Le PQ est-il un parti progressiste ou patriote?

Lisée déçu de la défaite d'Hillary Clinton

Sortir de la logique mondialiste

3f01d9f1abafcbdf47d4aa407b056771

Chronique de Alexandre Cormier-Denis

Après la victoire du Leave lors du référendum sur la sortie de l'Union européenne par la Grande-Bretagne, l'élection du champion américain de la démondialisation annonce de sombres jours pour la super-classe mondialiste et leurs petits alliés médiatiques.

Marine Le Pen a été la seule candidate française a souhaiter ouvertement la victoire de Donald Trump. Voici sa réaction le soir même de la convention, avant que les résultats finaux ne fussent entièrement connus. Loin des clichés répétés par les médias, Mme Le Pen décrypte les raisons et les conséquences de cette élection d'un point de vue français.

Pendant ce temps, au Québec, M. Lisée reprend le langage des fédéralistes contre la souveraineté pour parler de l'élection de M. Trump: « turbulences », « incertitudes », etc. Il y aura aussi des pluies de grenouilles et le soleil virera au noir ? Au lieu de décortiquer le vote patriote des Américains et d'en tirer toutes les conséquences, Lisée tient un discours progressiste qui aurait pu sortir de la bouche de Françoise David ou d'Amir Khadir.

Le « vaisseau amiral » de la souveraineté, censé être une coalition de gauche et de droite, rassemblant en son sein des conservateurs et des progressistes, semble aujourd'hui avoir résolument pris le camp de la gauche sociétale. Lisée, ayant gagné la course à la direction du Parti québécois sur les thèmes identitaires, fait depuis son élection un revirement à 180 degrés et abandonne les thématiques chères à ceux qui l'ont élu.

Ce cher Jean-François Lisée réitère également sa défense de l'ALÉNA et des accords de libre-échange, tout en faisant du communautarisme féministe totalement inapproprié. En quoi la condition de femme ferait de Mme Clinton une meilleure présidente? Et soutiendra-t-il la candidate Le Pen aux présidentielles française because ce sera une femme ?

Il faut arrêter de nous prendre pour des baudruches.

Gauche sociétale et ultralibéralisme économique, Jean-François Lisée a tout faux. A contrario du combat patriote, le nouveau chef du PQ se croit encore au temps de la mondialisation heureuse comme si le mur de Berlin venait de tomber.

Seulement voilà, certes l'URSS s'est bien écroulée, mais la Russie ne s'est pas soumise à l'ordre néolibéral et impérialiste voulu par les États-Unis. La Chine est toujours dirigée par un parti communiste alliant autoritarisme politique et néolibéralisme économique totalement débridé. Pendant ce temps, c'est la valse des populistes plus ou moins socialistes et anti-impérialistes en Amérique latine tandis que le Moyen-Orient se transforme en vaste poudrière islamiste alors même que le Djihad s'exporte partout dans le monde.

L'immigration de masse voulue par nos élites est de plus en plus décriée par les peuples qui n'en veulent pas, pendant que la désindustrialisation de l'Occident propulse une bonne partie de la population vers une précarité économique devenue norme sociale. Le multiculturalisme, rêve naïf porté par l'élite, devient un cauchemar multiconflictuel pour le peuple. Communautarisme, concurrence victimaire, dégradation sociale, insécurité identitaire, culpabilisation, précarité salariale, la mondialisation n'est pas heureuse pour tous.

Pendant ce temps, la gauche libérale s'allie au grand capital dans sa promotion des identités minoritaires transformées en autant de produits de consommation. Hier le mariage gai, aujourd'hui les enfants transsexuels et demain - pourquoi pas - ce sera la zoophilie qu'il faudra accepter sans broncher, comme une norme sociale parmi d'autres.

Dans ces conditions, il est donc normal que le peuple décroche du prêchi-prêcha gauchiste relayé par la petite caste médiatique. Il en a marre de se faire culpabiliser sur sa couleur de peau, son orientation sexuelle, son origine sociale et/ou son histoire nationale.

Resté sur un logiciel des années 1990', le Parti québécois ne comprend plus ce qui se passe. Sa critique timorée du multiculturalisme et son incapacité à aborder de front le problème migratoire décrédibilisent ses positions nationalistes. En reproduisant systématiquement le récit progressiste des libéraux-libertaires, le chef du Parti québécois enfonce l'ensemble du mouvement souverainiste vers un suicide idéologique qui pourrait lui être fatal.

