Les étudiants ne sont pas des casseurs et Charest fait tout pour les casser

Tribune libre

En jouant sur les mots, en utilisant la menace, en montant la population contre la partie la plus militante des étudiants, Charest fait oublier toutes les saloperies auxquelles son gouvernement est lié dont le dernier en liste est que l’ancienne vice-première ministre a confié à une compagnie de génie-conseil la responsabilité de lever des fonds pour la caisse du parti.
Il ne peut en être autrement lorsque l’on sait que J.-J. Charest oblige ses ministres à ramasser 100 000 $ par année. Comment tu fais ça, tu penses ?
Donc, par un (autre) heureux hasard, l’honorable firme Roche a pu bénéficier d’un passe-droit pour obtenir la signature de la ministre pour un gros contrat, ce qui allait à l’encontre des recommandations des fonctionnaires chargés d’appliquer la Loi et les règlements en ce domaine. Voilà où va notre argent, dans les poches des "bag men" du parti libéral. Quant à nous, on fait tellement pitié que nous en sommes rendus à vider les poches des étudiants.
Parlons donc d’eux.
Je me promène avec mon petit carré rouge et je me fais gentiment interpeler par le genre de propos suivants : les jeunes sont des bébés gâtés qui ne veulent pas faire leur juste part ; pis y pensent juste à leur bedaine ; pis s’ils manifestent, c’est juste parce que ce sont «eux» qui sont concernés ; pis y sont pas habitués à se faire dire non ; pis y ont des I Phone ; pis y vont manger au resto ; pis y en a qui… pis blablabla…
Ben coudon ! Veux-tu ben me dire qui les ont élevés tout croche ces enfants-rois ??!!!
Sans doute les voisins…
Selon les derniers sondages, une majorité qui s’amplifie dit que c’est terrible ce qu’ils font et qu’ils devraient retourner sur les bancs de la classe et non marcher pour La CLASSE.
Ben ouiiiiiii!… Bonne idée.
Comme ça, notre attention pourrait alors se retourner vers la bonne gestion de la gang à Ti-Jean et son plan Nârd qui servira à enrichir les grosses poches des grosses compagnies qui par la suite vont continuer à alimenter grassement la cai$$e libérale !
Oui, oui, je parle de notre Ti-Jean national qui trouve que les jeunes ont la tête bien dure. Je parle de celui qui a refusé durant plus deux ans ce que 75% du bon peuple lui demandait : une enquête sur la corruption, sur la collusion, sur les liens avec les partis politique, etc.
N’eut été du rapport Duchesneau qui a probablement été coulé par quelqu’un qui savait que ce rapport se retrouverait dans le coffre-fort de la SQ (escouade politique), on en serait encore à bêêêêler inutilement.
Bah ! En attendant, la commissaire Charbonneau a adopté des règles de procédure lui permettant d'imposer le huis clos et de lancer des ordonnances de non-publication dans plusieurs cas. N’oublions pas qu’il s’agit d’une enquête dite publique et que tout cela passe sous le radar. Pendant ce temps, une partie grandissante du bon peuple ne s’en inquiète pas, trop préoccupé à blâmer les étudiants.
Pis y a la ministre de l’Éducation qui ne veut pas discuter avec Gabriel Nadeau-Dubois parce que sa secrétaire a brisé ses lunettes lors d’une manifestation. Décidément, le bon jugement fuse au parti libéral.
Oh, en passant… on apprend que l’ancienne vice-première ministre qui était pressentie pour succéder au frisé qui nous sert de premier sinistre, Madame Normandeau, a accepté de la part d’un entrepreneur qui vient d’être accusé de fraude (oui, oui, je sais, c’est une autre innocent aux yeux de la loi) des billets de spectacle - dans une loge privée ma chère - pour aller voir et entendre Céliiiiiiiiine.
Un cadeau d’environ 3 000 $.
Mais, comme a dit la Madame, c’est quand même Céliiiiiiiiine !!!
Pis Charest déclare à la télé : « Ce n’est pas le temps de faire de la petite politique partisane, mais pour des raisons qui m’échappent, quand on demande de condamner ces gestes ils en sont incapables ». Et de poursuivre sa tirade en blâmant Pauline Marois : «Je regrette que Madame Marois ait été nuancée face à ça… bla-bla-bla».
C****se faut le faire !!! Une chance qu’il ne fait pas de politique partisane, lui.
Bref, après deux mois de conflit on en est encore dans un discours de sémantique. Ça pis noyer ton chien en disant qu’il a la rage…
Bon, je vais lâcher nos honorables polis ti-chiens et je reviens à la situation des jeunes étudiants… Là, pour les jeunes, il faut qu’il se passe quelque chose, pis ça presse !
Encore ce matin j’ai entendu à la télé qu’ils ont perdu sept points en une semaine et qu’environ le tiers de la population les soutient. Si ce n’était que de cela ! Mais la hargne du gouvernement Charest à leur égard continue à créer des effets pervers. Sa tentative de diviser le mouvement est limpide. Il veut éliminer les éléments dits radicaux tout en mettant de la pression sur les modérés pour les faire retourner en classe au plus sacrant.
Conséquence ? Le mouvement se phagocyte et la population se divise. Il suffit d’entendre les lignes ouvertes ou de lire les divers blogues pour s’en convaincre. De plus, le gouvernement utilise avec de plus en plus de succès la force policière et judiciaire pour une question essentiellement politique.
Que faire ? À mon avis, le repli stratégique est plus que jamais une solution valable.
Je dis aux étudiants de se présenter à cette pseudo-table de concertation et de faire valoir votre point de vue. De rentrer dans vos terres pour refaire vos forces car vous en avez bien besoin… Je le sais que cela sera difficile et humiliant. Une claque sur la gueule, ça fait mal sur le coup, mais généralement on n’en meurt pas !
Comme je l’écrivais le 10 avril dernier : Dans le cas présent, le repli stratégique servirait à préparer une nouvelle arme, presque inconnue de la majorité des jeunes, ça s’appelle le droit de VOTE aux élections générales. Un vote stratégique qui permettra de défaire ce gouvernement libéral qui méprise particulièrement la jeunesse et qui a réussi trois fois de suite à se faire élire sous de fausses représentations. Le temps venu… dans quelques semaines, dans quelques mois, mais certes pas plus d’une année, NOUS irons voter tous ensemble pour changer ce gouvernement. Cette fois le temps ne jouera pas contre nous, mais il jouera pour nous. Ne divisons pas nos forces, soyons réalistes, préparons-nous et restons unis.
Depuis l'adoption de la Charte, le juridique a pris la place du politique. La preuve ? Un juge (nommé par les libéraux grâce à un post-it ?) a maintenu une injonction obligeant l'UQO à prendre tous les moyens de donner des cours (incluant une intervention de la police "à l'intérieur" des murs de l'Université), et ce, malgré la décision majoritaire des étudiants de faire grève et le désir des administrateurs de respecter leur décision afin d'éviter une confrontation inutile entre étudiants.
Donc, ce gouvernement incite les jeunes et les profs à traverser les lignes de piquetage.
N’est-ce pas de la violence provoquée ça ? Qui a dit à la télé que ce sont les jeunes qui sont les provocateurs ?
Le repli stratégique, vous dis-je.
Je persiste et je signe,
Serge Longval, Longueuil


