Des spéculateurs risquent de provoquer un conflit mondial

Les poupées russes

Chronique de Patrice-Hans Perrier

L’Empire américain et ses affidés mènent une guerre économique contre la Fédération de Russie en utilisant des proxies. Ainsi, la France et l’Allemagne ont été forcées de mettre un terme à leurs échanges économiques avec le pays de Poutine. Un important quotidien allemand, le Spiegel, a récemment souligné le fait que cette guerre économique était susceptible de faire perdre plus de 25 000 emplois à l’Allemagne à brève échéance. Par ailleurs, plusieurs chambres de commerce allemandes ont activé la sonnette d’alarme en affirmant qu’environ 25 % des entreprises allemandes brassant des affaires à l’étranger seront impactées par les mesures de rétorsion américaines.

La France n’est pas en reste, plongeant dans un marasme économique jamais vu depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, son président ne sachant plus que faire avec les deux navires Mistral qui devraient être livrés aux Russes d’ici peu. Mais, ce dossier ne représente que la pointe de l’iceberg, alors que l’embargo russe sur les produits de consommation et de luxe français risque de faire très mal durant le temps des fêtes.

L’effet boomerang des sanctions mises de l’avant par Washington

Les sanctions économiques orchestrées par Washington – il s’agit de mesures de rétorsion plus que de sanctions, la Fédération de Russie n’ayant pas été reconnue coupable de quoi que ce soit par des autorités compétentes – ont pour premier objectif le dessein d’affaiblir l’économie domestique russe, histoire de provoquer une « révolution colorée » qui permettrait de mettre en place un gouvernement fantoche. Mais, plusieurs analystes omettent d’ajouter qu’elles ont aussi pour deuxième objectif l’impératif de démolir les relations d’affaire entre la Russie et les pays membres de l’Union européenne. Ainsi, les États-Unis pourraient bien ne plus compter que sur un seul et unique compétiteur : la Chine.

Manifestement, la volonté de la Russie et de ses alliés des BRICS de transiger en utilisant le Rouble, le Yuan ou d’autres monnaies non-américaines lors des échanges de produits énergétiques aura déclenché l’ire des officines de la gouvernance mondiale. Sentant la soupe chaude, les think tanks ont décidé de mettre de la pression sur les cours du brut. On a vu le baril de pétrole passer de presque 100 dollars US à moins de 60 dollars US en l’espace d’une saison.

Faisant pression sur des exportateurs intermédiaires, à l’instar de l’Iran, l’Arabie Saoudite – troisième exportateur mondial d’hydrocarbures – maintient le cours de son brut en dessous de la barre des 60 dollars US. Cette dernière peut compter sur d’immenses réserves de devises pour être capable de supporter cette mesure de rétorsion qui n’a rien à voir avec l’offre et la demande sur les marchés. Chemin faisant, des pays tiers, tels que l’Iran, le Venezuela et, ne l’oublions pas, le Canada, seront très lourdement impactés à brève échéance par cet effort de sabotage économique. Le Premier ministre Harper vient d’annoncer de nouvelles mesures de rétorsion contre la Russie – un pays qui n’entretient aucun contentieux envers le Canada – qui consistent à restreindre l’exportation vers la Russie de technologies liées à l’exploration et l’extraction du pétrole en Arctique et en eau profonde. Cette mesure ressemble à une diversion, alors que c’est le Canada qui souffrira le plus de l’effondrement des cours du brut. En effet, la rente liée aux hydrocarbures représente 14 % du PIB russe, alors qu’elle compte pour 30 % du PIB canadien !

Heureusement, le Québec pourrait tirer avantage à cette situation, au cours de l’année 2015, puisque ses importations d’hydrocarbures représentent une part colossale de son déficit commercial. Plus que jamais, les intérêts du Québec sont diamétralement opposés à ceux de l’ouest canadien. Il serait heureux que nos experts (pour ce qu’il en reste) en géopolitique en tiennent compte et que la neutralité du Québec redevienne l’argument majeur d’une future doctrine en matière de relations internationales.

Les Russes jouent au jeu de GO

Fidèles à leur traditions en matière de résistance aux agressions étrangères, les Russes ont développé une approche qui s’apparent au jeu de GO. Contrairement à la stratégie anglo-américaine qui s’inspire des échecs, les géopoliticiens russes travaillent sur une réponse qui se déploie en deux temps : un repliement vers l’intérieur, laissant l’ennemi s’épuiser, suivi d’un effet boomerang qui décapitera les téméraires aventuriers. Les forces impériales de Napoléon, ainsi que celles du Troisième Reich, ont gouté à cette médecine qui a fait ses preuves.

La Russie de Poutine joue le même jeu face aux mesures de rétorsions économiques prescrites par l’OTAN. Serge Truffaut, journaliste qui sévit dans les pages du quotidien montréalais Le Devoir, nous a pondu une analyse pour le moins assassine le 17 décembre dernier. Clamant à tue-tête que la « maison Russie » devrait faire un dépôt de bilan à brève échéance, ce dernier s’en est pris à la nation russe toute entière. Manifestement incapable de comprendre la donne en termes d’économie mondiale, Serge Truffaut affirme qu’en haussant son taux directeur à 17 %, la banque centrale russe aura fait en sorte que « le taux d’escompte a été métamorphosé en taux usuraire en une seconde ».