Car même s'il gagnait en 2018, que ferait du pouvoir un homme qui ne voulait pas du Brexit, souhaitait la victoire de Clinton et se désolait du passage de Mme Le Pen au Québec ? Que ferait un Premier ministre du Québec qui a déjà défendu l'idée de bilinguiser la STM, qui voulait renforcer l'immigration anglophone et qui menaçait de déchirer sa carte de membre si la très timorée Charte des valeurs de Bernard Drainville était appliquée à la lettre ?

Une fois élu, Jean-François Lisée fera-t-il avancer le Québec sur le chemin de la souveraineté nationale contre l'ensemble des forces politiques canadiennes, les médias de masse et la pression des lobbies fédéralistes ou se contentera-t-il de faire une saine gestion progressiste d'une province canadienne francophone ?

Seul le temps nous indiquera quel chemin prendra M. Lisée, mais nous pouvons dès aujourd'hui nous attendre au pire.


Laissez un commentaire



5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    23 novembre 2016

    @ J. Binette,
    Vous avez bien raison de dire que le PQ est passé de coalition large à un parti social-démocrate et graduellement s'est tourné après le départ de Lucien Bouchard vers la gauche en allant piger dans les idées de Québec Solidaire. C'est surtout sous M. Boisclair et Madame Marois que le virage s'est fait et prononcé. Probablement parce que les jeunes militants du PQ sont plus à gauche que leurs parents et prédécesseurs. Le problème avec l'actuel gauche est qu'elle est trop souvent régressive au lieu d'être progressive.
    Les gains et les batailles de la gauche progressistes ont tous été gagnés sur le plan social, il faut juste l'empêcher de reculer maintenant sur les gains qui ont été fait. Pour le reste, la gauche régressive est rendu dans toutes sortes de niaiseries et de contradiction comme de défendre le Niqab et la Burka au nom de la liberté d'expression, de défendre les toilettes séparées pour les transgenres et remettre en question le il ou elle au nom de la diversité sexuelle, complétement pété comme concept.
    La vraie gauche aujourd'hui devrait se concentrer sur les écarts démesurés de revenus dans la population et de maintenir et améliorer l'égalité des chances. Elle devrait prendre la défense des femmes dans les pays qui bafouent leurs droits et en Occident. Elle devrait se concentrer sur la dénonciation d'un globalisme néolibéral qui favorise les multinationales apatrides et les délocalisations.
    Le Parti Québécois peut séduire les électeurs de QS avec des candidats progressistes et quelques engagements raisonnables et graduels mais il doit faire attention en cas de fusion ou de rapprochement pour l'élection alors qu'il n'y a pas de référendum en vue d'être étiqueté de parti de la gauche socialiste en faisant la coalition de gauche et qu'il perdra les votes des patriotes plus à droite ou moins socialistes.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 novembre 2016

    En réponse à votre question du début: le PQ est-il un parti progressiste ou patriote?
    Ça va peut-être vous surprendre, mais ça fait longtemps que le parti québécois est essentiellement un parti progressiste avant tout. Vous écrivez:
    "Le « vaisseau amiral » de la souveraineté, censé être une coalition de gauche et de droite, rassemblant en son sein des conservateurs et des progressistes, semble aujourd’hui avoir résolument pris le camp de la gauche sociétale."
    Je suis membre depuis presque le début du PQ et dès les années 1972 alors que le PQ se donnait l'étiquette de parti souverainiste ET social-démocrate, c'était clair qu'il commençait à mettre de côté les Patriotes qui n'étaient pas de gauche.
    Pour quelqu'un comme moi, qui ne suis pas de gauche, je me disais tout de même que le socialisme était puissant et que cela nous permettait de ratisser large, rapidement. MAlheureusement, les sociaux-démocrates ont pris toute la place et l'énergie à gérer la province et à faire "évoluer" le Québec. C'est donc depuis déjà longtemps que le PQ est un parti social-démocrate qui met de l'avant la souveraineté du bout des lèvres, la plupart du temps.

