Les Québécois valent mieux que ça

Vigile

Stephen Harper croyait porter un ultime coup au mouvement indépendantiste québécois avec le budget Flaherty. Gilles Duceppe, en donnant son appui au budget, a réussi à transformer un exercice de propagande fédéraliste en victoire pour le camp souverainiste, et ce, à plusieurs égards.
Tout le monde s'étonnait de voir Duceppe appuyer le budget : quoi de plus normal pour un parti indépendantiste que d'accepter que le gouvernement fédéral nous retourne une partie de notre argent ? Prendre position en faveur du Québec dans tous les dossiers, n'est-ce pas là le leitmotiv du Boc ? Et maintenant que le gouvernement conservateur se maintient grâce au Bloc, qui peut encore douter de la pertinence de ce parti à Ottawa ?
Et comment ne pas considérer que c'est une victoire pour Boisclair et Duceppe alors qu'on tente (même sans succès) de régler un problème soulevé par le Bloc et le PQ, un problème nié par tous les autres partis, scène fédérale et provinciale confondue, il n'y a pas si longtemps?
Ensuite, reconnaissons comme la plupart des acteurs politiques (y compris Jean Charest mais à l'exception des conservateurs) que le budget Flaherty ne règle en rien le vice fondamental du déséquilibre fiscal : l'imprévisibilité des transferts. La problématique reste donc entière, malgré la générosité tout électoraliste des conservateurs. Cette générosité est en fait un aveu d'impuissance des conservateurs, impuissance à apporter des changements fondamentaux à la fédération qui satisferont le Québec.
Le budget Flaherty est aussi un désaveu de la position autonomiste. Que demandait M. Dumont en réponse au budget pour vraiment régler la question du déséquilibre fiscal ? La réouverture de la constitution. Ce matin, quand on voit que 3 provinces (Saskatchewan, Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve) se disent trahies et que deux autres (Colombie-Britannique et Nouveau-Brunswick) se disent déçues par le budget conservateur, on peut douter du succès d'une opération constitutionnelle quand on sait que Meech a échoué alors que tout le monde s'était mis d'accord. De toute façon, Flaherty clame à tous les vents que c'est réglé… Pourquoi rouvrir la constitution?
Un constat d'échec pour les fédéralistes et la promesse d'une voie sans issue pour les autonomistes : qui sort gagnant de l'exercice ?
Les Québécois demandaient à être un peuple, on les a affublés d'un concept de nation ethnique puisqu'on réfère aux Québécois plutôt qu'aux Quebeckers dans la version anglaise de la motion sur la nation québécoise. Ils voulaient se faire entendre sur les forums internationaux : on leur a donné une chaise haute à l'UNESCO. Ils voulaient assurer au gouvernement québécois les moyens pour que ce dernier puisse assumer ses responsabilités : on a préféré tenter de les acheter le temps d'une élection. Les Québécois valent mieux que ça.
La seule solution pour nous sortir de ce bourbier est la seule que nous n'ayons jamais tentée : l'indépendance du Québec. Le 26, votons pour le seul parti en mesure de nous donner notre pays : le Parti Québécois.
Alain Rivet

Québec, Qc


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