Affirmer une telle énormité relève de la désinformation pure et simple. De facto, les autorités de la banque centrale russe ont utilisé un premier levier pour contenir l’attaque massive des spéculateurs de la City de Londres sur le Rouble. Rappelons, que cette mesure de dernier recours aura permis au Rouble de se réévaluer rapidement au grand dam des requins de la finance qui espérait faire un bon coup en provoquant cette dégringolade monétaire. Ainsi, les spéculateurs concernés – il sera possible, en temps et lieu, de retracer toutes ces opérations qui ont été menées manifestement au sein de la City de Londres – espéraient que les détenteurs de roubles se mettent à vendre massivement leurs actifs dans un moment de panique. Malheureusement pour eux, les consommateurs et les sociétés russes, ont eu la sagesse de faire confiance aux manœuvres de la banque centrale russe. La devise russe a repris du galon, momentanément, histoire d’empêcher d’économie domestique de se contracter indûment. Il va de soi que les autorités bancaires concernées savent pertinemment qu’il faudra réviser le taux directeur à la baisse dans le courant du mois de janvier 2015.

Changement de paradigme à l’horizon de 2015

Les spéculateurs qui espéraient revendre les précieux dollars échangés contre des Roubles dévalués vont perdre des sommes astronomiques. Par ailleurs, si de nouveaux spéculateurs tentaient à nouveaux de saborder la devise russe, en début d’année 2015, les autorités concernées pourraient ne plus avoir d’autre choix que d’introduire un contrôle des mouvements de capitaux, voire un contrôle des changes. On comprendra que l’Empire pourrait se retrouver avec des flots de monnaie de singe – fruit d’une politique de monétisation stérile – qu’il ne sera plus possible d’écouler. La monnaie américaine qui est injectée dans le système des échanges internationaux ne sert qu’à permettre aux principaux intéressés de contrôler la dette des pays vassaux. La donne changera du tout au tout à partir du moment où une part substantielle des pays émergents se mettra à transiger en utilisant d’autres monnaies d’échange.

En outre, il n’y a pas que l’Arabie Saoudite qui puisse compter sur des réserves monétaires, la monnaie russe est soutenue par d’énormes réserves de devises et d’OR, ce qui pourrait permettre, le cas échéant, à la banque centrale russe de racheter une pléiade de faillites commerciales et empêcher un collapsus économique. Contrairement au Canada, ou aux États-Unis, le ratio de la dette russe versus son PIB est pratiquement nul !

Certains stratèges malicieux affirment que la dette importe peu, puisque l’Empire américain peut imposer à loisir sa devise et ainsi s’accaparer d’importants marchés. Toutefois, la Russie vient d’abandonner le projet South Stream qui consistait à sécuriser ses livraisons de gaz vers l’Europe et a entrepris de négocier une ronde d’accords économiques sans précédent avec la Turquie et la Chine. Pour ne pas parler d’autres pays émergents.

Utilisant l’effet de levier de sa politique monétaire afin de contenir la contraction de son économie domestique, la Russie devrait réorganiser, à brève échéance, sa stratégie de développement commercial à l’étranger. Voilà pourquoi le président Poutine a récemment prévenu ses concitoyens qu’ils devront se serrer la ceinture pour les deux prochaines années à venir. Le temps d’effectuer ce virage paradigmatique à 360 degrés. Pendant ce temps, c’est l’économie européenne qui risque de s’effondrer, entrainant celle du Canada en raison des derniers accords économiques qui nous lient avec l’Union européenne.

Une dernière poupée russe à dévisser

La saga russe contient un élément central qui n’a pas été relevé par les médias dominants. En effet, Vladimir Poutine a déjà lancé un mandat d’arrêt international contre le spéculateur Georges Soros. L’oligarque ayant utilisé certains produits dérivés danois, ainsi qu’un bouquet de devises étrangères, pour lancer une attaque en règle sur la monnaie russe en 2012. Outrepassant les accords de Bâle – pourtant signés par tous les états membres de l’UE – Soros s’est appuyé sur l’aide d’un groupe de banques d’affaire du Luxembourg pour téléguider ces fameux produits dérivés toxiques vers sa cible de prédilection, la Maison Russie.

Le FMI et Interpol Europe auraient alors émis un « avis rouge » à l’encontre de Soros et de ses affidés. Il ne faudrait pas oublier que le fond spéculatif de Soros a déjà orchestré une attaque en règle contre la livre sterling en 1992. Georges Soros, féal de la Maison Rothschild, finira-t-il par être largué par ses maîtres ? Outre le bras spéculatif de la célèbre baronnie, certaines officines de propagande médiatique, ayant pignon sur rue à Paris et à Montréal, pourraient finir par perdre leurs sources de financement occulte.

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Patrice-Hans Perrier181 articles

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Patrice-Hans Perrier est un journaliste indépendant qui s’est penché sur les Affaires municipales et le développement urbain durant une bonne quinzaine d’années. De fil en aiguille, il a acquis une maîtrise fine de l’analyse critique et un style littéraire qui se bonifie avec le temps. Disciple des penseurs de la lucidité – à l’instar des Guy Debord ou Hannah Arendt – Perrier se passionne pour l’éthique et tout ce qui concerne la culture étudiée de manière non-réductionniste. Dénonçant le marxisme culturel et ses avatars, Patrice-Hans Perrier s’attaque à produire une critique qui ambitionne de stimuler la pensée critique de ses lecteurs. Passant du journalisme à l’analyse critique, l’auteur québécois fourbit ses armes avant de passer au genre littéraire. De nouvelles avenues s’ouvriront bientôt et, d’ici là, vous pouvez le retrouver sur son propre site : patricehansperrier.wordpress.com





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19 commentaires

  • Patrice-Hans Perrier Répondre

    31 janvier 2015

    Me revoici avec un lien vers un article qui confirme ce que j'avais anticipé il y a déjà un mois:
    http://lesakerfrancophone.net/sanctions-europeennes-le-retour-de-manivelle/
    Dommage que tellement de gens refusent de voir la réalité, la simple réalité, et tirent sur les porteurs de nouvelles.
    Mon propos était clair et sourcé: les mesures de rétorsions économiques menées contre la Russie ont généré un retour d'ascenseur qui pénalise l'économie des pays membres de la CE et, plus particulièrement, l'Allemagne.
    Mes pronostics étaient même passablement conservateurs au vu de ce que l'article mis en lien fait état.
    J'invite Richard Le Hir, responsable de la revue de presse à l'international, à relayer cette excellente mise au point.
    Finalement, je suis loin de me réjouir d'avoir eu amplement raison sur ce point, c'est tout simplement catastrophique pour nos amis européens.
    Pourquoi nos concitoyens laissent-ils une poignée de multinationales nous entrainer vers le gouffre ?
    ...

