Il y a la démocratie qui parle au peuple

Les élections présidentielles au Venezuela

et celle qui parle aux oligarchies et à l'empire

Tribune libre




Le 1er juillet dernier, c’étaient les élections au Mexique. Près de 80 millions d’électeurs et d’électrices étaient appelés aux urnes. Les enjeux étaient de taille. Pour les oligarchies nationales et le grand frère du Nord, il ne fallait pas que le Mexique bascule du côté des pays émergents de l’Amérique latine. Déjà, en 2006, lors des élections présidentielles, des opérations de sauvetage de dernières minutes s’imposèrent pour que le pays ne passe pas la ligne des changements profonds réclamés par le peuple. Les preuves de fraudes d’alors n’y firent rien tout comme pour cette dernière élection. Dans les deux cas, les États-Unis et le Canada furent des premiers à se porter à la défense des résultats obtenus par le « bon » candidat.
Le 7 octobre prochain, ce sera jour d’élection présidentielle au Venezuela. Plus de 17 millions d’électeurs et d’électrices seront appelés aux urnes. Dans ce dernier cas, les enjeux seront également de taille. Depuis les 14 dernières années, le Venezuela a basculé dans le camp des intérêts fondamentaux du peuple. Les immenses richesses pétrolières ont été récupérées pour servir en priorité les besoins des moins nantis en santé, en éducation, en logements. De nombreuses réformes ont été réalisées et cinq grandes Missions en tracent les principales orientations.
Depuis sa première élection, le 6 décembre 1998, Chavez a été soumis à 14 scrutins qu’il a tous gagnés, sauf un, qu’il a respecté, en bon démocrate. En avril 2002, il fut victime d’un coup d’État orchestré par les oligarchies et la Maison-Blanche. Voici qu’en dit le Monde diplomatique de mai 2002.
« Suffit-il à une minorité de se rebaptiser « société civile » pour pouvoir prétendre renverser un président démocratiquement élu ? C’est ce qu’ont cru, au Venezuela, le patronat, un syndicat corrompu, l’Eglise, les classes moyennes et les médias, qui, le 11 avril, aidés par des généraux félons, ont perpétré un coup d’Etat contre M. Hugo Chávez. l’administration de M. George W. Bush, dont les hauts fonctionnaires avaient reçu à Washington des délégations des futurs putschistes civils et militaires, a immédiatement salué ce qu’elle croyait être la mise à l’écart d’un dirigeant dont l’indépendance l’ulcérait. le premier geste du gouvernement espagnol, qui préside l’Union européenne, ne fut pas de condamner ces actes, mais de publier, le 12 avril, à partir de Washington, une déclaration commune avec le gouvernement américain, appelant les putschistes à créer « un cadre démocratique stable » ! C’était compter sans le raz de marée populaire qui, appuyé par des militaires loyaux, a rétabli la légalité à Caracas. »
Les assauts contre Chavez n’ont jamais cessé. Il a fallu qu’il compte sur un excellent service d’intelligence et sur le peuple pour avoir survécu à toutes ces intrigues destinées à le faire disparaître.
On comprend mieux l’importance des élections du 7 octobre prochain. Pour les adversaires de Chavez, le défi n’est pas de sauver la démocratie, mais de reprendre le contrôle du pays et de ses richesses. S’ils participent à la présente élection, ils se gardent bien de dire qu’ils en reconnaîtront les résultats. D’ailleurs, divers scénarios sont déjà en place pour en contester les résultats et prendre prétexte d’une soi-disant fraude pour amener la communauté internationale (les États-Unis) à intervenir.
Dans pareil contexte, la déclaration, toute récente, de l’ex-président Carter à l’effet que le Venezuela a le meilleur système électoral au monde a de quoi désamorcer les prétentions de ceux et celles qui voudraient le disqualifier. S’ajoute à cette autorité morale, celle du chef de mission d’observation d’UNASUR, l’Argentin Carlos Alvarez, actuellement au Venezuela depuis plusieurs jours.
Les principaux sondages prévoient une victoire de Chavez, le plaçant entre 15 et 20 points au-dessus de son adversaire, Capriles. Un seul, réalisé par les partisans de ce dernier, rétrécit cet écart à 10 points, faisant dire à ceux qui soutiennent le candidat Capriles que le résultat final les mettra à égalité ou fera de ce dernier le nouveau président du Venezuela.
Les forces armées et policières du pays sont mobilisées pour assurer le déroulement pacifique de ce scrutin et contrer, le cas échéant, les fauteurs de troubles. Déjà, les services d’intelligence ont identifié des groupes et des personnes qui ont développé des initiatives visant à déstabiliser ce scrutin qui donnera, en toute vraisemblance, la victoire à Hugo Chavez.
Conclusion
J’ai commencé cet article en parlant des élections mexicaines parce que cette dernière nous permet de voir la place réelle qu’occupe la véritable démocratie chez ceux qui s’en font les grands apôtres. Le Canada, les États-Unis, la France et tous ceux qui les suivent, dont les principaux médias, n’ont ressenti aucun scrupule devant les fraudes documentées de cette élection mexicaine, consacrant Enrique Pena Nieto du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), comme futur président du Mexique.
Il sera intéressant de voir, suite aux résultats, donnant vraisemblablement Chavez gagnant, les réactions de ces mêmes apôtres. Déjà, sur le moteur de recherche Google, j’ai remarqué que les références aux multiples sondages sont limitées et qu’il faut aller à d’autres sources pour élargir la base des références. Serait-ce que Google soit devenu un outil incontournable pour assurer l’élection des bons candidats et défaire les mauvais? Nous savons déjà que l’Administration étasunienne y occupe une bonne place.
La démocratie n’est plus une option, elle en est qu’une apparence. La véritable option n’est plus celle des peuples au pouvoir, mais celle des oligarchies et de l’empire en possession de ce pouvoir. Si le contrôle des mécanismes électoraux leur assure ce pouvoir, ils seront pour la démocratie, sinon ce sera par la force, la tricherie, la corruption et au diable la démocratie si elle ne livre pas la bonne marchandise.
Une histoire à suivre
Oscar Fortin
Québec, le 4 octobre 2012
http://humanisme.blogspot.com
[http://www.vigile.net/Attention-Arme-de-Manipulation->]

