Je crois que le désir d’abolition des Commissions scolaires est en lien avec une certaine rationalité administrative qui sous-tend à l’assainissement des finances publiques et à la réduction de la bureaucratie dysfonctionnelle. Plus encore, j’ai tendance à croire que les partisans de l’abolition des commissions scolaires puisent une partie de leurs arguments dans la crise de légitimité de ces institutions, particulièrement observable lors des élections des commissaires.
D’ailleurs, Paul Gérin-Lajoie lui-même crois que : « c'est le «manque d'enjeux», propre aux autres types d'élections à suffrage universel, qui fait le plus défaut aux élections scolaires, boudées par la population»[1]. En ce sens, il ne faut pas abolir par déficit démocratique mais plutôt travailler à renforcer l’intérêt général pour la démocratie scolaire. On n’abolit pas les partis politiques seulement pas déficit démocratique, ce serait simpliste et irresponsable.
Je pense que les Commissions scolaires peuvent être par contre repensées, je privilégie donc la voie de la modification plutôt que celle de l’abolition.
Dans l’article du journal Le Devoir proposé en bas de page, nous pouvons lire que la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) convient qu’il y a quelques ajustements souhaitables tandis que la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), quant à elle, «propose de revaloriser le travail des commissaires pour en faire de véritables «députés de l'éducation», tout en réservant des postes de commissaires au personnel scolaire».
De ce fait, il y a dans le milieu de l’Éducation une position commune autour d’une certaine réforme touchant la gestion des commissions scolaires et des solutions existent pour revitaliser ces organisations. Qui plus est, je crois que les commissions scolaires doivent continuer de répondre aux besoins spécifiques régionaux et poursuivre les missions de représentation et de coordination des établissement qu’elles représentent.
À mon avis, l’abolition des commissions scolaires, sans formule de remplacement, laisserait les écoles à elles-mêmes et l’éclatement de la pédagogie nationale commune serait inévitable. Cela aurait pour conséquence la décentralisation excessive des pouvoirs actuels des commissions au sein des écoles ou bien la centralisation claire de ces pouvoirs entre les mains du Ministère de l’Éducation, des Loisirs et du Sport, qui en a déjà beaucoup de responsabilités.
Dans les deux cas, je crois que l’abolition des commissions scolaires créerait une panique généralisée où chacun des acteurs tirerait la couverture de son côté. Je suis donc, d’une part en faveur de repenser la démocratie scolaire, comme la démocratie moderne en générale d’ailleurs, afin qu’elle se rapproche des citoyens et des parents, et d’autre part, je crois que nous pouvons répondre également à une certaine rationalisation administrative afin d’alléger les coûts de fonctionnement bureaucratique de ces institutions sans les détruire.
Steeven Gagné
---------------------------------------------
1] [http://www.ledevoir.com/societe/education/176628/abolir-les-commissions-scolaires-une-idee-sans-bon-sens-dit-gerin-lajoie
Les commissions scolaires
L’abolition des commissions scolaires créerait une panique généralisée
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
6 octobre 2011Il y a dans la position de Legault, et autrefois de l'ADQ, un simplisme évident.
Abolir les Commissions scolaires, en région, serait très néfaste. Parce que cela signifierait que les décisions dans l'arbitrage des besoins des différentes écoles sera fait par des fonctionnaires du buresu régional...et non du milieu.
Je pense qu'on se dirigerait vers une plus grande centralisation.
D'autre part, évaluer des enseignants au mérite me parait très dangereux. On peut évaluer une vendeur d'assurances au mérite...mais évaluer un prof au mérite me parait très délicat..