Les Leçons d'une défaite

Vigile

Le spectacle désolant et pitoyable du Québec qui se fait hara-kiri de son pouvoir à Ottawa soulève de nombreuses questions. Une chose est sûre, les électeurs ont remplacé une opposition compétente et dévouée par une opposition inexpérimentée et vouée à la défense prioritaire du .
Tout d'abord on peut dire que les Canadiens ont renié le Canada et les Québécois le Québec. Les conservateurs sont majoritaires et l'opposition se trouve grandement affaiblie. C'est le triomphe de la droite pro-américaine. Nous sommes alors exposés à tous les risques d'un gouvernement inspiré par les mêmes valeurs que Bush et Charest ( Rodrique Tremblay, Élections canadiennes 2011 : Les dangers d'un gouvernement Harper majoritaire, http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=24256) (Michel Matte, http://www.vigile.net/Pense-bete-pour-les-elections ).
Le Bloc a mené une campagne prudente sans promouvoir de grande cause. Cette prudence s'explique par son avance initiale dans les sondages. Cependant les citoyens sont en droit de se demander dans quel type de société ils pourront s'épanouir plus librement. Plus précisément, comment les ententes de libre-échange en pourparlers secrets vont-elles améliorer leur sort. Et si ces ententes sont secrètes, est-ce parce qu'elles ne sont pas montrables? ( Éric Granger, ÉLECTIONS CANADIENNES : Gilles Duceppe veut une Union nord-américaine (VIDÉO), http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=24578 ). La promotion des accords de libre-échange c'est comme défoncer des portes ouvertes tellement les lobbies s'activent en leur faveur. De plus en plus on constate que les États-Unis sont en faillite, que la démocratie y est sérieusement menacée, que la promotion à tout crin du libre-échange cache une volonté de domination impérialiste et que leur politique mène dangereusement vers une guerre mondiale. Si on n'a pas le choix de s'entendre avec les Américains, les citoyens ont le droit de savoir pourquoi et quels sont les risques qu'ils sont prêts à assumer. Ce serait dommage de se libérer du piège à castors canadien pour tomber dans un piège américain.
Les médias ont joué un rôle redoutable d'efficacité pour encourager les électeurs à voter contre le Bloc (Marc-André Pharand, http://www.vigile.net/D-ou-provient-la-vague-Orange). Même ceux qui ont suivi cette vague s'étonnent de l'ampleur qu'elle a prise. Les électeurs ainsi trompés et poussés à voter contre leurs intérêts peuvent toujours annuler leur abonnement aux médias du pouvoir et envoyer l'argent au Devoir et à Vigile. Mais ils devraient commencer par se répéter cent fois: je ne me laisserai plus abuser par la publicité déguisée des médias. Souhaitons que cette leçon servira au prochain rendez-vous électoral du Québec car les médias vont sûrement répéter le coup.
La conjoncture politique qui cantonne le Québec dans l'opposition a aussi alimenté un sentiment de lassitude. Les partis nationaux ont habilement dépeint le Bloc comme l'empêcheur de tourner en rond, celui qui bloque la fédération. C'est pourtant le Canada qui cantonne le Québec dans l'opposition puisqu'aucun parti fédéral ne propose de solution aux aspirations du Québec. De plus, conservateurs et libéraux ont rejeté l'idée d'une coalition pourtant légitime dans le régime parlementaire (Sébastien Gammond, http://www.vigile.net/Le-sens-du-vote). Le rôle du Bloc aura été très utile pour préparer des négociations d'égal à égal avec le reste du Canada.
Finalement le Québec n'a pas beaucoup le choix dans le rapport de faiblesse actuel envers le Canada que de laisser la chance au coureur (Michel Seymour, http://www.vigile.net/Que-s-est-il-donc-passe ). En même temps il faut préparer activement l'opinion pour franchir le pont de la souveraineté quand la dernière tentative de négociation aura échoué.
Donc, l'élection est d'abord le triomphe de la droite pro-américaine au Canada. Les Québécois doivent s'approprier leur projet de souveraineté pour s'assurer qu'il sert bel et bien leur intérêt et non celui d'étrangers. Les médias comme d'habitude ont joué leur rôle de manipulateurs pour nous abuser. Et enfin il faut accepter la conséquence de nos choix et vivre avec un autre tentative de fédéralisme tout en préparant la seule solution valable pour le Québec: la souveraineté.