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Formation en Science Politique et en théologie. Expérience de travail en relations et coopération internationales ainsi que dans les milieux populaires. Actuellement retraité et sans cesse interpellé par tout ce qui peut rendre nos sociétés plus humaines.





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8 commentaires

  • Oscar Fortin Répondre

    7 octobre 2012

    Chavez vient de gager avec 54,42% des votes sur son adversaire Capriles qui a obtenu 44,44%. Le Taux de participation atteint 80,94%. Une victoire de la démocratie, de Chavez, de l'information alternative.
    Henrique Capriles a reconnu avec dignité la victoire de Chavez, victoire de la majorité du peuple.

  • Oscar Fortin Répondre

    6 octobre 2012

    Un autre très bon article de Ramonet et de Melanchon. Il met en évidence le traitement que le journal Le Monde en a fait en y censurant des parties importantes.
    http://www.legrandsoir.info/pourquoi-chavez.html

  • Oscar Fortin Répondre

    6 octobre 2012

    Juste un petit mot à l'endroit de M. Perez qui semble avoir oublié le sujet de cet article " les élections au Venezuela". Déjà, depuis le coup d'État militaire au Honduras, en juin 2009, nous connaissons mieux M. Perez. Je vous réfère à un de ses articles, mais surtout au commentaire que je lui ai formulé. À ce jour, il n'a jamais répondu à ces questions et il n'est jamais revenu sur la répression et l'assassinat de dizaines de journalistes depuis lors.
    http://www.vigile.net/Pourquoi-Manuel-Zelaya-ne-retourne

  • Archives de Vigile Répondre

    5 octobre 2012

    M. Perez-Martel, premièrement vous citez un article du journal la presse, qui est un organisme privé de propagande, comme en fait preuve son acharnement à ne pas dévoiler ses états financiers en dépit des lois et réglementations existantes. Deuxièmement, si vous vous donner la peine d'effectuer quelques recherches, il est de notoriété publique que cette Yoani Sanchez est une mythomane qui souffre d'un syndrome de persécution et que le régime cubain lui laisse toute la liberté de publier quotidiennement ses délires anti-cubain dans son blogue: un bel exemple de liberté d'expression!