  • Patrice-Hans Perrier Répondre

    24 décembre 2014

    Me revoici, avant la Noël, pour soumettre à votre attention une dernière communication de l'économiste Jacques Sapir qui confirme la majeure partie de mon article:
    http://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/grece-pourquoi-l-eventuelle-arrivee-de-syriza-au-pouvoir-est-elle-une-menace-pour-l-europe-et-la-zone-euro-jacques-sapir-2312-377067.html
    une question demeure en suspens: l'Arabie Saoudite va-t-elle poursuivre sa manoeuvre sur les cours du brut ?
    on en doute.
    par ailleurs, à contrario de ce que mon ami «Young Leader » affirme, à hue et à dia, une cohorte de spéculateurs vont manger leurs bas et cette conspiration spéculative est bel et bien un échec.
    échec et mat pour les spéculateurs et les agents de la FED :-)

  • Gilles Verrier Répondre

    23 décembre 2014

    Monsieur Dutrisac : Un peu de recul.
    Les faiblesses économiques de la Russie sont bien réelles. Mais elles se comparent avantageusement avec les faiblesses d'autres économies. La Russie reconnaît depuis longtemps qu'elle doit développer son industrie légère, pourvoyeuse de biens de consommation courants. Mais elle ne compte pas le faire à tout prix parce que d'autres pays comme la Chine, l'Inde et plusieurs autres pays, qui sont pour elle de solides partenaires économiques, le font mieux qu'elle.
    En revanche, la Russie a des champs de compétence qui la placent en pointe dans le monde entier. L'ensemble du secteur énergétique (y compris l'énergie nucléaire et le charbon), les technologies spatiales au complet, l'industrie militaire au grand complet la distinguent. Il y a présentement trois pays dans le monde qui peuvent produire tout l'arsenal moderne d'une armée sur terre, sur mer, dans les airs et dans l'espace. Ces pays sont la Russie, les États-Unis et dans une moindre mesure la France, la Chine s'en rapproche. À ce tire, la position de la Russie dans le monde pour la fabrication et l'exportation de sous-marins, centrales nucléaires, avions, hélicoptères (domaine qu'elle domine largement), blindés, transports de troupes, missiles de courte, moyenne et longue portée à têtes multiples, tels que les Bulava, qui équipent maintenant les sous-marins de type Boreï, qu'on estime les plus avancés au monde en ce moment, font de la Russie une puissance qu'aucun pays ne peut attaquer de front, compte tenu de son dispositif nucléaire fonctionnel égal à celui des États-Unis, sans risquer de vitrifier le monde. La Russie est experte dans la réalisation de projets de grande envergure, dont les pipelines, les équipements aéronautiques, l'extraction pétrolière et gazière. Sur le plan agricole elle éprouve des problèmes mais elle dispose d'un potentiel considérable, les sanctions occidentales viennent de lui donner la motivation nécessaire pour le développer. La Russie semble avoir décidé de prendre à bras le corps l'accroissement de son auto-suffisance dans le domaine alimentaire et des biens de consommation, lorsque cela est souhaitable et rentable, sinon de diversifier ses sources d'approvisionnement auprès de pays fiables; la fiabilité étant ici le cas des pays qui comprennent que les différends politiques se règlent par des moyens diplomatiques dans le cadre du droit international et non par le recours à des mesures unilatérales de rétorsion économiques.
    Malgré les sanctions, la Russie aurait augmenté ses exportations aux États-Unis (moteurs de lanceurs spatiaux, uranium, etc.), l'Europe se trouvant ici à jouer le rôle du dindon de la farce : première victime des sanctions décrétées par Washington. Comme la Fédération de Russie est le plus grand pays du monde en territoire, elle est pourvue de tous les minéraux et ressources recherchées comme l'or et le diamant (en plus des minéraux industriels) et elle est désormais alliée solidement avec la première économie mondiale, la Chine, qui vient de confirmer qu'elle est derrière la Russie.
    Donc, avant de nous conduire dans les ténèbres nucléaires, les États-Unis doivent apprendre à respirer par le nez et retrouver la voie de la résolution des conflits par la voie diplomatique. Ils doivent apprendre à retrouver la voie d'une sage humilité, congédier les rustres et les brutes, comme Victoria Nuland (Fuck the EU !), John McCain, etc. et se doter de nouveau d'un corps diplomatique professionnel, capable d'engager un rapport soutenu avec des diplomates du calibre de Sergei Lavrov.
    Personne ne veut humilier les États-Unis. Le monde entier aime le peuple américain et souhaite échanger avec lui sur tous les plans. Ses dirigeants politiques devront toutefois baisser le niveau de leurs prétentions d'un cran. Le monde n'est plus au lendemain de la deuxième guerre mondiale, les É-U ne peuvent plus imposer leur volonté comme si ils étaient les maîtres du monde. Ils ne le sont pas. Si les psychopathes au pouvoir à Washington ne peuvent le comprendre, espérons qu'ils seront remplacés bien vite par des gens plus raisonnables. Même si rien ne s'annonce il faut espérer, et Noël qui arrive peut nous y aider.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 décembre 2014

