Samedi, La Presse publiait un entretien avec Louis-Jean Cormier, un des grands de la chanson québécoise. On lui demandait notamment s’il était favorable à la parité hommes-femmes dans les festivals de musique.
Féminisme
Sa réponse était de simple bon sens : non.
En musique, comme dans les autres domaines de l’existence, on ne sélectionne pas les gens selon leur sexe, mais selon leur talent. Si dans un festival, il y a une majorité d’hommes, qu’il en soit ainsi. S’il y a une majorité de femmes, qu’il en soit ainsi aussi.
Mais sa réponse a provoqué un scandale sur les médias sociaux. Des féministes radicales se sont indignées. Apparemment qu’il n’est plus possible de douter des vertus de la parité. C’est un péché idéologique et celui qui le commet doit s’en repentir. C’est ce qu’a fait Cormier en se fendant d’une piteuse déclaration sur Facebook, où il s’est livré à une délirante autocritique.
Tout y était. Il s’accuse en reprenant le vocabulaire de l’antiracisme haineux et du féminisme radical, deux idéologies médiatiquement dominantes : « je suis un homme blanc hétérosexuel. » Houlala ! C’est mal, ça !
Il en rajoute en se qualifiant de « gros mononcle débile et arriéré ». Et il promet de s’amender en écoutant désormais le catéchisme officiel sur le « sexisme systémique ». Il répétera sa leçon à la manière d’un pénitent désirant ardemment son pardon.
Il était si abattu qu’on aurait eu envie de lui prêter une colonne vertébrale.
Pénitence
Louis-Jean Cormier s’est peut-être dit qu’il n’avait pas le choix. Peut-être est-il effrayé à l’idée de ne pas avoir l’air de gauche à chaque moment de son existence ? Peut-être s’est-il dit qu’il ne peut pas faire carrière dans son milieu sans se soumettre au dogme féministe du moment ?
Cela confirme une chose : un certain féminisme radical aussi pénible que sermonneur patrouille dans l’espace public à la manière d’une police idéologique.