  • Louise Michaud Répondre

    22 novembre 2016

    M. Lisée soutenait la mondialiste Hillary Clinton ?
    Elle qui s'apprêtait à recevoir des centaines de milliers de réfugiés, musulmans pour la plupart, selon les plans de la Société Ouverte de
    Georges Soros ? Et qui soutenait le projet de Barack Obama de limiter la liberté d'expression aux USA (contrôle de l'Internet) ?
    Elle qui allait s'engager dans un dangereux bras de fer avec la Russie ? Celle qui s'est réjouie de sa responsabilité dans l'assassinat de Khadafi, qui avait offert à son pays une liberté et une prospérité jamais égalées en Afrique ? Celle qui a accepté du financement de l'Arabie Saoudite et autres pays islamistes soupçonnés de favoriser et d'armer l'État Islamique ? ETC...
    Ce n'est plus un virage, c'est une volte-face ! Voici que M. Lisée, mondialiste-surprise loge à la même enseigne que MM. Trudeau, Couillard et Khadir sur les questions identitaires ...en plus des autres ! Alors même qu'il a joué cette carte lors de la course qui l'a porté à la direction.
    M. Lisée a été élu sur de fausses représentations et son élection devrait purement et simplement être annulée. Un cas de vice-caché !
    Qui voudrait d'un Québec supposément indépendant mais financé par les amis d'Hillary et dirigé par le mondialiste Lisée ?
    Pas moi.