    @Patrice-Hans Perrier
    Kudrin est-il aussi pro-atlantiste ?
    Il me semble que je souligne la nocivité du système financier..non...?
    Ce matin pour tenter de défendre le rouble le gouvernement a forcé les exportateurs a vendre leurs réserves en dollar..jusqu'a quand ? et le gouvernement a été obligé de se porter au secours de la première banque en difficulté (600 millions de $..).
    Désolé mais le Russes n'exportent rien ou pas grand chose, les devises proviennent surtout des marchés énergétiques ( + de 70 % ), ce qui explique la déroute actuelle.
    Voir ici;
    http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMImportExportPays?codePays=RUS
    Pétrole et produits miniers ( 74 %).
    Produits manufacturés, des armes en fait ( 20 % ).
    Agriculture ( 6 % ).
    On peu AUSSI remarquer que 82 % des importations russes sont des produits manufacturés..ce qui indique bien la faiblesse de ce secteur en Russie, mais ce n'est pas nouveau, Eltsine n'avait rien fait de différent.
    Etant récemment a St-Petersburg j'ai été frappé par le fait que tout mais vraiment tout est importé, alimentation, meubles, télévisions, produits de distractions, voitures de haut de gamme, disques, vetements, optique...on peut avoir l'impression d'être dans une ville de l'Europe de l'Ouest
    Si vos amis allemands sont réels je pense qu'ils doivent-être désolés, je peux comprendre, comme les exportateurs francais, italiens, polonais, etc..
    L'université de Sherbroke est-elle aussi un comploteur atlantiste ?

  • Lise Pelletier Répondre

    23 décembre 2014

    Monsieur Perrier,
    Voici un lien du "Le Devoir" concernant les nouvelles mesures qui seront mises en place par l'Ours pour contrecarrer les sanctions des atlantistes.
    http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/427437/s-inspirer-de-la-finance-islamique

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    23 décembre 2014

    albert dutrissac
    «Il faut rappeler que les banques russes et les compagnie pétrolières ont des dettes considérables de l’ordre de 200 milliards de $ qui viennent a échéance en 2015 et elles ne peuvent plus accéder aux crédits internationaux.»
    Des peanuts.
    Si vous avez pris connaissance du document que j'ai posté sur le lien organique entre la Russie et la Chine, vous devez comprendre que leur sort est lié face à l'empire qui les vise tous les deux : full dominance spectrum.
    La Chine a près de 4000 milliards de réserves, dont une bonne partie en $ US dont elle veut se départir. Et qui va lui servir de levier pour créer le marché eurasiatique (3,5 milliards d'habitants dans le interland : Makinder). Cela en collaboration avec la Russie. Ce qui signifie à moyen terme un basculement du monde. C'est déjà commencé :
    la nouvelle route de la soie chinoise :
    Bienvenue au nouveau train tchou-tchou trans-Eurasie. Avec plus de 13 000 km, il parcourera régulièrement le plus long itinéraire de train de marchandises dans le monde, 40 % plus long que la légendaire ligne du Transsibérien. Sa cargaison traversera la Chine d’est en ouest, puis le Kazakhstan, la Russie, le Bélarus, la Pologne, l’Allemagne, la France, et enfin l’Espagne.
    http://www.vineyardsaker.fr/2014/12/23/loeil-itinerant-vers-louest-jeune-han/
    La dette de la Russie 10 % du PIB, celles des pétrolières russes, couvertes par des swaps avec le Yuan chinois. Si la Russie fait défaut se sera pour des raisons stratégiques, pour faire tomber le château de carte des institutions-dollar.
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    22 décembre 2014

    @Patrice-Hans Perrier
    Vous devriez lire les commentaires de Alexei Kudrin l'ex ministre des finances de la Russie sur le Huffingtonpost (en anglais). En résumé..
    Les dettes russes sont maintenant considérés comme "junk" (obligations poubelles).
    Il a déclaré que la Russie est prise de plein fouet par une fuite des capitaux, un manque total de réformes économiques (les oligarches s'enrichissent sous Poutine comme sous Elstine, ce ne sont pas les mêmes), une dépendance totale des revenus pétroliers et gaziers..
    Il faut rappeler que les banques russes et les compagnie pétrolières ont des dettes considérables de l'ordre de 200 milliards de $ qui viennent a échéance en 2015 et elles ne peuvent plus accéder aux crédits internationaux.
    Pour les banques le Kremlin viendra a la rescousse mais pour les autres..la Russie brulera t-elle ses réserves de devises ?
    Kudrin dit que 25 a 30 % de la chute du rouble doit être attribuée aux sanctions, le reste a la baisse du prix du baril soit 10 % de plus..on voit la les dégâts des sanctions.
    Le Kremlin vient de décider l'imposition d'une taxe pour freiner l'exportation des céréales, très bon marché, a cause de l'effondrement du rouble..
    Un article intéressant qui ne semble pas vraiment confirmer vos hypothèses, il suffit de se rappeler ce que disait Gorbatchev il y quelques mois...La chute de l'URSS en 1990 a été provoquée par la crise financière.
    http://www.huffingtonpost.com/2014/12/22/russia-economic-crisis_n_6365816.html?utm_hp_ref=canada&ir=Canada&utm_hp_ref=canada