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4 commentaires

  • Laurent Desbois Répondre

    10 mai 2011

    Bernard Landry avait raison! Alors qu’est-ce qui reste?
    «Les Québécois ont choisi une autre voix, une autre stratégie, un détour. Ça n’a pas marché avec les bleus, ça n’a pas marché avec les rouges et ça ne marchera pas avec les oranges. Alors qu’est-ce qui reste?», a-t-il conclu.
    http://www.journalmetro.com/linfo/article/849994--un-detour-avant-la-souverainete-selon-bernard-landry
    1. Rouge Pierre Elliott Trudeau, élevé par une dame de la bourgeoisie canadienne anglaise, Grace Elliott, suite au décès de son père en bas âge. (73 sur 75 députés Québécois)
    • En 1970, Crise d’octobre
    • En 1980, Référendum « un non, c’est un oui », Le rapatriement de la constitution canadienne
    2. Bleu Brian Mulroney et John-James Charest (58 sur 75 députés Québécois)
    • En 1990, échec de l'accord du lac Meech et défaite de l'accord de Charlottetown, incluant la reconnaissance du Québec comme une « société distincte. »
    3. Orange Jack Layton et Thomas Mulcair (58 sur 75 députés québécois)
    • En 2010, des promesses générales, genre « un non, c’est un oui ». Il ne pourra pas offrir rien de toute façon, parce que le sourire de Jack n’a pas marché dans le canada anglais et il se trouve dans l’opposition !
    On nous a dit que ce n’était pas gentil quand Gérald Larose a qualifié les fédéralistes de « crosseur »!
    « Crosseur », c’est du langage populaire. Ça vient de l’anglais "double-cross" qui veut dire "fourrer" ou trahir quelqu’un ou si vous voulez, le tromper, l’induire en erreur…
    Les trois anglos Québécois nous ont ????? au 20 ans. (Trouvez-moi un mot gentil qui convient aux fédéralistes frileux). Pourtant, monsieur Mulcair a déjà utilisé ce qualificatif au parlement!
    « Alors qu’est-ce qui reste?» conclu monsieur Landry.
    Doit-on attendre vingt ans pour un autre « beau risque » par un anglo québécois du Parti Vert?
    Définitivement pas! Ce ne sont plus de beaux risques, mais plutôt de « beaux rêves ». Revenons dans le vrai monde….. en avant, madame Marois au pouvoir et un troisième référendum, au plus XXX !!!
    Entre temps, les quatre députés du Bloc vont avoir les micros dans les couloirs du parlement et ils vont être aussi efficaces que la première pognée de députés Péquiste à l’Assemblée National au début des années ’70 !

  • Archives de Vigile Répondre

    8 mai 2011

    Les Leçons d'une défaite...,
    La première leçon que je dois m'attribuer est je n'étais pas en contact avec la réalité.
    La deuxième leçon sera pour les prochaines élections provinciales:serai-je aussi déconnecté de la réalité pour ne rien voir venir à nouveau?
    Car une pause s'impose pour moi suite à ces résultats.
    Où suis-je maintenant?Suis-je toujours dans une province nationaliste en devenir d'un pays ou maintenant résolument fédéraliste?
    Suis-je en train d'alimenter une illusion dont la grande majorité ne veux pas?
    Puisque je n'ai rien vu venir,je peux me poser la question?Non?
    Et présentement,rien ne me dit que le PQ ne sera pas balayé de la mappe de la même façon.
    Où est le fil conducteur collectif qui me reliait à mes origines de peuple fondateur? A-t'il été coupé le 02 mai?
    Je veux bien venir sur Vigile me réchauffer le coeur,mais si la démocratie me dit que c'est fini,niet caput,f-ii-n-ii,
    que le peuple a parlé,devrai-je regarder le sable de la mer recouvrir mes racines pour toujours et disparaître heureux en me disant que c'est la démocratie qui a parlé?

  • Archives de Vigile Répondre

    8 mai 2011

    Le discours de Parizeau, le discours de Marois, les insultes de Duceppe,
    et de Drainville, Réunion de 1500 NPD dans le comté de Duceppe,
    tout ça avec l’aide des médias, ont détruit le bloc et rien d’autres !
    Ils se sont fait Hara-Kiri le lendemain du premier sondage négatif dans cyberpresse.
    Il fallait la fermer et ne pas réagir négativement, ils ont fait le contraire !
    Pourtant le soir du débat des chefs ça allait bien pour Duceppe.
    En politique celà ne pardonne pas, je me demande même si ils ont pas fait exprès
    de se sortir d’Ottawa? À quoi ont servi les conseillers politique ?
    Pourquoi ils ont paniqués au lieu de prendre ça cool?
    Très WEIRD la façon dont le Bloc à réagi à la critique je trouve !

  • Archives de Vigile Répondre

    7 mai 2011

    Monsieur Le Bloc ne s'ait pas fait harakiri ? D'autre l'on fait à sa plsce.
    Il y a eu concertation et un soupçon de déstabilisation du vote :
    Voyez par vous-même
    Le Bloc a perdu 490 000 votes
    Le Parti Consevateur 157 000 ?
    Le Parti Libéral 320 000 ?
    Le Parti Vert 44 000 ?
    Le NPD a reçu 1 628 000 ?
    Soit 1 187 000 voix de plus qu'en 2008.
    Si il n'y a pas eu conspiration pour laver le Bloc,
    c'est quoi ?