Les Libyens regretteront bientôt amèrement leur indépendance nationale perdue

Chronique de Gilles Verrier

Réplique à "Le regard affolé de Kadhafi"
Eh bien, vous, vous ne semblez pas aimer Kadhafi. Il était sans doute trop fier de l’indépendance de son pays. Il aura payé sa fierté nationale très cher, au prix de l’ingérence étrangère apportée par des oiseaux de feu auxquels rien ne résiste. Les infrastructures de ce pays, dont l’indice de développement humain était le plus élevé d’Afrique, sont désormais en ruines.
Vous n’avez pas aimé Kadhafi ? Vous aimerez certainement mieux les rivalités tribales maintenant déchaînées et ne répondant à aucun commandement unifié. Vous aimerez davantage les noirs libyens maintenant dépouillés (par les Misratas) de leur citoyenneté libyenne et exilés de force (pour ceux qui ne sont pas déjà tombés sous l’épuration raciale) dans la Sud de l’Afrique ? Vous aimerez davantage le nouveau prix de l’essence et la nouvelle dette nationale qui, grâce aux rencontres prochaines du FMI et de la Banque mondiale, atteindront bientôt les niveaux dit « normaux ». Bienvenue dans la normalisation occidentale : santé à deux vitesses, grosse dette nationale, racisme anti-noir, essence chère,...
Après avoir pactisé pendant 42 ans avec Kadhafi, les régimes occidentaux ont décidé d’investir massivement dans un changement de régime qui n’a rien à voir avec la compassion pour ceux qui souffrent. Alors que la guerre civile de basse intensité est désormais promise aux Libyens pour des années à venir, les sites pétroliers et gaziers seront sécurisés par l’OTAN ou ses « contracteurs ». Maintenant qu’elle s’est « délicatement » invitée en déroulant son tapis de bombes rouge feu, l’Africom pourra s’installer en Libye comme si elle était chez elle. Naturellement, pour des raisons humanitaires et de civilisations, comme apporter la démocratie en Afrique. De gré ou de force.
Le manque de respect plein de prétention des Occidentaux envers les différences sociologiques, culturelles et historiques des groupe humains qui ont suivi d’autres parcours me révulse. J’en ai un peu marre de ces Québécois qui, incapables d’être maîtres chez eux, voudraient donner des leçons à ceux qui sont arrivés à le faire sur d’autres continents. Le pire, c’est qu’ils ne sont même pas capables de leur donner le mérite d’avoir fait leur indépendance et de l’avoir défendue.
Les Libyens regretteront bientôt amèrement leur indépendance nationale perdue, si ce n’est pas déjà le cas. Ce qui est désolant c’est de lire des indépendantistes de chez-nous qui semblent incapables de vibrer à la même volonté d’indépendance chez les autres.
GV

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Gilles Verrier140 articles

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Entrepreneur à la retraite, intellectuel à force de curiosité et autodidacte. Je tiens de mon père un intérêt précoce pour les affaires publiques. Partenaire de Vigile avec Bernard Frappier pour initier à contre-courant la relance d'un souverainisme ambitieux, peu après le référendum de 1995. On peut communiquer avec moi et commenter mon blogue : http://gilles-verrier.blogspot.ca





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8 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    26 octobre 2011

    Ce que vous dites est vrai, il faut ajouter qu'avant son assassinat par les rebelles libyens et le consentement de l'OTAN, Kadafi a été torturé pour ne pas dire sodomisé. Lorsque les aliés parlent de démocratie et de droits de l'homme il faut qu'ils se les appliquent à eux-mêmes et dire haut et fort que la torture est intolérable et inacceptable. C'est vrai aussi que lorsque nous pensons à Guantanamo ....
    Le lien qui suit n'est pas à suivre par les âmes sensibles.
    http://www.informationclearinghouse.info/article29508.htm

