QUÉBEC | Le premier ministre François Legault juge que la Caisse de dépôt et placements du Québec a pris la bonne décision en suspendant une de ses dirigeantes en raison des liens allégués qu’entretiendrait son conjoint avec la mafia.
Notre Bureau d’enquête révélait mardi qu’une grande responsable du financement immobilier de la CDPQ entretient une liaison amoureuse et d’affaires avec un prêteur privé qui a été lié au clan mafieux Rizzuto. Martine Gaudreault, depuis février 2010 vice-présidente d’Otéra capitale, une filiale de la CDPQ, est en effet la conjointe d’Alain Cormier, qui a entretenu des liens avec le crime organisé.
À l’entrée de la période de questions, mardi, M. Legault a qualifié les révélations de notre Bureau d’enquêtes d’«inquiétantes».
Pour sa part, le ministre des Finances, Éric Girard, a laissé entendre que la Caisse aurait pu avoir manqué à ses responsabilités lors des vérifications menant à l’embauche de Mme Gaudreault.
«Normalement, [ces vérifications] devraient déjà être faites. Toute organisation, dans ses politiques de conformité, d’embauche, fait ces vérifications-là», a-t-il indiqué.
Le ministre a également dit vouloir attendre les conclusions de l’enquête menée par la CDPQ avant de poser d’éventuelles actions.
Des questions
Pour sa part, le chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Pierre Arcand, estime que la CDPQ a «des questions très importantes à se poser» quant aux vérifications menées avant l’embauche de ses dirigeants.
«Je pense qu’une enquête s’impose, une enquête à l’interne. Et je pense qu’il y a des questions très importantes qui doivent se poser, en effet, [sur les vérifications lors de l’embauche]», a indiqué M. Arcand, mardi, lors d’une mêlée de presse.
À la suite des révélations de notre Bureau d’enquête, la CDPQ a annoncé que Mme Gaudreault était suspendue de ses fonctions et qu’une enquête interne serait menée.