  • Archives de Vigile Répondre

    22 novembre 2016

    Eh bien! Il semble que le vent qui pousse les médias alternatifs de par le monde s'apprête à souffler aussi sur Vigile. Voilà un article qui fait du bien à lire! Les médias de masse se sont complètement discrédités par leur couverture disgracieuse de la campagne présidentielle de Donald Trump. Ce sont eux les médias-factices, ici-même les Radio-Canada, La Presse et compagnie ne font pas exception, Mais la révélation n'est pas pour nous, il y a longtemps qu'on le savait ici au Québec.
    Si Vigile mets ses voiles au bon vent, attachez votre tuque avec de la broche, car le mouvement des médias alternatifs a présentement un vent fort dans les voiles. Il balaye le monde, USA et Russie en tête, Canada anglais aussi. Ce mouvement n'est pas composés de gens abrutis par un allaitement trop prolongé au sein de big-mama-médias-de-masse (tsk tsk), mais par des gens éveillés et écoeurés, qui ont eux un jugement critique pour décider par eux-même si leur média de choix est factice ou non. Ô outrage, disait CNN dans une autre tentative de garder captive son audience, lors du dernier scandale des courriels de Mme Clinton, vous devez prendre ce qui vous parvient de nous et ne pas chercher à voir par vous même, disaient-ils!
    Ces dino-médias rétrogrades ont été littéralement surclassés aux États-Unis par les médias alternatifs et leur audience, sevrée celle-là. Ces derniers jouissent d'une audience parfois 10 à 100 fois plus nombreuse! À ceux là, la victoire de Trump n'a pas surpris. «Trump ne sera jamais président»? Hé, médias-dinosaures, vous appelez ça de l'information? Site médiatique, radio internet, châine Youtube, Facebook, Twitter, voilà la forme que prennent les nouveaux vrai médias de masse. Elles sont à fibre populaire. Facebook et Twitter se sont d'ailleurs fait taper sur les doigts par leurs sinistres maîtres pour ne pas avoir assez combattu la dite information factice.
    Oups! Si ces outils ont été créés pour mieux nous épier, il semble que ça soit à deux sens finalement. Julian Assange, Edward Snowden, Drudge Reports, Infowars. Justice! Les médias de masses américains perdent des pans entiers de leur audience et sont présentement en mode panique, ils tirent partout.
    Pendant ce temps, vous l'aurez peut-être remarqués, ceux de France mènent une campagne sans merci pour ne pas y passer aussi, dans une tentative désespérée de garder captive leur audience avec encore plus de fausses nouvelles et de miam-miam pour grands bébés attardés. L'une de leurs dernières fresques visqueuse étant que Madame Le Pen serait derrière dans les sondages. En 2014 déjà, ils disait qu'«elle ne sera jamais présidente».
    J'aurais beaucoup à dire tellement j'ai été près du phénomène Trump dans les 2-3 dernières années. Les même stratagèmes ont été utilisés contre M. Trump que ceux-là même qui ont été utilisés impunément pendant le dernier référendum de 1995 et même après: sondages truqués, financements inéquitables et douteux, mensonges médiatisés, diabolisation (fasciste, raciste, ...). On reconnaît un arbre à ses fruits disait Jésus.
    Sauf que cette fois, ils se sont fait botter l'arrière train, et généreusement à part ça! Ils ne s'en remettent toujours pas. Certains de leurs fanas se font consoler avec des séances de pleurs et de coloriage... On doit leur préparer leur meneum-meneum pour éviter le pire, ils sont dépressifs. Il manquait un petit bout à leur code de pensées préfabriquées: SI Donald_Trump = ÉLU? On fait quoi là?
    Entre temps, ça m'a révélé l'identité réelle de ceux à qui les nationalistes au Québec se sont frottés dans les dernières décennies. C'est drôle, il n'y a pas si longtemps, nous étions des nazis "sectaires". Nous n'avions pas la bonne lecture des événements, n'est-ce pas ex-président Sarkozy, l'ami de la famille Desmarais? Je le rappele car il repointe son nez celui-là. Dites bienvenues aux nouveaux enfants du «sectarisme», M. Sarkozy: l'UK est les USA, ni plus ni moins! Ça va être étroit pour se faufiler cette fois.
    On dira ce qu'on voudra, l'influence des référendum québécois dans ce mouvement mondial est plus que palpable. Ça n'en crée des malaises dans le monde anglo-saxon, qui n'ose plus trop nous condamner ouvertement. On invite même la Californie à quitter les USA, si tel est leur souhait. «Meuh ça nous dérange même pas!» Ironie des ironies, c'est par la bande que la vague indépendantiste que nous avons initié va nous revenir. L'ONU avait raison de ne pas nous sous-estimer. Louis Cyr, c'est nous. Louis Cyr, c'est nous.
    Le Canada anglais pour sa part se gratte la tête: «serai-je le nouveau rempart du globalisme en accueillant derechef les opposants américains à la liberté, ou suivrai-je enfin la vague?» Certains, confus, se demandent même s'ils devraient déménager aux États-Unis. Dis-donc, je ne m'attendais pas à celle-là. Moi, je veux bien les garder, mais pas m'assimiler en mon propre pays, ni m’éteindre. On pourrait en parler cette fois, messieurs les anglais?
    La France pourrait bien renaitre aussi avec Le Pen. Quoi qu'en dise les «vrais» médias de France.
    Je ne vous mentirai pas, je suis pour ma part en évaluation de l'option souverainiste. Elle doit l'être, car j'ai vu et vécu des blocages critiques chez nous qui émanaient de l'intérieur, et non de l'extérieur. Problème. Et car je ne peux plus nier que nous avons un vaste héritage en ce pays, héritage qui a contribué aussi à nous y retenir, soyons honnêtes. Ça va bouger dans les prochaines années et on doit s'assurer d'avancer avec la vague du début du XXIe siècle, pas avec celle des années '70. Mais quel que soit l'avenue que nous prendrons, j'espère que ce sera en sachant ce que l'on veut cette-fois.
    Enterrons donc la hache de guerre quelques temps, pendant que tout ça ne va nulle part. Et ouvrons pour vrai les dialogues. La seule mauvaise idée est celle qui n'est jamais exprimée. Nous n'avions pas toujours raison, et les fédéralistes comme mon papa n'avaient pas toujours tors. Je ne milite pas pour un Canada uni, pas pour l'instant. Je ne sais pas. Mais comme citoyen du Québec, je veut militer pour un Québec uni, car les divisions nous ont laissé des cicatrices encore vives.

  • Archives de Vigile Répondre

    21 novembre 2016

    M. Lisée aurait surtout dû se garder une petite gêne avant de critiquer M. Trump avec qui il pourrait avoir à négocier des ententes Québec-USA un jour. Certainement qu'il aurait aimé voir une première femme devenir Présidente américaine tout comme le souhait de Madame Marois qui commentait les résultats de l'élection américaine le soir même mais il ne faut pas voter pour des personnes malhonnêtes comme Hillary Clinton juste pour voir arriver une femme au pouvoir à tout prix.