  • Archives de Vigile Répondre

    26 octobre 2011

    Hélas ! ils comprendront vite, si ce n'est déjà fait pour certains, le prix qu'il faut payer pour vivre la démocratie à l'occidentale !!! Tout y est question de richesses naturelles et pour les Libyens de pétrole.
    Et le Québec n'y échappe pas. Voyez les vautours et les hyènes, et même une meute de loups québécois qui surveillent nos richesses naturelles. Ils ont faim et soif $$$$$ les pôvres.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 octobre 2011

    Monsieur Verrier,
    Merci d'avoir remis la pendule de l'autre ingénieur
    à l'heure. La bassesse manifestée par certains "indé-
    pendantistes" est aussi repoussante que celle qui
    émane des médias et politiciens états-uniens :
    http://rt.com/news/us-media-gaddafi-death-747/

    Eh oui, c'est chez les Russes qu'on trouve un peu de
    vérité sur cet acte barbare.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    26 octobre 2011

    Très bon texte.
    Ce qu'il faut comprendre c'est que l'enjeu est toujours: L'État.
    Qui le contrôle et au profit de qui ? (Aristote)
    Les État qui veulent échappés aux dictats de l'Empire seront ciblés et détruis, à moins qu'ils puissent assurés leurs défenses. La stratégie suivie depuis le Printemps arabe est d'instrumentaliser les revendications pour infiltrer une cinquième colonne et faire une brèche dans la cohésion nationale.Et justifier ainsi l'intervention extérieur.
    L'Empire joue son va tout militaire pour cacher sa faillite économique, et le bascule inévitable de son influence.
    Toujours au nom de la démocratie, devenu une idéologie trompeuse.
    Qu'est-ce que la démocratie: L'adhésion consciente et raisonner à l'État (sa proposition politique fondamental). Rien à voir avec le théâtre des marionnettes américaines ou québécoise. Et tout à voir avec l'appuis que des leaders politique peuvent recevoir de leur peuple dans la défense de la souveraineté national.
    Ce qu'il faut comprendre c'est que l'Empire braque les États qui ne veulent pas se soumettre à un ordre fasciste du monde masqué par l'idéologie de la démocratie.
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    25 octobre 2011

    Je réagit peut-être trop vite. Mais je me questionne aussi sur la pertinence de l'article en question.
    En le lisant, j'ai ressenti du mépris et une forte incompréhension da la situation réelle du peuple Libyen. Je m'explique assez mal cette sortie à l'opposé des précédentes. Dans mon esprit, c'est l'incompréhension.
    Serait-ce là un effet de la manipulation médiatique sur l'opinion publique? Il faut dire que nous avons ici un système politique qui encourage la mise au pouvoir de gens qui ne le méritent pas et qui en abusent. (Un système de proportionnelles réglerait en partie ce problème.)
    Il y a de toute évidence un écoeurement généralisé de cette situation au Québec qui peut expliquer partiellement cette réaction face au meurtre médiatisé d'un révolutionnaire que ses adversaires ont traité de dictateur, un peu comme avec Fidel Castro.
    D'emblée, peu importe qui en est la victime, comment peut-on approuver un tel sort réservé à un être humain, sans procès publique et sans jugement rendu? Ce serait le retour à la barbarie et au cannibalisme de bas instincts pour des raisons financiaires et politiques.
    Qui étaient donc, dans les faits, les bourreaux de cet homme publique? Rien ne prouve encore qu'il s'agissait bien de gens de son peuple.
    Quoi qu'il en soit, la Libye n'a pas été libérée d'un dictateur. Pendant des mois elle a été attaquée mortellement, volée et violée. Des informations en contradiction avec les publications officielles de nos médias contrôlés nous en font la démonstration. Une référence parmis d'autres: http://www.youtube.com/watch?v=oJgmKeuoCTE&feature=player_embedded
    Nous savons que c'est la coalition occidentale qui a manipulé et encouragé des Libyens à combattre le régime en Libye. Nous savons aussi que cette même coalition a bombardé et infiltré la Libye. Que dire de plus ? Cette coalition avait le pouvoir de procédé à l'arrestation de cet homme.
    Je suis un indépendantiste québécois. J'aspire à la déclaration d'indépendance du Québec depuis 40 ans. Mais je désapprouve ce que l'on fait à la Libye et je désapprouve aussi le meurtre de son libérateur. Un procès devait se faire, pas un assassinat commandé.
    Je suis convaincu que les Libyennes et les Libyens regrettent déjà depuis des mois ces attaques occidentales et regrettent maintenant l'incertitude et les injustices devant eux.
    [Réjean Pelletier]