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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    18 avril 2012

    Il s’agit d’une vieille stratégie des élites riches dominantes de faire du grabuge et ensuite de faire passer ça sur le compte de ceux que l’on veut discréditer.
    Nos décideurs sont ceux que l’on ne pouvait sentir lorsque nous étions sur les bancs d’école : les contrôlants, les ambitieux, les opportunistes, les m’as-tu-vus, les peu sincères, les égocentriques etc...
    Ces gens sont prêts à tout pour garder le contrôle sur la société et sur leurs concitoyens.
    De plus, les élections sont une arnaque destinée à perpétuer indéfiniment le statu quo social, politique et économique.
    C’est pourquoi de plus en plus de gens sont abstentionnistes lorsque viennent les élections.
    Le gouvernement devrait être dirigé par les sages d’une nation afin de veiller au bien commun et afin que tous vivent décemment, puissent s’instruire sans s’endetter et puissent être heureux.

  • Archives de Vigile Répondre

    18 avril 2012

    ERRATUM
    ...sans aucune vision d'avenir pour le peuple québécois sauf "celui" de s'enrichir à ses dépens. Devrait être comme suit: ...sans aucune vision d'avenir pour le peuple québécois sauf celle de s'enrichir à ses dépens.
    Merci
    André Gignac 18/4/12

  • Archives de Vigile Répondre

    18 avril 2012

    @ Serge Longval
    À la fin de votre texte, vous parlez du droit de vote que les étudiants devraient utiliser stratégiquement à la prochaine élection... Mais voter pour quel parti? Le Québec est devenu un état fasciste, corrompu, une dictature et le seul moyen de changer les choses, c'est dans la rue que ça doit se passer comme le font les étudiants, présentement. Je ne vois pas, actuellement, d'autres alternatives. Je ne suis pas du genre à paniquer facilement; avec du courage et de la détermination, nous le ferons tomber ce gouvernement pourri, sans aucune vision d'avenir pour le peuple québécois sauf celui de s'enrichir à ses dépens.
    André Gignac 18/4/12

  • Archives de Vigile Répondre

    17 avril 2012

    Si le gouvernement transpose la bataille sur le plan juridique, on n'a pas d'autre choix que de la transposer sur le plan politique avec comme mandat le retour aux droits de scolarité actuels avec une loi du Recall ou Rappel pour être bien sûr qu'il respecte sa parole.
    Comme je l'ai dit dans le carnet de Gérald Fillion: le fascisme de la ploutocratie s'est installé. À moins d'un appui des grandes centrales syndicales qui ne pensent qu'à leurs gains personnels et qui n'ont aucun sens social, la bataille à court terme est difficile à gagner, le pouvoir ayant les médias de son côté, mais il est certain que la jeunesse va foutre ce gouvernement denors aux prochaines élections. Et je ne pense pas que Legault va en tirer profit malgré son discours hypocrite et démagogique.