«Les étrangers dehors» : en Allemagne, Chemnitz s'enflamme après une attaque au couteau mortelle

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Les Allemands se mobilisent contre la politique migratoire de Merkel

La mort d'un Allemand par arme blanche au cours d'une rixe qui aurait impliqué un Syrien et un Irakien, a déclenché deux jours de manifestation et de heurts dans la région de Saxe, où des individus se sont mis à pourchasser des étrangers.


La crise migratoire continue de cliver la société allemande. La ville de Chemnitz, dans l'est du pays, a connu deux jours de heurts les 26 et 27 août. L'élément déclencheur est survenu au cours du week-end, lorsqu'un Allemand de 35 ans a été tué à coups de couteau durant une rixe en marge d'une fête locale, pour un motif inconnu. La police a arrêté deux suspects, un Syrien et un Irakien d'une vingtaine d'années accusés d'avoir agi après une «altercation verbale». Deux jours de manifestations et de contre-manifestations s'en sont alors suivis. Lors d'un rassemblement, des sympathisants d'extrême droite se sont alors livrés à des chasses aux étrangers dans les rues de Chemnitz, s'en prenant à eux physiquement.


Le 27 août, la soirée a été marquée par de nouvelles violences, lors d'un nouveau rassemblement ayant réuni 6 000 manifestants anti-migrants, selon les chiffres de Reuters, dont plusieurs ont défilé en faisant le salut hitlérien. Environ 1 000 contre-manifestants, dont des antifas, se sont rassemblés eux aussi.


20 personnes, dont deux policiers, ont été blessées lors d'échauffourées entres les deux groupes de manifestants, toujours selon Reuters.



Depuis la rixe, les franges les plus radicales de la ville, et de toute la région de Saxe, mobilisent l'opinion contre l'immigration et la politique du gouvernement d'Angela Merkel, à qui il est reproché d'avoir laissé entrer plus d'un million de demandeurs d'asile venant notamment de Syrie et d'Irak, en 2015 et 2016. Ils ont défilé aux cris de «Les étrangers dehors» ou encore «Nous sommes le peuple». 


Le chef du gouvernement de la région de Saxe, Michael Kretschmer, a mis en garde contre les rumeurs, fausses selon lui, affirmant que l'homme avait été tué en essayant de protéger une femme.


Angela Merkel a dénoncé pour sa part l'irruption de la «haine dans la rue». «Ce que nous avons vu n'a pas sa place dans un Etat de droit», a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse à Berlin. Son ministre de l'Intérieur, Horst Seehofer s'est en revanche illustré par un silence qu'il n'a rompu que ce 28 août, mais pour exprimer ses condoléances à la famille de l'homme tué à coups de couteau.