  • Archives de Vigile Répondre

    25 octobre 2011

    Vous oubliez que nous, l'OTAN, avons libéré la Libye de nombres d'atrocités qui la rendaient moins compétitive, vis-a-vis de nos intérêts:
    I - Le niveau de vie
    Avant l'agression, la Libye souffrait du plus haut niveau de vie d'Afrique. Pouvait-on demeurer impuissant devant une telle injustice par rapport au reste du continent? Pouvait-on laisser la Libye s'enliser dans une société aussi peu rentable par rapport à nos intérêts?
    II - Le niveau d'éducation
    Avant l'agression, la Libye était handicapée par un niveau d'éducation supérieur à celui des autres pays d'Afrique, et même comparable à celui des nations anglo-saxonnes de l'OTAN. Pouvions-nous rester impuissants face à cette autre injustice flagrante, qui empêchait la Libye d'être compétitive par rapport à nos intérêts? Comment un pays peut-il être productif si même les pauvres savent lire et écrire? Il fallait absolument intervenir.
    III - L'égalité des hommes et des femmes.
    Une autre plaie de la Libye que nous avons réussi à éradiquer. Pour certain, cela peut sembler dérisoire mais la situation constituait une véritable menace par rapport à la compétitivité de la Libye par rapport à nos intérêts. En effet, même si nous tolérons l'égalité des sexes dans nos propres pays, pouvions nous tolérer qu'un pays africain se démarque des autres et rende inopérant notre cliché de l'arabe misogyne? Il fallait intervenir, il en va de toute notre politique de manipulation des masses.
    IV - Les noirs
    Saviez vous qu'avant la libération, la Libye comportait des citoyens dont la peau était noire! De minables descendants d'esclaves qui vivaient impunément, depuis de générations, parmi le reste des citoyens Libyens de couleur blanche - comme vous, et moi, et comme le bon dieu! - et qui, par dessus le marché, bénéficiaient des mêmes droits que le reste des citoyens! Imaginez: un pays d'Afrique où tous les citoyens sont traités sur un pied d'égalité: un comble! Comment voulez-vous être compétitif (par rapport à nos intérêts) dans un tel contexte républicain? Il fallait intervenir. Grace à notre intervention, tous les noirs de Libye ont été déportés, et même supprimés, par familles entières. Grace à nous, la menace noire est maintenant chose du passé.
    Les rebelles, champions de la libarté
    En principe, les rebelles sont ceux qui résistent à l'ordre établi. Dans le cas de la Libye, les "rebelles" ont collaboré avec les puissances étrangères (l'OTAN) pour renverser le régime Libyen. En français, il y a un mot pour ce genre de rebelles: traitres. Un peu comme JJC qui ici, au Québec, collabore avec l'establishment du Canada pour neutraliser l'état-nation du Québec.
    Je suis trop écoeuré pour écrire le reste.
    Dites non à l'OTAN.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 octobre 2011

    Vous avez raison de souligner que tout n'est pas blanc ou noir dans cette affaire. La disparition de Khadafi fait l'affaire de ceux qui l'ont diabolisé pour avoir principalement accès à son pétrole.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 octobre 2011

    Je partage entièrement votre position, monsieur Verrier, pour avoir suivi de très près ce conflit qui est d'abord et avant tout celui des américains bien représentés par madame Clinton dont je n'ose avancer aucun qualificatifs tant cette personne me répugne maintenant suite à cette intervention en Libye. C'est un monstre diplomatique en ce qui me concerne!