  • Patrice-Hans Perrier Répondre

    22 décembre 2014

    Cher Monsieur « Young Leader » Dutrisac,
    vous êtes comme un télé-évangéliste qui sème de la pensée magique.
    en quoi je « mêle tout », auriez-vous la gentillesse de nous expliquer ?
    mon article est une synthèse, simple à lire et pas du tout confuse.
    j'ai terminé mon papier avec une hypothèse un peu plus floue vers la fin ...
    pour dire vrai: c'est la FED qui impose la devise US et c'est la branche spéculative de la célèbre baronnie qui orchestre les opérations de sabordement des devises étrangères pour le compte de la FED.
    retournez voir le film de Terry Gilliam: BRAZIL. Ce film réalisé en 1985 est l'oeuvre d'un insider possédant plusieurs clefs de lecture. La scène des pirates de la finance qui attaquent les petites économies de toutes natures est éloquente ...
    il y a un parallèle entre les corsaires au service de sa Majesté la Reine d'Angleterre, la Société des Indes et les spéculateurs à la Soros et la FED du début du XXIème siècle.
    ouvrez vos yeux, c'est simple comme bonjour.
    pourquoi êtes-vous captif de cette DOXA qui conditionne l'esprit ?
    les Américains imposent leur devise à la force des armes, mais il y a une limite à cette méthode.
    ils ont beau posséder 8 à 10 fois plus d'équipements militaires que les autres, ils n'arrivent plus à déployer leurs effectifs aux quatre coins du globe. Voilà pourquoi ils utilisent des PROXY comme certains effectifs terroristes, certains spéculateurs boursiers et certains gouvernements fantoches qui accepteront de fausser les règles du marché, le temps d'un TAKE OVER.
    tout cela est clair et limpide et ma façon d'expliciter les choses est éprouvée, je crois.
    j'ai démontré, de A à Z, que les mesures de rétorsion du bloc ATLANTISTE sont contreproductives et que l'effet boomerang est en train de détruire ce qui reste de nos économies boiteuses.
    la Russie a relevé, temporairement, le cours du Rouble et travaille d'arrache-pied pour éviter une débandade sur ses propres marchés domestiques.
    la banque centrale russe injecte, au moment où l'on se parle, des centaines de millions d'équivalents en dollars pour renflouer certaines banques privés et d'autres entreprises qui sont en faillite au moment de vous répondre.
    vous êtes malicieux et manifestement de très mauvaise foi lorsque vous affirmez que Poutine laisse une Russie en lambeaux, ce qui est un mensonge éhonté.
    Poutine a relevé l'économie domestique, il a rebâti l'armée et les services sociaux, il a repris le contrôle sur les liquidités, les fournisseurs de pétrole et de gaz, mais aussi d'autres secteurs critiques.
    vous prenez les gens pour des cons lorsque vous affirmez que la Russie n'exporte que des hydrocarbures et des armes. C'est faux, c'est un mensonge gros comme le bras !
    la Russie exporte des composantes mécaniques vers l'Allemagne qui fabrique les meilleures machines outils au monde.
    présentement, Mme Merkel, par son entêtement et sa servilité envers le bloc atlantiste, est en train d'entraîner son pays vers l'abime.
    plusieurs de mes amis allemands s'arrachent les cheveux en ce moment.
    je parlais de 25 000 emplois en voie d'être perdus en Allemagne, mais de récentes informations stipulent ce qui suit:
    "D'ici la fin de l'année, les exportations vers la Russie pourraient chuter de 20% à 25%. Cela affecterait près de 50.000 emplois en Allemagne", a déclaré le président de l'OADW, Eckhard Cordes.
    Vous me faites perdre du précieux temps, je suis obligé de me répéter, puisque personne d'autre ne prend la peine d'intervenir dans ce débat.
    les fonds SPÉCULATIFS (probablement sous la houlette de Soros et cie) sont en train de compléter le travail de sape des mesures de rétorsions menées par l'UE depuis cet été (et je ne fais pas du copier-coller d'une dépêche de la PRAVDA cher Monsieur Cloutier en affirmant cela).
    la Russie possède le ratio dette/PIB le plus bas des pays dits occidentaux, ce qui n'est pas seulement le fruit des bénéfices de la rente des hydrocarbures cher « Youg Leader ».
    Poutine a donné du lest à certains oligarques pour stimuler la création d'entreprises, pour ne pas tomber dans le dirigisme et pour faire plaisir aux marchés occidentaux. Puis, il a sonné la fin de la récréation en nationalisant certains secteurs, en rapatriant certains fonds et en jetant en prison certaines crapules.
    le gouvernement qui entoure Poutine - il ne s'agit pas d'une dictature en passant pour les inféodés à la DOXA atlantiste - n'est pas corrompu et fait tout son possible pour diversifier l'économie, multiplier les points de contacts avec l'Europe et ... les BRICS.
    l'annexion de la Crimée n'est qu'un prétexte, le coup d'envoi d'une stratégie qui fera passer le CONTAINMENT au déclenchement d'une guerre en bonne et due forme.
    ce que vous êtes incapable de comprendre, à cause de votre conditionnement pro-atlantiste, c'est que la Turquie va rompre avec les Frères musulmans, prendre ses distance de l'OTAN, pousser dans les cordes l'Arabie Saoudite et renouer avec l'IRAN.
    Poutine est un stratège de premier ordre, pas une brute en passant.
    l'analyse de Sapir stipule que la Russie n'aura d'autre choix que de mettre en branle, dès le début janvier, un contrôle des mouvements de capitaux, voire un contrôle des changes. Ça veut dire que les acteurs russes ne pourront plus jouer sur les liquidités et que les autorités russes vont aussi, du même coup, en profiter pour se départir de leurs devises US pour racheter du Rouble.
    les Chinois attendent le moment propice pour faire de même avec les bonds du trésor américain. Et, ce moment est proche.
    alors, j'en ai trop dit et je ne perdrai plus mon temps avec vous désormais. Mon propos est cohérent, clair et sourcé.
    pas le vôtre.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    22 décembre 2014

