adversaires de l'indépendance du Québec. Ainsi, tout chef du PQ ou autre parti qui n'est pas de droite et fédéraliste se verra décrire de façon très négative. Tout programme sera ridiculisé. Toute initiative efficace sera diabolisée. Toute manifestation de masse sera ignorée ou diminuée. Cela a été de tout temps un des problèmes majeurs du PQ de ne pas avoir considéré les médias pour ce qu'ils sont: nos plus féroces ennemis.

  • Sylvain Meunier Répondre

    15 juillet 2011

    Monsieur Godin, je constate que vous allez dans le même sens que moi, c'est-à-dire vers une coalition de tous les partis indépendantistes. Vous pouvez lire mon texte à ce sujet sous le titre " Indépendance du Québec ". Nous ne sommes pas seuls à chérir ce projet qui pourrait enfin faire la différence aux prochaines élections. Plusieurs députés croient l'aventure possible, bien qu'ardue à réaliser. Les vacances d'été nous empêchent d'avancer aussi vite que je le souhaiterais mais rien n'est perdu. D'ici la mi-août, les députés reviendront au boulot et tous ceux et celles qui sont sincères devraient travailler pour ce beau risque.

  • Jonathan Godin Répondre

    15 juillet 2011

    Pour (1), je peux concevoir que rien n'est gagné. Mais le premier pas est de discuter, se consulter et soulever des solutions constructives en interpellant les principaux acteurs de la situation. Amir Khadir, Françoise David, Pierre Curzi, Jean-Martin Aussant, Louise Beaudoin, Lisette Lapointe, Bernard Drainville, Alexandre Cloutier, Martine Ouellet, Pascal Bérubé, Véronique Hivon, Yves-François Blanchet, Éric Tremblay doivent se concerter pour faire en sorte que la question de l'indépendance avance, progresse et qu'on la réalise.
    C'est le moment de s'unir!
    C'est capital!
    Parlons-en et surtout parlons-en à ceux qui sont candidats ou députés pour un parti indépendantiste.
    Notre chance, elle est là, en ce moment...Profitons-en!
    Pour (2) et (3), je seconde.
    Jonathan Godin

  • Archives de Vigile Répondre

    15 juillet 2011

    [1] Intéressant mais difficile à réaliser avec la mentalité actuelle de ces gens.
    [2] D'accord pour ne pas parler de référendum. Dire tout simplement que l'accession à l'indépendance se fera de manière démocratique et pacifique.
    [3] Afficher nos couleurs indépendantistes lors de l'élection. Projet de pays : déclaration d'indépendance et constituante citoyenne. Point final.
    Pierre Cloutier