Les nouveaux bandits de grand chemin du XXI siècle dans ces paradis!

Tribune libre

Selon l’Agence France-Presse, l’économiste Zucman a fait une estimation à hauteur de 8 % de la richesse mondiale qui serait détenue dans des pays à taux de complaisance et fiscalité opaque.

Ce français de la London School of Economics affirme dans une récente étude parue dans le Journal of Economics Perspectives que les États-Unis auraient perdu 190 milliards en recettes fiscales par année sur les 1 200 milliards dans ces paradis.

Si on fait un parallèle avec la situation au Québec, avec une richesse estimée à 357 milliards en 2012, et une évasion de celle-ci dans des paradis fiscaux à hauteur de 28,56 milliards, il en ressort que les pertes fiscales seraient autour de 4,4 milliards.

Pourquoi ne pas frapper là où ça compte!

Malheureusement, et c’est un fait, le budget déposé par le gouvernement Couillard ne comprend aucune analyse et aucune estimation des sommes à recouvrer si ce n’est qu’à la section G du budget 2014-2015 (p. G22) il dépensera 10 millions pour lutter contre le travail au noir et aussi traquera la fraude à l’aide sociale. Puis, il complète sans précision, qu’il accélère les traitements judiciaires des dossiers pénaux de nature financière. Mais rien comme budget pour contrer, punir ou traquer ces riches de ce monde qui sont les nouveaux bandits de grand chemin du XXI siècle.

À 4,4 milliards de pertes de revenus fiscaux, c’est l’effort presque complet de tout un peuple qui en fait les frais. De tout temps, faire la chasse aux plus démunis est la marque des faiblards et devrait être la dernière alternative.

Manifester de la nonchalance et de la complaisance envers les paradis fiscaux induit la complicité coupable. Le gouvernement de Couillard ne peut se démettre autant et impunément de ses responsabilités en équité fiscale sans conséquence sur la paix sociale. Nier que cela existe, est un pas, une prétention dirais-je. Que cela existe peut-être mais n'ait pas d'impact est le second pas de prétention. Mais de ne pas faire d'étude sérieuse nous fait reculer de cent pas et de cent lieues dans la recherche de la répartition de la prospérité.

À l'autre spectre de l'économie, il induit un signal de déstabilisation en modifiant tout croche et en développant, en grand insignifiant, contre tout avis de l’ensemble des économistes qu«’il faut faire simple en politique de garderie», une politique d’application complexe, risquée et qui demandera des frais d’administration qui mineront les économies souhaitées par ce gouvernement.

Frapper le monde ordinaire comme le fait ce gouvernement aura un effet boomerang des plus catastrophiques pour l’avenir de notre société. Il induit un signal de désinvestissement alors que la croissance n’est pas suffisamment forte pour permettre l’élan de sortie de cette mollesse de l’économie. Ce qui risque de la ralentir davantage au lieu d’en être momentanément un moteur de suppléance économique.

Mais ceux qui pourraient aider cette économie, ces particuliers à la richesse immense en cache, ce qui est économiquement le mal du siècle, ce cancer qui ronge les économies, préfèrent picorer dans ces paradis, frauder sans être ennuyés et se la couler douce.


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2 commentaires

  • François A. Lachapelle Répondre

    29 novembre 2014

    Tiens, une belle association à faire: associer les paradis fiscaux au travail au noir avec des revenus libres d'impôts.
    Le gouvernement Couillard dans son dernier budget écrit: "... il dépensera 10 millions pour lutter contre le travail au noir et aussi traquera la fraude à l’aide sociale. "
    Revenons au dossier fiscal de notre PM Philippe Couillard qui a travaillé en Arabie saoudite de 1992 à l'automne 1996 accumulant quelques millions, disons au moins un million par année, complètement libres d'impôts. Il n'est pas impossible que ses revenus étaient "net-net", sans impôts et toutes dépenses payées par la famille royale des Saoude, voir reportage de la revue Actualité de 2003.
    À cette époque, le neuro-chirurgien Philippe Couillard, au sommet de son art, vivait en Arabie saoudite à titre de "canadien non résident" i.e. ayant un passeport du CND mais étant exempt d'impôts au Canada et au Québec, ayant liquidé tous ses avoirs avec ceux de sa femme au départ en 1992.
    Radio-Canada nous a appris durant la dernière campagne électorale que Philippe Couillard a rapatrié d'un compte secret dans la paradis fiscal de l'Île Jersey un montant de 600 000$ à l'occasion de son divorce en 2000. Nous estimons que ce 600 000$ contient uniquement le capital + intérêts de la liquidation de ses actifs au départ du Québec en 1992.
    Il existe probablement un autre compte secret de plusieurs millions provenant de son salaire de 1992 à 1996. Depuis qu'il est PM, il doit rapatrier ces millions qu'on peut associer à du travail au noir sous l'angle fiscal et payer son 50% d'impôts comme tout citoyen honnête conscient de ses responsabilités sociales envers les étudiants du Québec et envers la hospitalisés du Québec.
    Philippe Couillard, le PM, est moralement obligé de tout révéler ou il doit démissionner, austérité oblige.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 novembre 2014

    Corrigez-moi si je me trompe, mais je crois que la chasse aux paradis fiscaux relève du Fédéral. Il faut être un pays pour récupérer les sommes qui seraient dues au gouvernement du Québec. Une étude ne mettrait pas d'argent dans ses coffres.