    Peu importe les difficultés pour la Russie, le contexte et la situation force un rapprochement «organique» entre la Russie et la Chine. Les deux conscients que cette union est une nécessité pour faire face au défi existentiel que leur pose l'empire.
    Donc la Chine va appuyer la Russie.
    Voici la présentation d'une analyse détaillée de ce que cette alliance présente comme perspective :
    Vineyard of the Saker White Paper: the China-Russia Double Helix
    http://vineyardsaker.blogspot.ca/2014/12/vineyard-of-saker-white-paper-china.html
    .....
    Le document en question :
    « Thus, there was organic necessity for the evolutionary change in the relationship of China and Russia »
    « Metaphor or not, the Double Helix is real. It serves as the new DNA structure but
    does not change the external policies or internal societies of either nation. It
    merely is the new organism architecture against which the Hegemon (empire) will fail.Now the two sovereign nations will be presenting themselves as one double helix.This ‘one’ is not a merger, not an alliance, not even a commonality of interests.Those are represented through SCO, APEC, etc. This ‘one’ is force multiplication and projection of power within a fourth dimension of geopolitics. »
    « (China) They have kept a central bank separated from IMF and from the Federal Reserve and western central bank systems. They have kept state management control of all strategic industrie »
    (Ce qui permet de remettre en cause le statut du dollar comme monnaie de réserve) :
    The yuan passes all parameters, but this will assist China and Russia to remove the dominance of the dollar, and the decision is not yet permitted by Washington, who controls the IMF. The China-Russia plan for international reserved currency is to propose a bundle of currencies, not one, as the dollar serves today. If the IMF does not act favorably, there may be turmoil coming to that system. China has many allies for such a move.
    http://www.mediafire.com/view/230mjahjw68y2h5/China-Russia+Double+Helix.docx
    C'est donc sur cet enjeu du statut du dollar US que va se jouer le sort du monde.
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    22 décembre 2014

    @Patrice-Hans Perrier
    Vous mélangez tout..
    Que vient faire l'euro ici..?..Je connais Jacques Sapir.
    Il ne s'agit pas de dire que les USA sont les vainqueurs, ce que je n'ai pas dit..cependant les sociétés russes choisies comme cibles, tout le secteur de l'énergie, les banques qui gravitent autour, sont maintenant incapables de s'alimenter en capitaux sur les marchés internationaux. Rosnet par exemple, mais ce n'est pas la seule ne peut plus compter que sur les réserves de la Banque centrale russe, n'a plus aucun accès aux technologies détenues par BP ou Exxon ou d'autres, indispensables pour la Sibérie Orientale.
    Ce n'est pas par hasard que ses bénéfices se sont effondrés de 90 %.
    Le système financier américain, que l'on apprécie ou pas vient de montrer une fois de plus son immense capacité de nuisance, sa puissance toujours très redoutable..pour une autre monnaie internationale de réserve et pour le remplacement du $ US, demain n'est pas la veille...le discours sur les BRICS reste un discours.
    Le PM turc est comme les chinois, il sait que la Russie a besoin d'autres débouchés, il veut bien du gaz russe mais a son prix et en fait Ankara est beaucoup plus intéressé par le projet TANAP pour recevoir le gaz naturel de l'Azerbaïdjan vers le marché européen en contournant la Russie..rien n'est facile pour Gazprom, la guerre en Syrie ayant mis au rancart tous les projets conjoints de Gazprom avec l'Iran.

  • Gilles Verrier Répondre

    22 décembre 2014

    SVP prendre cette deuxième version avec plusieurs coquilles en moins - merci
    L’auteur voulait sans doute écrire yuan et non yen, et les pertes d’emploi en Allemagne seulement me semblent sous-estimées d’au moins dix fois. Quant au journaliste Truffault, a-t-il le choix de faire autre chose que de reprendre la narration commune à la presse système ?
    Le recours aux sanctions par Washington ignore le droit international et témoigne encore du refus des États-Unis d’avoir des relations d’égal à égal avec la Russie, dans ce cas, mais en fait avec tous les pays. Maniaque du contrôle à l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières, la deuxième économie du monde ne surprend plus personne par ses poussées interventionistes.
    S’appuyant sur ses certitudes comme sur sa prétendue supériorité morale universelle, les États-Unis agissent comme s’ils écrivaient à eux seuls un nouveau droit international à mesure qu’ils sapent la portée de l’ancien. Un comportement irresponsable, générateur de chaos et plein de contradictions. Pendant que l’Allemagne se voit contrainte de priver ses 6000 sociétés commerciales implantées en Russie d’une atmosphère d'affaires détendue, au risque de se priver d’emplois et de sacrifier une part de son PIB, les États-Unis continuent discrètement de faire du commerce avec la Russie quand ça les arrange. RIA-Novosti vient de rapporter que les É-U viennent de signer un contrat d’un milliard de dollars pour l’achat de moteurs de fusée RD 181 (de fabrication russe), car ils n’ont pas de substitut pour ce produit de haute technologie.
    Pendant que les États-Unis se projettent dans le monde comme une police de plus en plus indésirable et imprévisible, la Russie multiplie les accords commerciaux d’envergure avec tous les pays ouverts à la liberté du commerce. Comme la Russie est un pays prévisible et qu’elle est connue pour respecter ses engagements, elle ne manque pas de partenaires, et à cet égard la récolte de nouveaux contrats internationaux en 2014 lui a été particulièrement fructueuse.
    Les États-Unis nourrissent le ressentiment et l’hostilité à l’endroit de la Russie et ils mettent dans la balance toute leur influence médiatique pour la discréditer. Je prends pour exemple le traitement particulièrement odieux de la récente émission Enquête (Radio-Canada) à l’endroit de Poutine, somme toute une réédition de mauvaise propagande stalinienne, si je peux forcer l’analogie, en ce sens que tous les témoignages avaient été choisis pour accréditer la thèse annoncée en début d’émission. Reportage arrangé de A à Z.
    La Russie qui a repoussé les armées de Napoléon et qui a fourni 75% de l’effort de guerre contre l’Allemagne hitlérienne est un pays jaloux de son indépendance. On peut ne pas être d’accord avec tout, plusieurs n’aiment pas son conservatisme social, mais cela représente le sentiment général chez eux et ils ont droit. C’est légitime.
    La volonté des pays d’affirmer leur indépendance et d’être traité avec respect est grande et la Russie occupe parmi eux un rôle de premier plan. Il y a là un exemple de résistance à l’intimidation qui je trouve encourageant pour l’indépendance du Québec.