  • Archives de Vigile Répondre

    5 octobre 2012

    Que penser du Devoir, le journal de lutte du peuple Québécois, pour sa complicité dans la lutte contre le peuple Vénézuélien?
    http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/360388/du-cauchemar-chavista-a-l-heure-de-verite

  • Jean-Louis Pérez-Martel Répondre

    5 octobre 2012

    Voici la vraie démocratie et liberté de presse:
    La blogueuse dissidente cubaine Yoani Sanchez arrêtée
    http://www.lapresse.ca/international/amerique-latine/201210/05/01-4580768-la-blogueuse-dissidente-cubaine-yoani-sanchez-arretee.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B9_international_29810_accueil_POS1
    JLPM

  • Archives de Vigile Répondre

    5 octobre 2012

    Vous dites:
    "Serait-ce que Google soit devenu un outil incontournable pour assurer l’élection des bons candidats et défaire les mauvais ? Nous savons déjà que l’Administration étasunienne y occupe une bonne place".
    Voici un commentaire que je faisais parvenir suite à la lecture d'un de ses textes à Alain Jules: Facebook
    triche-t-il avec nos données pour Datalogix
    "Vous connaissez Bilderberg? Ce groupe plus que "sélect" oeuvrant, avec d'autres comme lui, à l'avènement du Nouvel Ordre Mondial. Ce sujet, le Nouvel Ordre Mondial a été nomément à l’ordre du jour en 2007 avec : The New World Order: Uni-Polar or Non-Polar? Et en 2009 avec : A New Order: The United States and the World.
    Voici une liste de ces gens du web ou de l'informatique ayant été invités à certaines de leurs réunions annuelles:
    Chris Hughes, fondateur de Facebook, en 2011 à St-Moritz. Parmi les sujets abordés: Connectivity and the Diffusion of Power;
    Reid Hoffman, fondateur de LinkedIn, 2011, parmi les sujets abordés: Connectivity and the Diffusion of Power, 2012 avec How Do Sovereign States Collaborate in Cyber Space?;
    Craig Mundie cadre supérieur chez Microsoft, 2003, un des sujets Aspects of Terrorism, 2004, 2006 2007, 2008 avec comme sujet Cyber-terrorism, 2009 et Cyber-terrorism: Strategy and Policy 2010 avec Social Networking: From the Obama Campaign to the Iranian Revolution, et The Growing Influence of Cyber Technology;
    Bill Gates, Môssieur Microsoft, à Sitges, Espagne en 2010. Parmi les sujets abordés: Social Networking: From the Obama Campaign to the Iranian Revolution, et The Growing Influence of Cyber Technology;
    Melinda Gates, Madame, en 2004 à Stresa, Italie;
    Eric Schmidt, cadre supérieur chez Google, 2007, 2008 avec comme sujet Cyber-terrorism, 2010 avec Social Networking: From the Obama Campaign to the Iranian Revolution, et The Growing Influence of Cyber Technology.
    Je ne sais pas pour vous. Mais quand je vois tout ce cyber-aréopage être invité aux réunions du Club de relations publiques de l’Otan qu'est Bilderberg, où créateurs de logiciels et de réseautage sociaux parlent entre eux et avec tous ces Kissinger-va-t-en-guerre, je m’inquiète un brin. Mais je ne suis qu'un de ceux qui souffre de complotite. Et aigüe, en plus".

  • Oscar Fortin Répondre

    4 octobre 2012

    Un article de Michel Collon sur le traitement que font certains médias de la campagne électorale au Venezuela.
    http://www.michelcollon.info/Chavez-5-mediamensonges-du-Soir-et.html