Les branchés contre les ploucs

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Les bobos urbains et leurs esclaves immigrés contre la classe moyenne « de souche »

Il y a les gagnants de la mondialisation.


Ils travaillent dans le milieu de l’informatique, de la finance et des communications, ils voyagent, vivent dans des quartiers homogènes, envoient leurs enfants dans de bonnes écoles.


Ils se considèrent comme des citoyens du monde, possèdent une auto électrique ou prennent les transports en commun, car ils vivent en ville et n’ont jamais à faire de longue distance...


Bref, ce sont des bobos – le portefeuille à droite et le cœur bien à gauche.


Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais.


Allo maman bobos


Puis il y a les perdants de la mondialisation.


Ils tirent le diable par la queue, ont vu l’entreprise pour laquelle ils travaillaient déménager dans un pays « émergent », habitent des quartiers chauds où les différentes communautés préfèrent vivre chacune dans son coin plutôt que vivre ensemble.


Ils ne voyagent pas, souffrent d’insécurité économique et culturelle, sont écœurés de se faire regarder de haut par une élite méprisante et déconnectée qui préfère les minorités (tellement plus cool) au peuple (tellement ringard et réactionnaire)...


Oubliez le traditionnel combat gauche-droite.


La prochaine ligne de clivage est celle-ci.


Les gagnants de la mondialisation contre les perdants.


Les bobos contre les prolos.


Ou, comme l’a écrit le philosophe français Alain Finkielkraut cette semaine, les branchés contre les ploucs.


C’est ce qui se passe en France.


La France « d’en bas » a mis un gilet jaune pour se faire remarquer par la France « d’en haut ».


Youhou, on est là, on existe !


« Le gilet jaune n’est-il pas ce dossard que l’on enfile la nuit lorsqu’on est perdu au bord de la route simplement pour être vu ? » comme l’a fait brillamment remarquer Christian Rioux dans Le Devoir...


« Écoutez-nous ! »


Ça fait des années que les membres d’une certaine élite se parlent entre eux comme si personne d’autre n’existait, comme si tout le monde pensait comme eux.


Tous les dimanches, ils vont à la messe et s’agenouillent de façon ostentatoire devant le pape du Plateau pendant qu’un régisseur demande au bon peuple que l’on a fait venir pour remplir le jubé d’applaudir à chaudes mains (et au bon moment) la montée de lait 100 % bio d’un artiste marginal ou l’envolée « solidaire » d’un millionnaire socialiste...


Ça fait des années que l’on dit au bon peuple de se taire et d’écouter les bien-pensants lui faire la leçon...


Eh bien, le bon peuple en a ras le cul.


Et il dit : « Écoutez-nous ! Vous ne cessez de vanter les splendeurs de l’immigration alors que vous vivez dans des banlieues cossues où tout le monde est blanc et catholique.


« Vous ne cessez de dire que nous avons peur pour rien, que nous nous inventons des problèmes imaginaires, que nous ne pouvons penser par nous-mêmes et que nous sommes stupidement manipulés par des commentateurs nationalistes et populistes... »


Le pavé dans la mare


« Le plus excellent symbole du peuple, c’est le pavé, écrivait Victor Hugo. On marche dessus jusqu’à ce qu’il nous tombe sur la tête. »


Eh bien, c’est ce qui est en train d’arriver en France.


Et c’est ce qui risque d’arriver ici.