  • Archives de Vigile Répondre

    22 décembre 2014

    @Gaston Carmichael.
    C'est une lettre d'intention.
    Au-dela de l'effet d'annonce, les Chinois veulent un prix plus bas, ils ont refusé de verser une avance de 25 milliards de $, pas question de crééer un précédent, veulent que les gisements soient ceux de la Sibérie orientale, un problème pour les Russes qui ne possèdent pas la technologie nécessaire (embargo), et surtout l'infrastructure nécessaire n'est pas en place.
    Les Russes ne fermeront pas le robinet...ils ne peuvent se passer des devises, surtout maintenant, et Poutine a besoin d'un accord en Ukraine. Ses dernières déclarations sont explicites et il ne donne plus aucun encouragement aux forces pro-russes de l'est de l'Ukraine, la Crimée c'est autre chose...
    La Russie exporte 2 choses. De l'énergie sous diverses formes (charbon, gaz, pétrole) ce qui représente 70 % des devises étrangères qui rentrent en Russie et des armes ce qui représente 30 % des autres devises.
    L'industrie manufacturière en dehors du secteur militaire est inexistante malgré les déclaration du Kremlin depuis plus de 20 années à ce sujet, pas de produits manufacturés à l'exportation.
    La Russie comme l'Arabie Saoudite est avant tout un producteur pétrolier et gazier avec tous les risques que comporte cette situation.

  • Patrice-Hans Perrier Répondre

    22 décembre 2014

    Chère Monsieur Dutrissac,
    vous vous exprimez comme un « Young Leader », allez lire l'analyse de Jacques Sapir:
    http://www.lefigaro.fr/vox/economie/2014/12/18/31007-20141218ARTFIG00132-chute-du-rouble-l-operation-sauvetage-de-poutine-decryptee-par-jacques-sapir.php
    je suis intervenu, non pas pour défendre les politiques de Monsieur Poutine, mais pour apporter un autre son de cloche dans un contexte où les médias mainstream nous mentent à plein nez.
    la Russie vient de jeter les bases d'une alliance avec la Turquie qui fera en sorte de déstabiliser les stratagèmes de l'OTAN et, oui, l'Europe souffrira atrocement de l'abandon du projet South Stream.
    l'EURO n'est plus valide, c'est une monnaie sur le bord de l'éclatement et même l'Allemagne ne pourra plus tenir le coup.
    par ailleurs, les ententes paraphées entre la Russie et la Chine se rapproche du trilliard de dollars, du jamais vu !
    affirmer comme vous le faites que le PM de la Turquie veut du gaz russe « à son prix » est une ritournelle sans queue ni tête. Erdogan n'a plus de marge de manoeuvre, il doit trouver de nouveaux débouchés pour son économie.
    la faillite de l'économie de la zone européenne touche particulièrement la Turquie et les pays exportateurs de denrées alimentaires du pourtour méditerranéen.
    lorsque vous affirmez que les Américains ont gagné la partie, vous ne savez pas ce que vous dites.
    de facto, les autorités de la banque centrale russe introduiront un contrôle des mouvements de capitaux, voire un contrôle des changes.
    la monnaie en peau de banane de Oncle Sam ne trouvera plus preneur, voilà pourquoi la marmite va exploser !
    finalement, il est possible que la Turquie fasse la nique à l'Arabie Saoudite, qui n'est qu'un sous-contractant pour l'Empire et ... finisse par sortir de l'emprise des FRÈRES MUSULMANS.
    c'est à ce moment-là que les bases d'une économie 2.0 vont être jetés et je suis certain que les maîtres de la monétisation à outrance vont jeter leur jeu d'échec par terre d'un coup de poing et sortir leurs gros cannons.
    je suis loin de m'en réjouir, je prône une neutralité absolue pour le Québec, ni pour, ni contre la Russie, tout simplement un peu de Realpolitik.
    est-ce trop demander ?
    P.s.: Monsieur Cloutier, je n'ai jamais lu la Pravda de ma vie et ... je ne suis pas un ancien communiste reconverti à la sauce conspirationniste, rassurez-vous ;-)

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    22 décembre 2014

    À l'automne 2008, le système financier a frôlé l'effondrement. Début 2009, la réunion d'urgence du G 7 mène à la conclusion qu'il faut élargir au G 20 pour trouver des solutions à cette crise systémique mondiale.
    Lors de cette réunion les pays émergents demandent à ce que l'on revois les statuts des institutions (FMI, BM etc) pour leurs faire plus de places (sièges et votes) aux pays émergent (Chine Russie Brésil) afin de refléter la nouvelle réalité de leurs poids dans l'économie mondiale. Les États Unis se braque, pas question de remettre en cause leur domination complète des institutions, surtout que cela remettrait en cause le statut du dollar US comme monnaie de réserve, Ce statut du dollar n'a pas été évoqué nommément mais il s'agissait bien du différent qui va déterminer la suite de l'histoire :
    G-20
    Pour comprendre l’enjeu géopolitique
    Jean-Claude Pomerleau
    Tribune libre de Vigile
    jeudi 2 avril 2009
    http://www.vigile.net/Pour-comprendre-l-enjeu
    Or le statut du dollar comme monnaie de réserve et la matrice des institutions que ce statut structure (95 % des banques centrales sont assujettie à la FED) en fait l'instrument de domination numéro un de l'Empire. C'est à partir de ce statut qui lui permet d'émettre autant de dollars qu'elle souhaite pour financer sont hégémonie, que l'Empire tient. Tans va le dollar tant va l'Empire.
    Suite à ce G 20 historique de 2009, il était clair que les États Unis n'allait pas lâcher le morceau.
    Il s'en suit que ce blocage allait mener à la création du BRIC ( Brésil, Russie, Inde, Chine, auxquels s'est ajouter l'Afrique du Sud). L'objectif étant d'échapper à l'hégémonie américaine en défendant leurs souveraineté). Les moyens : mettre en place un système financier parallèle au dollars. L'ultime casus belli !
    La Russie étant l'État qui a assumé clairement le rapport de force que ce passage d'un monde unipolaire à multipolaire supposait , pas étonnant qu'il soit ciblé par l'Empire du chaos qui joue son va tout dans l'aventure. Les banksters derrières le dollars us vont ils pousser le jeu de leurs pions néocons, jusqu'à la troisième guerre mondiale, ce n'est pas exclu. Poutine à t Il les moyens de contrer les visées de l'Empire du chaos :
    http://www.vineyardsaker.fr/2014/12/21/loeil-itinerant-ce-que-poutine-ne-nous-dit-pas/#more-9574
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    22 décembre 2014

