Les ex-PM devront se serrer la ceinture

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La politique d'austérité c'est pour les autres

Le premier ministre Philippe Couillard juge déraisonnables les enveloppes discrétionnaires de 600 000 dollars sur trois ans accordées à Jean Charest et à Pauline Marois.

Ses deux plus récents prédécesseurs peuvent réclamer le remboursement de dépenses totalisant 200 000 $ par année, et ce, pendant trois ans. M. Charest et Mme Marois bénéficient également d’une voiture de fonction avec chauffeur-garde du corps. Pourtant, ils ont respectivement réclamé 8188 $ (d’avril 2013 à février 2015) et 5135 $ (de juin 2014 à février 2015) de frais de « transport terrestre ».

M. Couillard a dit mercredi avoir mandaté, il y a maintenant plus d’un an, le secrétaire général, Roberto Iglesias, pour qu’il se penche sur une « réduction de la durée » des services fournis par l’État aux anciens premiers ministres. « On veut ramener ça à un niveau plus raisonnable », a-t-il indiqué avant la période de questions et réponses orales.

Le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, s’est dit « tout à fait favorable » à l’idée de revoir les allocations de dépenses des anciens premiers ministres. « Est-ce que nous devons revoir un certain nombre de pratiques ? Je pense que c’est normal », a-t-il fait valoir.

Charest et Marois aux crochets de l’État ?

M. Charest a déclaré des dépenses de 368 566 $ d’avril 2013 à février 2015, selon La Presse canadienne. En 22 mois, il a facturé à l’État des frais de bureau totalisant 224 249 $. Ce montant inclut le coût de location d’un local (182 323 $), les fournitures de bureau (31 525 $) ainsi que les frais de télécommunication (10 399 $). L’ancien premier ministre libéral a aussi donné des contrats de service à cinq recherchistes et un adjoint administratif (132 317 $).

De son côté, Mme Marois a déclaré des dépenses de 129 276 $ entre juin 2014 et février 2015, toujours selon La Presse canadienne. Elle a demandé le remboursement de frais de bureau de 56 909 $, afin de couvrir les coûts de location d’un local pour un an (44 500 $), les frais de télécommunication (8805 $) et les fournitures de bureau (3604 $). Mme Marois a aussi requis les services de six professionnels aux frais de l’État, c’est-à-dire deux recherchistes, un rédacteur, un archiviste, un adjoint administratif et une professionnelle de l’information (77 675 $).

L’ex-première ministre a en effet demandé à la professeure au Département d’information et communication de l’Université Laval Dominique Payette de lui fournir « un panorama de la presse régionale de la capitale nationale ». La candidate malheureuse dans la circonscription de Charlesbourg a empoché pas moins de 24 500 $ pour mener ses travaux de recherche.

M. Couillard et M. Péladeau se sont abstenus de casser du sucre sur le dos de Mme Marois pour avoir octroyé un contrat de gré à gré à Mme Payette, qui est aujourd’hui mairesse de Lac-Delage. « Ce n’est pas du noir ou du blanc ça. Il est normal qu’un ancien premier ministre veuille ramasser de la documentation, voir l’évolution de l’opinion publique », a affirmé M. Couillard. Mme Marois a usé de son pouvoir discrétionnaire, s’est contenté d’indiquer M. Péladeau.

Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a quant à lui accusé l’ancienne chef de gouvernement péquiste d’avoir fait un usage abusif de fonds publics. « Cet argent-là a été donné à une ancienne candidate péquiste pour écrire un rapport contre les radios de Québec. Un moment donné il y a une limite à gaspiller l’argent et à aider les petits amis du parti. Là, je parle du Parti québécois », a-t-il lancé en point de presse.

M. Legault appelle M. Couillard à abolir l’enveloppe discrétionnaire permettant à Mme Marois et à M. Charest de « donner des contrats n’importe comment pendant trois ans ». « C’est indéfendable. »


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