    19% du gaz consommé en UE provient de Russie. les pays les plus dépendants sont avant tout les Pays baltes (100%), la Bulgarie (100%), la Pologne (90%), la République tchèque (88%), etc.
    L'Allemagne en est aussi dépendante à 50%. La France à 15%. Il faut savoir que ce gaz est livré grâce à un gazoduc qui traverse l'Ukraine. Évidemment, l'Ukraine s'approvisionne également à même ce gazoduc.
    Si la Russie décide de répliquer en fermant le robinet de ce gazoduc, il faudra voir qui réussira à retenir sa respiration avant de céder. Il ne faudrait pas trop pousser l'ours russe dans les câbles.

  • Archives de Vigile Répondre

    22 décembre 2014

    @M Dutrissac,
    À vos réfutations, on pourrait ajouter le fait que l'accord commercial entre le Canada et l'UE n'est pas encore conclu. Loin s'en faut.
    Vous écrivez: «Les accords avec la Chine ne sont pas officialisés, la Chine cherche a obtenir du pétrole et du gaz le moins cher possible,»
    Pourtant, les média comme Radio-Canada et Le Monde ont écrit:
    «Après une décennie de négociations, la Chine et la Russie ont conclu, mercredi 21 mai, un méga-contrat d'approvisionnement en gaz. L'accord a été signé par CNPC, le géant pétrolier chinois, avec le russe Gazprom, en présence de Vladimir Poutine et de son homologue chinois, Xi Jinping.
    Montant de l'opération pour la Russie, qui fournira le gaz : 400 milliards de dollars (291 milliards d'euros). Sa durée : trente ans.»

    Cela me semble solide. Pourquoi prétendez-vous le contraire?

  • Pierre Cloutier Répondre

    21 décembre 2014

    Où avez-vous copié cet article? On dirait une mauvaise traduction de l'ancienne Pravda.

  • Archives de Vigile Répondre

    21 décembre 2014

    Les différences entre la Russie de Poutine et ses adversaires : la première réfléchit avant d’agir ou de réagir et respecte toujours le principe de réalité et le bien commun. Depuis longtemps, les USA et leurs valets ont cessé de réfléchir et de penser au bien commun, certains qu’ils sont dans la voie gagnante parce qu’ils sont bénis des dieux («manifest destiny»). Ils ont foutu la merde et semé la mort partout depuis la fin du 19e siècle.
    Et dire que même le Devoir se croit obligé d’être atlantiste! Voilà des années que Truffaut répète les mantras états-uniennes et s’aligne sur les mensonges et déformations de l’AFP, dont il n’est que la pâle copie. Il arrive même que son directeur reprenne les mêmes mensonges que la propagande de l’Empire, notamment lorsqu’il s’est mêlé de parler de Bachar El Assad voilà quelques semaines.

  • Archives de Vigile Répondre

    21 décembre 2014

    Ce serait trop long de vous répondre pour réfuter vos hypothèses.
    En bref..
    A Moscou et ailleurs des commercants affichent maintenant les prix en dollars et l'inflation interne est évaluée maintenant a 12 %.
    La Russie a besoin, absolument, d'un baril a 100 $, l'Iran a 160 $, le Venezuella a 110 $, l'Algérie a 120 $...pour payer leurs besoins sociaux.
    L'Arabie Saoudite, maitresse du jeu a annoncé aujourd'hui qu'elle ne baisserait pas sa production , aux autres de la faire, je serais curieux de voir la dégringolade du rouble demain...sans parler du prix du baril.
    Les accords avec la Chine ne sont pas officialisés, la Chine cherche a obtenir du pétrole et du gaz le moins cher possible, il n'y a aucune solidarité, et la machine financière américaine et la City viennent de prouver une fois de plus leur terrible efficacité.
    Ni le Brésil, ni la Chine, ni l'Inde ne prendront des paiements en roubles et la création d'une devise de référence alternative s'éloigne, tant et aussi longtemps que cette situation perdure.
    Pour le projet South Stream, la encore les Americains ont manoeuvré de main de maître, le refus de la Bulgarie, Recep Tayyip Erdoğan, le PM de la Turquie veut bien du gaz russe mais a son prix..
    La Russie a des réserves financières considérables (près de 500 milliards de $) mais en 2014, elle a perdu 90 milliards de $ de réserves, le relèvement a 17 % du taux d'intéret n'a servi a rien, et les gens qui pariaient sur la baisse du rouble la semaine dernière, grace a des swaps ont gagnés beaucoup d'argent..
    Poutine ne renoncera pas a la Crimée, il ne peut se le permettre, politique intérieure, mais il a besoin d'un accord sur l'Ukraine et d'une levée des sanctions américaines ( plus de 40 milliards de $ de pertes l'année dernière).